Un exemple de robot œuvre d'art : "Petit Mal" une œuvre de Simon Penny.
p. 58 La technologie fait partie intégrante de l'œuvre de Simon Penny qui a beaucoup écrit sur l'art et la technologie. Il pense que l'approche de l'artiste peut contrebalancer ce qu'il considère comme "les œillères caractéristiques de certains types de pratique scientifique et technique".
(…)
Petit Mal a été exposé dans de nombreux espaces publics au début des années 1990. Simon Penny a déclaré à son propos:
"L'objectif de Petit Mal est de produire une œuvre d'art qui soit vraiment autonome et agile, qui ait du "charme", qui sente et explore l'espace architectural, qui poursuive les gens et réagisse à leur contact, qui donne l'impression d'une intelligence et qui ait un comportement qui ne soit anthropomorphique ni zoomorphique, mais qui soit unique dans sa nature physique et électronique.
Sa fonction publique est d'offrir aux visiteurs la personnification de "l'intelligence" d'une machine qui soit fondamentalement elle-même, et non pas un automate ou l'imitation d'un appareil biologique. Plus généralement, Petit Mal cherche à nous interpeller sur les implications sociales et culturelles de l'intelligence artificielle."
Le nom de l'œuvre est significatif; "petit mal" désigne une forme mineure d'épilepsie, qui occasionne une perte momentanée de la conscience.
"Il est important que Petit Mal soit juste un peu hors de contrôle - c'est une réaction aux théories oppressantes si omniprésentes en informatique. C'est le cauchemar de l'ingénieur: bien que la structure soit stable par nature, il a en son centre un générateur de mouvement chaotiques - le double balancier, emblème de l'imprévisibilité.
Petit Mal n'a pas été conçu pour avoir un comportement incertain, mais pour tirer profit de bizarreries mécaniques ou électroniques, telles que la dynamique de la structure en double balancier ou les limites d'un capteur comme générateur de comportement ou de personnalité.
Les spectateurs interprètent nécessairement le comportement du robot en fonction de leur propre expérience. Une vieille dame a même esquissé quelques pas de dans avec lui. Un autre effet de Petit Mal, dû au désir d'interagir de l'utilisateur, est qu'il entraîne ce dernier à jouer. Aucun apprentissage, aucun manuel d'utilisation n'est nécessaire; les personnes adoptent facilement une certaine démarche, une certaine allure, afin d'obtenir des réponses du robot. Ainsi, contrairement à la plupart des machines contrôlées par ordinateur, Petit Mal produit chez les gens de la sociabilité. Lorsque plusieurs personnes interagissent avec Petit Mal, la dynamique du groupe s'en trouve stimulée."