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Citations sur Dans le scriptorium (22)

[...] car dans la mesure où c’était la première fois de sa vie qu’il tenait la main d’une fille, ce dont il se souvient le plus vivement à présent, c’est la sensation d’avoir accédé à un monde nouveau, un monde dans lequel tenir la main d’une fille était un bien désirable entre tous, [...]
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Un prouesse d'écriture qui interroge sur la relation entre l'auteur, ses personnages et le lecteur. Qu est qui ? On n'en est jamais très sûr. Un auteur face à ses personnages et qui prend le lecteur à témoin. Un perosnnage peut-il exister sans son auteur. quelle est la part de l'auteur dans le personnage et le personnage n'est-il pas une pertie de l'auteur. Et si le personnage se mettait à vivre dans l'auteur ? Qui serait dépossédé de l'autre ? Questions lancinantes que Paul Auster se pose et nous pose. Pour tous ceux qui tentent d'écrire, un modèle du genre.
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Mr. Blank s’installe avec lenteur dans le siège placé devant le bureau. C’est un siège d’un confort extrême, constate-t-il, garni d’un souple cuir brun et doté de larges accoudoirs où peuvent reposer ses coudes et ses avant-bras, sans parler du mécanisme à ressort invisible qui lui permet de se balancer à sa guise d’avant en arrière, ce qu’il commence d’ailleurs à faire dès l’instant où il est assis. Un tel balancement a sur lui un effet apaisant et, tandis qu’il continue à se laisser aller à ces agréables oscillations, Mr. Blank se souvient du cheval à bascule qui se trouvait dans sa chambre de petit garçon, et il se met alors à revivre certains des voyages imaginaires qu’il entreprenait sur ce cheval, qui s’appelait Whitey et qui, dans l’esprit du jeune Mr. Blank, n’était pas un objet en bois orné de peinture blanche mais un être vivant, un vrai cheval.
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Un gros clou à gauche, un gros clou à droite, et parce que Mr Blank sait qui lui sera impossible d'extraire ces clous du bois, la fenêtre ne peut être ouverte – ni maintenant, il en prend conscience, ni plus tard, ni en quelque circonstances que ce soit.
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Vous êtes un vieux cochon, Monsieur Blanque, dit-elle.
Je sais, répondit-il. Jeune, j'étais déjà cochon.
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Ainsi en va-t-il tandis que je progresse vers le bas de la page, et chaque groupe de signes est un mot, et chaque mot est un son dans ma tête, et chaque fois que j’écris un mot de plus, j’entends le son de ma propre voix, bien que mes lèvres soient silencieuses
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Si je l'amuse assez, peut-être me permettra t-il d'écrire éternellement, et peu à peu je deviendrai son bouffon personnel, son scribe farceur griffonnant ses divagations en d'inépuisables flots d'encre
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Une fois parvenu à se hisser dans le siège de cuir, il se balance d’avant en arrière pendant un bon moment afin de se calmer les nerfs. En dépit de ses efforts physiques, il comprend qu’il a peur de poursuivre la lecture du manuscrit. Pourquoi cette peur le possède, voilà ce qu’il ne peut expliquer. Ce ne sont que des mots, se dit-il, et depuis quand les mots ont-ils le pouvoir d’inspirer à un homme un effroi quasi mortel ? Pas question, marmonne-t-il d’une voix sourde, à peine audible. Et puis, pour se rassurer, il répète les mêmes mots en criant de toutes ses forces : pas question ! Inexplicablement, ce soudain éclat de voix lui donne le courage de continuer. Il prend une profonde inspiration, fixe des yeux les mots devant lui et lit les deux paragraphes suivants :
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« Nous sommes embarqués dans une histoire compliquée, et tout n’est pas nécessairement ce qu’on pourrait croire. » (p. 101)
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Dès l'instant où il ferme les yeux, il voit passer dans sa tête le défilé des ombres.
C'est une longue procession crépusculaire, composée de vingtaines sinon de centaines de silhouettes, parmi lesquelles figurent à la fois des hommes et des femmes, des enfants et des vieillards et, si certaines sont petites, d'autres sont grandes, et si certaines sont rondes, d'autres sont sveltes et Mr Blank, qui les écoute avec toute son attention, entend non seulement le bruit de leurs pas mais aussi quelque chose qui lui paraît ressembler à un gémissement, un gémissement collectif à peine audible, s'élevant d'entre elles.
Où elles sont, où elles vont, il n'en sait rien, mais on dirait qu'elles s'avancent d'un pas lourd au travers d'une sorte de pâturage abandonné, un terrain vague où la mauvaise herbe le dispute à la terre nue, et parce qu'il fait si obscur, et parce que chacune des silhouettes marche la tête baissée, Mr.Blank ne peut distinguer aucun visage.
Tout ce qu'il sait, c'est que la seule vue de ces créatures le remplit de terreur, et il se sent écrasé une fois de plus par un implacable sentiment de culpabilité. p.48
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