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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En prenant ce petit roman, je ne m'attendais pas à un livre d'une aussi grande qualité : le style d'écriture est riche et soutenu, les phrases poétiques, le rythme est à la fois dynamique et doux, l'utilisation de la langue française un vrai délice !
A travers cette lettre, Ramatoulaye revient sur ses souvenirs heureux mais nous partage également ses souffrances de femme africaine, ici de nationalité sénégalaise : la polygamie imposée par son mari, la rapacité de sa belle-famille qui s'empare de tous ses biens durant le deuil, l'éducation de ses douze enfants qu'elle a dû assumer toute seule, les rites et traditions du pays…Mais elle n'est pas la seule, et son histoire est celui de bien d'autres femmes sénégalaises qui subissent la polygamie ou l'infidélité de leur mari : l'une choisit le divorce, l'autre sombre dans la dépression…
C'est un livre poignant où le personnage principal est très attachant. C'est une femme courageuse et digne qui ne mérite pas tout ce qui lui arrive. Cet ouvrage est aussi l'occasion de remettre en cause les rapports de force qui existent entre les hommes et femmes, les moeurs et traditions qui peuvent freiner le bonheur au sein de la famille, et donc de la nation. Je pense que si on respectait plus les femmes dans n'importe quel pays, africain ou pas, le monde se porterait mieux.
Pourquoi je n'ai pas mis le 5ème coeur ? C'était trop court ! J'aurai voulu prolonger cette lettre et quelle déception en voyant déjà la fin pointer le bout de son nez !
Un très bon livre que je vous recommande !
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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Chef d'oeuvre du roman épistolaire sur les conditions de la femme en Afrique.
Ramatoulaye confie ses tourments à sa meilleure amie dont nous sommes les spectateurs.Style direct et poignant, l'auteure dénonce la discrimination faite aux femmes.Une très belle découverte .
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Lecture rapide et agréable. Cependant, cela manque peut-être un peu de détail. Je reste sur ma faim. J'aurais aimé en découvrir plus sur les traditions. Les informations sont survolées comme leur lecture.
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Initialement publié en 1979 et réédité en 2005, "Une si longue lettre" est le premier roman de la sénégalaise Mariama Bâ, également auteure du roman "Le Chant écarlate".

Ramatoulaye écrit à Aïssatou, son amie d'enfance, pour lui annoncer son récent veuvage.
Elle lui raconte le défilé sans fin des proches à l'hôpital (le défunt est enterré dès le lendemain) et les visites de condoléances interminables (cela peut durer jusqu'à 40 jours).
Comme le veut la tradition, Ramatoulaye est obligée d'héberger chez elle Binetou, sa jeune "co-épouse", le temps des funérailles.
A la douleur du deuil se greffe la peur de tout perdre car non content d'avoir abandonné sa femme et leurs 9 enfants sans revenus, son mari a également contracté des dettes et mis la maison de Ramatoulaye sous hypothèque pour entretenir sa nouvelle femme et financer leur villa...
Pourtant Ramatoulaye se souvient encore de leurs heureuses années de mariage et de l'insouciance de deux amies dont les choix de vie auraient pu être différents.

Mariama Bâ initie le lecteur à quelques coutumes locales pas vraiment enviables, à commencer par la polygamie qui n'arrange bien souvent que les hommes.
Au contraire de son amie Aïssatou qui a fait le choix de ne pas l'accepter et de vivre sa vie, Ramatoulaye s'en était accommodée, bien qu'elle ait appris les secondes noces de son mari d'une autre personne que lui et une fois celles-ci célébrées (il s'était bien gardé de la prévenir).
Mais quitte à donner dans le manque de respect, il a préféré les abandonner elle et leurs enfants.
Pour ne rien arranger, le soir du 3ème jour de deuil, tous les membres de la famille se rassemblent et font circuler des liasses de billets de banque à l'attention de la famille du défunt. Chaque veuve est tenue de doubler sa part, peu importe qu'elle ait été mariée 5 ou...30 ans.
Vient ensuite le tour de la mère de sa co-épouse qui exige de Ramatoulaye qu'elle paie la rente à vie que son beau-fils avait promis à sa fille.
A la fin de la période de deuil, voilà qu'on se dispute Ramatoulaye en vue d'un remariage.
Autant vous dire que la femme n'est nullement tenue en respect et tout au plus perçue comme une marchandise.

Bien qu'"Une si longue lettre" ne soit pas un témoignage direct, je l'ai lu en tant que tel et me suis prise d'affection pour la narratrice, une femme si seule dans sa douleur et pourtant si forte.
A travers le récit de Ramatoulaye, Mariama Bâ nous livre ici une vision pessimiste d'une mentalité qui respecte plus les coutumes que les gens.
Ramatoulaye peut heureusement compter sur ses enfants pour lui prêter main forte et sur son amitié avec Aïssatou.

Mais à l'instar de l'auteure, Ramatoulaye a foi dans le changement et la nouvelle génération. Elle
distille d'ailleurs dans ce roman son amour pour l'enseignement.

