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Croyance du Haut Jura qui nous ai conté ici , la légende de la Vouivre magnifique jeune femme, libre, belle, éternelle accompagnée de ses serpents qui sème le trouble dès qu'on la croise et donne lieu à toutes sortes d'affabulations plus ou moins fantaisistes les unes que les autres.
Cependant rien n'attire moins l'homme que le profit, et dès qu'ils voient la Vouivre ils sont quasi tous à désirer plus que tout la pierre précieuse qu'elle porte en diadème quitte à y laisser la vie.
Avec des descriptions hautes en couleurs l'auteur nous invitent à partager la vie de ces villageois .
Toutes ces figures du terroir qui peuplaient nos campagnes (et encore maintenant) ; les rivalités entre familles qui durent de génération en génération, la vie dans les fermes, le curé, le notable du village, les vieilles filles bigotes, le fossoyeur qu'on surnomme "Requiem".
Egalement "la belette" petite chose maigrichonne qui garde le troupeau et rêve d'avoir les attributs d'une femme, elle qui ressemble à une enfant et recherche un peu de chaleur humaine.
Tant de personnages truculents, violents parfois, avec comme on dit "des gueules" et des physiques ; le phrasé d'antan plus vrai que nature ont fait affleurer une multitude de sentiments au fur et à mesure de ma lecture et cela a ravivé de vieux souvenirs enfouis de l'enfance à la campagne.
En bref un livre superbement bien écrit .
Et j'ai "Aymé".
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La Vouivre, une légende locale de Franche Comté, est une sorte de nymphe immortelle qui vit près des ruisseaux, s'offre volontiers aux hommes et qui a la particularité de pouvoir commander les serpents. Les hommes s'approchent d'elle par vénalité surtout, afin de lui voler un rubis d'une taille inouie... Mais gare à celui qui tente le larcin, sous peine de voir les vipères s'attaquer à lui !
Le traitement de ce thème est surtout le prétexte pour détailler des personnages ruraux plus ou moins paysans mais toujours hauts en couleur : les familles rivales, la fille nympho et sa soeur timide, le fossoyeur ivrogne, le wannabe citadin vaniteux, le petit frère chef de famille contre l'ainé fainéant et jaloux, le maire mystique reconverti au christianisme, le prêtre versant dans le scepticisme...
Du Balzac dans la campagne franc-comtoise de l'entre-deux-guerres, avec une petite touche d'ironie bien corrosive : un très bon roman !
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Pour ma part j'ai toujours adoré ce roman, qui est vraiment fascinant, à plus d'un titre ! D'abord Marcel Aymé à su donner vie à cette figure mythologique de la Vouivre, l'intégrer dans un récit qui s'enracine dans le terroir de sa belle région; ensuite il a crée une oeuvre éminemment symbolique, car la Vouivre n'est pas seulement un personnage fantastique, c'est aussi un personnage fantasmatique ! Un symbole que l'auteur a su mettre en scène, notamment dans les relations complexes qui l'unit aux personnages. Pour un lecteur qui s'intéresse au symbolisme cette oeuvre n'est pas qu'un "simple" roman, c'est un conte initiatique, une révélation porteuse de sens... Je ne tiens à pas à intégrer une vision psychanalytique dans cette oeuvre, qui serait très personnelle de surcroît, mais il me semble que cette histoire est une allégorie, d'autant plus fascinante qu'elle est traitée sur un mode romanesque régional, un lien entre notre imaginaire et le terroir, la respiration de notre âme, de notre imaginaire...
Pour moi c'est l'une des oeuvres majeures de Marcel Aymé, car elle mêle son style de romancier unique, original, et un mythe auquel il donne vie ! Peut-être, sans doute, parce que le mythe est vivant, il pulse en chacun de nous; encore faut-il pouvoir le rendre passionnant, et c'est le cas ici.
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La Vouivre/Marcel Aymé (1902-1967)
Marcel Aymé est un grand écrivain, subtile conteur du terroir français : ce merveilleux roman nous le confirme une fois de plus après « La Jument verte » et « Uranus » et bien d'autres chefs-d'oeuvre encore.
Sure le fond, il s'agit en fait d'un roman fantastique mais tout à fait terre à terre.
Arsène Muselier, paysan de 23 ans délaissant les andains et errant au hasard des baissières fait la rencontre de l'immortelle beauté qu'est La Vouivre, jeune fille qui a coutume de s'aller baigner toute nue à la rivière qui coule au bas du champ des Muselier. Elle ne quitte son diadème orné d'un énorme rubis que lors de cette occasion et quiconque veut le lui dérober se verra attaqué par une horde de vipères extrêmement agressives. Il faut choisir l'amour avec cette vénus aux pieds nus et la tranquillité ou bien la richesse en dérobant le rubis pour des ennuis sans fins et au risque de sa vie. Malheur au cupides !
