J'ai reçu ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique, grâce à Babelio et l'Atelier de l'Agneau.
Première impression, en lisant la quatrième de couverture : c'est étrange… quel est donc ce style d'écriture, quelle est cette orthographe étrange ? J'ai peur d'avoir du mal à lire ce livre, d'être freinée par la syntaxe si particulière…
Heureusement, mes a priori sont rapidement balayés lorsque j'entre dans le vif du sujet. Balayés par cette façon originale d'écrire, qui devient vite attachante et amusante.
On dirait un patois, une autre langue… peut-être en est-ce réellement une ? C'est surprenant, inhabituel, très personnel, vraiment original.
Il y a un vrai rythme, cela me fait penser à du slam, il ne manque plus que la bande son, et encore, la mélodie est déjà en tête. Je me prends à lire certains passages à haute voix, à relire certains passages pour mieux apprécier la poésie et l'humour qui s'en dégagent.
Je découvre de bonnes idées et de belles images.
Les mots et les dessins font un joli mélange, où l'humour se mêle à la poésie.
On découvre une vraie liberté prise avec les mots, des néologismes dont certains sont vraiment savoureux. Les mots créés ne le sont pas gratuitement, cela concourt à traduire, tout en poésie, les pensées, les émotions et les expériences de la narratrice. Il y a un jeu sur les sonorités, une sorte de vocalisation.
Quelque part, l'orthographe non conventionnelle utilisée par l'auteur, qui peut paraître absurde, va bien avec l'apparente absurdité de l'histoire. Les mots ont pris des libertés avec le dictionnaire, et cela forme un tout cohérent avec l'intrigue.
Le thème de la fatigue est omniprésent, il y est fait référence quasiment à chaque page.
Les images qui émergent au travers des mots sont à la fois drôles et parfois dégoûtantes. Drôles car incongrues, originales.
Les thèmes de la mort et l'(auto)agressivité sont également très présents.
Sur les dessins, les yeux sont fermés, représentant bien la fatigue, le retrait du monde, la dépression… mais il y a de l'espoir, puisqu'il y a de l'humour !
Le côté imagé, notamment avec l'histoire de la mouche dans la tête, des quatre poumons… tout cela m'a fait penser au nénuphar dans l'Ecume des jours.
Ce livre s'adresse, à mon sens, davantage aux adultes ou aux grands adolescents. En effet, il faut une bonne maîtrise de la langue française pour ne pas être déstructuré par ce récit qui se joue de nombreuses conventions littéraires. C'est assurément un livre qui ne laisse pas indifférent, qui suscite de vives réactions, crée du débat ! C'est donc un livre à découvrir, en faisant fi de tout a priori !
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Me pomponne au popcorn
depuis plus de trois jours
ça fait un jus d'maïs dans mes os
Kopan-Bretan il dit
il dit que je f'rai bien
de fair' de l'XXXZZZRRRcice
Moi trouv' le mot trop compliqué
des mots pareils c'est la torture
c'est bon pour se défigurer
Pffff....
Ca m'stresse le langage
ça m'stresse...
Mais bon j’arrête de réfléchir
ça va m’tuer sinon
tout’ l’énergie :
qu’ça mobilis’…
ça y est je craque je le vois bien :
vais faire un' dépressipice :
nerveuse...
On a mis les poissons sur table
pis on les a tortriturés
en les roulant
dans la farine
Z'ont eu si peur :
Qu'sont d'v'nus pâles !
Ensuite on les a sauvés
de tout' leur mort qu'on pouvait faire
Ouais on est TRAMACHAN :
Pigé ? ...
ça m'stresse le langage
ça m'stresse
Edith AZAM – "Ça n'a pas d'importance" (France Culture, 2008)
L’émission « Ça rime à quoi ? », par Sophie Nauleau, diffusée le 28 septembre 2008.