C'est assez bizarre d'être tout au plus à moitié en vie et de voir le monde à travers des mots seulement, de ne vivre qu'à travers les vies d'autres personnes.
Revenants
J'ai adoré, les trois histoires qui n'en sont qu'une seule, construction déroutante. La recherche de l'identité très "Austérienne". Un très bon livre pour découvrir l'auteur.
Chacun sait que les histoires sont imaginaires. Quel que soit leur effet sur nous, nous savons qu'elles ne sont pas vraies même quand elles nous disent des vérités plus importantes que celles que nous pouvons trouver ailleurs.
Les histoires n'arrivent qu'à ceux qui sont capables de les raconter, a déclaré quelqu'un.
"Chaque fois qu'il sortait marcher, il avait l'impression de se quitter lui-même, et, en s'abandonnant au mouvement des rues, en se réduisant à n'être qu'un oeil qui voit, il pouvait échapper à l'obligation de penser, ce qui, plus que toute autre chose, lui apportait une part de paix, un vide intérieur salutaire."
Comme la plupart des gens, Quinn ne savait presque rien du monde du crime. Il n'avait jamais assassiné personne, jamais rien volé, et ne connaissait ni assassin ni voleur.
Il y a un côté agréable à être dans le brouillard, découvre-t-il, un côté palpitant à ne pas savoir ce qui va suivre.
La discrétion a ses mérites , mais a trop forte dose elle peut être fatale .
Le ciel à Paris a ses propres lois qui opèrent indépendamment de la ville au-dessous. Autant les immeubles semblent solides, ancrés dans la terre, indestructibles, autant le ciel est vaste et amorphe, soumis à un bouleversement constant.
Je ne veux pas revenir sans cesse là-dessus. Mais les circonstances dans lesquelles les vies changent de cours sont si diverses qu'il paraît impossible de dire quoi que ce soit sur un homme avant sa mort. Non seulement la mort est la seule véritable pierre de touche du bonheur (...) mais c'est le seul critère qui permette de juger la vie elle-même. (p347)