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Citations sur Contes initiatiques peuls (9)

Hélas ! A peine en était-il sorti qu'il tomba sur un village de porcs-épics où, justement, siégeait un conseil du trône. Un conseil peu ordinaire, à vrai dire: c'était plutôt un tribunal. Chose étrange, l'accusé était le roi lui-même.

L'audience se tenait sur la place publique où, tous les sept ans, avait lieu une grande foire. Toute la population avait été conviée à la séance. Le roi amarré comme un fagot de bois et transporté comme un vulgaire cadavre d'animal, fut placé au milieu du cercle qui s'était formé afin d'y subir un interrogatoire préliminaire.

Quel crime le roi avait-il donc commis pour être ainsi maltraité et déféré honteusement devant le tribunal de son peuple ? Il avait ordonné, un jour où il était de mauvaise humeur, de tuer tous les singes qui peuplaient son royaume, car, disait-il, c'étaient des étrangers indésirables, des parasites qui suçaient le pays et en appauvrissaient les natifs.
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On dit qu'un chef, ou un roi, n'a pas à s'abaisser à mentir puisque de toute façon, quoi qu'il fasse, il ne court aucun risque. L'Afrique comprend qu'un chef abuse, non qu'il mente.
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Instruis-moi, O toi qui est de l'or enveloppé dans un vieux chiffon et jeté sur des ordures entassés dans la rue, pour mieux cacher ta qualité de grand maître et tes vertus de connaissance. Je suis prêt à te donner la moitié de ma fortune et partager avec toi mon royaume. Et si cela ne suffisait pas, c'est bien volontiers que je deviendrais ton esclave pour delier les lanières de tes sandales.
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Conte, conté, à conter...
Es-tu véridique ?
Pour les bambins qui s'ébattent au clair de lune, mon conte est une histoire fantastique.
Pour les fileuses de coton pendant les longues nuits de la saison froide, mon récit est un passe-temps délectable.
Pour les mentons velus et les talons rugueux, c'est une véritable révélation.
Je suis à la fois, futile, utile et instructeur.
Déroule-le donc pour nous....
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Elle était aussi joyeuse qu'une ânesse altérée qui tombe inopinément sur une mare et qui, de contentement, brait à s'en égosiller et pète à s'en déchirer le rectum !
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Le grand oiseau des plaines qui d’habitude se déplace sur deux pattes assez longues et fortes apparaît, en sixième symbole, avec une seule patte et battant d’une aile pointue. En nocturne, il symbolise le monde temporel qui s’offre comme une proie facile à ceux qui le convoitent. Mais hélas, en se jetant dessus, au lieu de le capturer les chasseurs se heurtent tête contre tête et se renversent à terre. Ainsi ceux qui cherchent les honneurs et les profits immédiats sont-ils toujours amenés à se disputer, puis à se battre, enfin à se terrasser mutuellement, pour tomber ensemble dans la disgrâce, sinon la mort. Les houppes de plumes fines qui ornent les joues de l’outarde mâle sont des parures éphémères ; elles ne durent pas plus que les rougeoiements dorés répandus sur la nature par le soleil couchant avant le crépuscule.
« Certes, Hammadi, ce monde est comme un oiseau qui n’a qu’un pied et qui bat de l’aile. Tout homme qui l’aperçoit croit pouvoir s’en saisir, mais l’oiseau bizarre se faufilera toujours entre les pieds du chasseur et ira le narguer un peu plus loin, tout en semblant lui dire : « Viens… cette fois-ci tu m’auras sûrement ! »
« Comme la mort ne peut épuiser l’âme, un seul chef ne finira pas les jours de l’Éternité. Si courts ou si longs qu’ils soient, il faut bien remplir ses jours et partir sans regrets de cette terre qui, tout en roulant sur elle-même, roule ceux qui veulent la dominer.
« En diurne, l’outarde vit en groupes d’un mâle et de trois ou quatre femelles. Cette troupe symbolise la famille polygame.
- Pourquoi quatre femmes ? questionna Hammadi.
- Notre ancêtre Bouytôring a dit à son fils Hellêré : « Tu épouseras quatre femmes ou quatre en une seule : une bonne femme, une belle femme, une mère de famille, une femme d’amour.
« « La première constituera le trésor inestimable de ton foyer ; la seconde sera une parure que tu exhiberas pour vexer tes rivaux ; la troisième deviendra un champ fertile bien gardé où tu enfouiras tes semences ; et, ma foi, le coeur ayant des raisons qu’ignore la règle naturelle, tu épouseras une quatrième femme parce que tu l’aimes et que l’amour ne se commande pas : il domine et s’impose.