La Vouivre, en patois de Franche-Comté signifie « serpent » proche du mot de vieux français « guivre » dont on use dans la langue du blason. Et l'auteur d'expliquer que la Vouivre est une figure comtoise, souvenir qu'a laissé en France la tradition celtique. Survivante des divinités des sources qu'adoraient les Gaulois, elle est toujours restée présente au coeur des campagnes.
La Vouivre est belle, sensuelle, impudique et séduisante.
La famille Mindeur, ce sont les voisins haïs des Muselier depuis des décennies. Et pourtant il y a Juliette, la sage cadette des filles Mindeur qui plait bien à Arsène qui est aussi amoureux de Belette, une pauvrette de seize ans que la nature n'a pas pourvu d'appâts comme Germaine, l'aînée des Mindeur, appelée communément la dévorante, qui est la proie d'un appétit sexuel hors norme, regardant les hommes fixement, les joues et les yeux enflammés par l'impatience de son désir.
« Taillée comme un cuirassier, un centgarde, un grenadier prussien, avec une encolure néronienne et des bras de bûcheron, mais les seins lourds et durs, éclatants, qui bombaient l'étoffe de ceinture, et la croupe pareillement rebondie et toujours inspirée, elle était la dévorante, la ravageuse, la tempête, l'useuse d'hommes et la mangeuse de pucelages. » Tout un programme : avis aux amateurs et surtout gare à ceux qui tombent dans ses filets… !
Vont intervenir dans ce débat sur l'existence ou non de la Vouivre Humblot, l'instituteur rationaliste, Voiturier le maire radical, antibondieusard, anticlérical, bon ouvrier de la laïcité, le curé pour qui le démon peut revêtir n'importe quelle apparence et aussi bien celle d'un personnage de légende, un curé au regard plein de concupiscence apostolique à la vue des jeunes filles, le fossoyeur alcoolique Requiem qui confirme qu'elle existe belle et bien puisqu'il se vante de l'avoir vue.
Il va être question de la vie de tous les jours, de la foi, de la famille, des coutumes et des moeurs paysannes et bien sûr de l'amour en quête de quoi chacun se doit d'être.
Marcel Aymé allie l'ironie, l'humour caustique et la truculence pour nous offrir une fresque paysanne au coeur de la France rurale en Franche Comté, dans le Jura plus précisément. L'époque se situe dans l'entre deux guerres.
Dans un style distingué et délicat, subtile et charmant, Marcel Aymé nous ravit avec cette histoire curieuse riche d'aventures qui allient le réalisme le plus prosaïque à la magie la plus éthérée.


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C'est certainement un beau texte, bien écrit, dans une belle langue... Mais c'est un récit daté, une histoire qui devait résonner à son époque... mais si on la lit avec nos regards d'aujourd'hui il y a des choses qui ne passent plus...
En effet, dans notre mouvance actuelle de #balancetonporc, il m'a été difficile de supporter la condition féminine de l'époque. Condition qui était normale, quotidienne et donc acceptée. J'ai tenté de lire avec un regard neutre mais mon côté féministe a eu du mal ! Il y a quand même beaucoup d'injustice et de gestes déplacés, voire pire...
J'ai donc abandonné...
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La Vouivre de Marcel Aymé est un roman champêtre de la mi-vingtième siècle dont l'histoire serait banale si ce n'était de la présence de la créature mythologique au coeur du récit. C'est l'histoire de deux familles qui vivent l'un à côté de l'autre depuis des lustres et qui se haïssent. Étant à la recherche de nouvelles et de petits romans de réalisme magique, je sors enchanté de cette lecture. Les travaux des champs, le sale caractère d'Arsène Muselier et l'animosité qui grandit entre lui et son frère Victor, le portrait comique de Requiem et la Robidet, les intrigues du maire et du curé. C'est simple, direct et efficace. Les derniers chapitres ficellent bien l'histoire et lui donne un aura de gravité et de regrets.
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Le 1er chapitre me semblait relativement prometteur et puis finalement j ai lâché, ne trouvant que peu d'intérêt à l'histoire qui m était racontée. Dommage car la figure de la Vouivre aurait pu être le point de départ d'une intrigue passionnante.
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La Vouivre- Marcel Aymé est mon roman préféré de Marcel Aymé qui utilise une légende du folklore jurassien pour introduire un véritable drame, mystérieux, sensuel et fascinant.
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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Je l'ai lu il y a longtemps et je le relis avec un évident plaisir.
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J'ai lu ce livre quand j'étais gamine, l'ai relu au cours de mon adolescence et de ma vie d'adulte.
L'écriture de Marcel Aymé, inimitable, et l'ambiance de ce morceau de Franche-Comté sont comme une évidence : on y est bien.
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