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Citations sur Trilogie new-yorkaise - Intégrale (127)

Mais le présent n'est pas moins obscur que le passé, et tout aussi mystérieux que ce que l'avenir tient en réserve.
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Prenez le mot qui désigne une chose "parapluie" par exemple. Lorsque je dis le mot "parapluie", vous voyez l'objet dans votre esprit. Vous voyez une sorte de manche, muni de rayons de métal rabattables formant une armature pour un tissu imperméable, et qui, lorsqu'il est ouvert, vous protège de la pluie. Ce dernier détail est important. Non seulement un parapluie est une chose, c'est aussi une chose qui remplit une fonction - en d'autres termes, qui exprime la volonté humaine. Si vous voulez bien y songer, tout objet est semblable au parapluie en cela qu'il remplit une fonction. Un crayon sert à écrire, un soulier est fait pour être porté, une voiture pour être conduite. Voici maintenant ma question. Que se passe-t-il lorsqu'une chose ne remplit plus sa fonction ? Est-elle toujours la même chose ou est-elle devenue autre ? Si vous arrachez le tissu du parapluie, reste-t-il parapluie ? Vous déployer les baleines, les mettez au-dessus de votre tête, vous voilà sous la pluie et vous voilà trempé. Est-il possible de continuer à appeler cet objet un parapluie ?
En général on le fait. A l'extrême on dira que le parapluie est cassé. Selon moi c'est une grave erreur, c'est la source de tous nos ennuis. Du fait qu'il ne peut plus remplir sa fonction, le parapluie n'en est plus un.
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Mais les chances perdues font autant partie de la vie que les chances saisies, et une histoire ne peut s'attarder sur ce qui aurait pu avoir lieu.
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Pendant plusieurs semaines j’ai tourné et tourné en esprit, cherchant un début. Je me répétais que toute vie est inexplicable. Quelle que soit la manière dont les faits sont relatés, quel que soit le nombre des détails présentés, l’essentiel résiste à la narration. Dire qu’un tel est né ici avant d’aller là, qu’il a fait telle et telle chose, qu’il a épousé telle femme et a eu tels enfants, qu’il a vécu, qu’il est mort, qu’il a laissé ces livres-là après lui, ou cette bataille, ou ce pont – rien de tout cela ne nous dit grand chose. Nous voulons tous qu’on nous conte des histoires et nous les écoutons comme nous le faisions quand nous étions jeunes. Nous imaginons la véritable histoire à l’intérieur des mots, et pour ce faire nous nous substituons à la personne dans l’histoire, prétendant la comprendre parce que nous nous comprenons nous-mêmes. C’est un leurre. Nous existons pour nous-mêmes, peut-être, et il y a des moments où nous parvient une lueur de celui que nous sommes, mais en fin de compte nous ne pouvons pas avoir de certitude, et au fur et à mesure que nos vies se poursuivent nous devenons de plus en plus opaques à nos propres yeux, de plus en plus conscients de notre propre incohérence. Nul ne peut franchir la frontière qui le sépare d’autrui – et cela simplement parce que nul ne peut avoir accès à lui-même.

("La chambre dérobée", p. 339)
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Certains d'entre eux racontent des histoires, généralement l'exposé tragique de leur propre vie, comme si en échange de ce qu'ils reçoivent ils voulaient donner quelque chose- ne seraient-ce que des mots.

Les livres doivent être lus avec autant de considération et de réserve qu'on a mis à les écrire.
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Le détective est quelqu’un qui regarde, qui écoute, qui se déplace dans ce bourbier de choses et d’évènements à l’affût de la pensée, de l’idée qui leur donnera une unité et un sens. En fait, le détective et l’écrivain sont interchangeables. Le lecteur voit le monde à travers les yeux de l’enquêteur, percevant la profusion des détails comme s’il les rencontrait pour la première fois.
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Ici tout est cassé et le désarroi est universel. Il suffit d'ouvrir les yeux, pour voir tout cela. Les gens brisés, les choses brisées, les pensées brisées. Toute la ville n'est qu'un vaste dépotoir. Et cela me sert à merveille.
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Rien n'est réel sauf le hasard.
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Puisque le mot jalousie est trop fort pour ce que je veux exprimer, je dirais suspicion, le sentiment que Fanshawe, d’une certaine façon était meilleur que moi. Tout cela m’était inconnu à l’époque et il n’y a jamais eu d’évènement particulier dont je puisse faire état. Mais je gardais en moi la sensation qu’il y avait davantage de bonté naturelle chez Fanshawe que les autres, qu’une sorte de feu inextinguible le tenait en vie, qu’il était plus réellement lui-même que je ne pourrais jamais espérer l’être.
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Ses promenades les plus réussies étaient celles où il pouvait sentir qu’il n’était nulle part. Et c’était finalement tout ce qu’il avait jamais demandé aux choses : être nulle part.
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