« « Mais, Ô mon fils ! Si en une femme unique tu trouves les quatre, alors tu devras, comme le seigneur à la grosse tête, le lion roi de la jungle, te limiter à une seule épouse. Sinon, apprête-toi à subir dix fois dix plus une indispositions, lesquelles feront de toi un homme qui pourra s’allonger sur sa couche mais point pour dormir la nuit ni siester le jour. » (p. 316)
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Njeddo Dewal fit sortir un coq de sa poitrine. Le coq saillit l'oiseau qui pondit un nouvel oeuf entre terre et ciel. Njeddo attrapa l'oeuf au vol et le plaça dans sa bouche pour le chauffer. Quand il fût brulant, elle le jeta sur l'ouragan. L'oeuf s'y écrasa et l'inonda de son liquide gluant. Aussitôt , la tempête s'apaisa comme par enchantement
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(Le cercle du bienfait et de la gratitude, p. 64)
Après un certain temps, il déboucha inopinément sur une crapaudière. Les anoures, qui se rendaient à une foire, sautaient de tous côtés. Découvrant la présence de Bâ Wâm’ndé, ils s’écrièrent :
« Que t’arrive-t-il, homme au mouton ? Où t’en vas-tu comme cela? Est-ce la trame de tes jours qui a touché à sa fin ? Sinon il ne te viendrait jamais à l’idée d’aller à Wéli-wéli, et surtout d’emprunter le chemin qui passe chez nous. Tu vas payer de ta vie ton audace et ton étourderie. »
Une jeune femelle crapaud s’approcha de Bâ Wâm’ndé en sautillant.
« Ne me reconnais-tu pas ? lui dit-elle. Un jour tu m’as fait crédit d’un bienfait. C’est à mon tour de te le payer.
- Je ne me souviens plus de t’avoir rencontrée, fit Bâ Wâm’ndé.
- Il est habituel que l’auteur d’un bienfait oublie sa bonne action et cela est admissible, répliqua la jeune crapaude. Ce qui est condamnable et inqualifiable, c’est que le bénéficiaire de ce bienfait l’oublie. Tel n’est pas mon cas.
« Un jour où la chaleur était écrasante, mourant de soif, je fus mise au supplice. J’aperçus en effet, posé à l’ombre d’un arbre, un canari rempli d’eau fraîche. Pleine d’espoir, je m’en approchai pour m’y désaltérer, mais l’ouverture était trop haute et trop étroite pour moi. Chacun de mes bonds pour l’atteindre se terminait par une glissade. Je dégringolais, roulais et me renversais sur le dos à ne plus voir que le ciel.
« C’est alors que survint un gros gamin, sans doute le fils du propriétaire du canari. Il me trouvait épuisée, gisant à terre, presque morte. Je haletais comme un chien altéré. Le gros gamin se saisit de mes pattes, les attacha avec une corde et serra si fort que mes oreilles en bourdonnèrent. Il souleva la corde à laquelle je me trouvais suspendue la tête en bas, et se mit à courir en me balançant. Et, croyez-moi, ce balancement n’avait rien d’un bercement à faire s’endormir un bébé, c’était plutôt des secousses à faire vomir ses entrailles ! Mon ventre s’emplit d’air à en éclater, mes pieds entravés enflèrent. Le gamin se plaisait fort à me voir dans cet état misérable.
« C’est alors, Bâ Wâm’ndé, que tu intervins et me délivras. Tu me détachas et réprimandas le gamin, lui interdisant de récidiver. Je ne me souviens plus de ce que tu lui as donné pour mon rachat, mais je sais que tu lui as donné quelque chose. Ce que je ne puis oublier, c’est l’action que tu as accomplie en ma faveur et qui m’a empêchée de périr. »
La maman de la jeune crapaude sortit des rangs et, chain-caha, s’approcha de Bâ Wâm’ndé. Elle vomit entre ses pieds une pierre blanche arrondie de la grosseur d’un oiseau mange-mil.
« Ô bienfaiteur des bêtes et des bestioles, compatissant même pour les têtards des eaux fétides et des mares bourbeuses ! Dit-elle. Les animaux terrestres et aquatiques, les bêtes des cités et des forêts te sont reconnaissants et tous les oiseaux des champs gazouillent tes louanges dans les branches des arbres de la haute brousse !
« Ôbâ Wâm’ndé ! Prends cette pierre et range-là dans ton sac, elle te servira à quelque chose dans un jour difficile vers lequel tu t’avances sans t’en douter, car aller à Wéli-wéli, c’est aller à la mort ! »
Bâ Wâm’ndé rangea la pierre dans son sac.
« L’adage veut, dit-il, que celui qui est reconnaissant est autant de mérite, sinon davantage, que celui qui a fait le bien, car l’ingratitude est le propre de l’homme.
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Ainsi tu cherche un sourd-muet-borgne et tu n'as pas dédaigné de me questionner. L'as-tu fais parce que je suis moi même bossu-borgne-boiteux-cagneux ou pour un autre motif ?
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