Mariama Bâ savait manier la plume mais sans s'encombrer de fioritures (ce qui n'empêche pas l'émotion). On sent dans son écriture une volonté d'aller à l'essentiel, de livrer une histoire et un message, pas de se la raconter.
J'ai relevé quelques tournures désuettes, de celles que l'on retrouve je crois dans le "french african" (bien que je n'ai pas relevé le fameux "présentement" :)).
Curieuse et agréable impression de redécouvrir ma langue !
J'ai été touchée et révoltée par cette correspondance de femme à femme sincère et terriblement lucide. Que faut-il de plus pour vous convaincre de lire ce roman ? :)
Lien : http://contesdefaits.blogspo..
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L'an dernier, en classe de seconde, mon fils a étudié ce livre. Je lui avais dit que je le lirai et puis, les autres livres venant, j'ai reculé et oublié. Et puis, cette année (bon en fait, techniquement, ce sera l'an prochain, puisqu'en janvier) pour la prochaine rencontre du club de lecture de la bibliothèque, le thème est les auteures africaines, et cette longue lettre est dans la liste. Ni une ni deux, je fonce dans la chambre du fiston et je lui pique son bouquin dans lequel je me plonge. Un peu laborieux au départ, j'avoue n'avoir commencé à aimer qu'au bout d'un certain nombre de pages et que d'autres ont été survolées. Mais malgré cela, c'est un livre fort qui va droit au but et dit clairement l'absence de droits des femmes, leur obligation de se soumettre à l'autorité masculine, leur mise à l'écart lorsqu'elles osent dire non, les mariages forcés, la polygamie. Certaines, de la génération de Ramatoulaye, se rebellent
Cette lettre fait aussi le point sur les différentes classes sociales, sur ce que sont prêtes à faire certaines femmes pour monter dans la société : véritablement vendre leurs filles à des hommes plus âgés et riches bénéficiant d'une position sociale enviable, elles deviendront des co-épouses, leurs mères accédant ainsi à une vie plus facile : maison, nourriture, argent, … Elles joueront leurs cartes au détriment de celles de leurs filles (elles pensent à elles bien sûr, arrangent leurs mariages pour leur bien, pour qu'elles aient une vie moins difficile que les leurs). Les premières épouses acceptent, contraintes, la concurrence, se consolant comme elles peuvent
Lorsque Ramatoulaye se retrouve veuve, elle est, malgré ses cinquante ans, ses nombreuses grossesses qui l'ont déformée, la cible d'attentions masculines dues plutôt à son rang et à l'argent que son mari lui a laissé. Elle refuse toute demande
Ecrites en 1979 certaines pages sont encore criantes d'actualité en Afrique sûrement (je ne suis point spécialiste de ce continent, mais j'imagine que les femmes ont encore du boulot pour atteindre l'égalité des droits) mais aussi chez nous où les écarts de salaires perdurent, les tâches ménagères ne sont pas équitablement partagées (chez moi non plus, c'est moi qui m'y colle !), etc., etc., je vous la fais courte. Un paragraphe pourrait expliquer le manque d'engagement des femmes en politique (avis que je partage entièrement) : "Je ne veux pas faire de politique, non que le sort de mon pays et surtout le sort de la femme ne m'intéressent. Mais à regarder les tiraillements stériles au sein d'un même parti, à regarder l'appétit de pouvoir des hommes, je préfère m'abstenir." (p. 137)
A méditer. Comme une très grande partie de cette longue lettre. Moi qui ai du mal à écrire une simple carte postale. Un livre à mettre en miroir avec le Madama Bâ d'Erik Orsenna que j'ai lu il y a un petit moment et qui lui est une sorte d'hommage.
Lien : http://lyvres.over-blog.com/
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Cette si longue lettre pour dire le si long silence de la femme musulmane, qui doit s'effacer dans une société où tout est fait pour l'homme. Ramatoulaye, une veuve sénégalaise, se confie dans cette lettre à sa meilleure amie. Première épouse délaissée lorsque son mari en prend une seconde, c'est avec beaucoup de sensibilité que cette femme décrit ce qu'elle ressent, face au poids de la coutume et des traditions, qui pèse principalement sur les femmes, évidemment. Il y a de la résignation, souvent, mais aussi un indéniable désir d'une autre vie, pour soi-même et pour changer la condition féminine en Afrique.
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Les classiques. Ce n'est que lorsque l'on en lit un que l'on comprend son classement dans la prestigieuse famille des "classiques". Bien que "classique" doive, évidemment, être conçu à travers les lunettes teintées de la culture de chacun. Mais ceci est un autre débat.
Les classiques, disais-je donc, ont comme principaux points communs celui de l'intemporalité, mais aussi celui de nous donner le sentiment d'une prescience que l'auteur aurait eu. Une sorte de magie. de sorcellerie. Dès les premières lignes de "Une si longue lettre", de l'immense Mariama Ba, nous savons que ce livre entre, aussi aisément qu'un chameau dans le chas d'une aiguille, dans la catégorie de monuments littéraires.

« Ton existence dans ma vie n'est point un hasard. Nos grands-mères dont les concessions étaient séparées par une tapade échangeaient journellement des messages. Nos mères se disputaient la garde de nos oncles et tantes. Nous, nous avons usé nos pagnes et sandales sur le même chemin caillouteux de lécole coranique. Nous avons enfoui, dans les mêmes trous, nos dents de lait, en implorant la Fée-souris de nous les restituer plus belles. »

Ramatoulaye vient de perdre son mari. Modou est mort loin de sa femme, sa première femme, celle choisi par amour, en faisant fi d'une famille qui ne veut pas rentrer dans la modernité, une famille qui voit ce mariage entre deux personnes de clans différents comme une insulte aux traditions.
Rama écrit sa si longue lettre à Aïssatou, son amie de coeur. Celle dont le destin a semblé suivre, pendant longtemps, un chemin similaire. Mariage d'amour, pour les deux, des maris moderne et en révolte contre les mariages imposés traditionnels, pour les deux, des années de bonheur conjugale, pour les deux, des succès professionnels encouragés par des maris modernes, pour les deux.
Puis, patatras. Les belles mécaniques qui se déglinguent.
Mawdo Bâ d'abord. le mari d'Aïssatou, qui sous les coups de boutoir de sa mère succombe aux "impératifs de la culture et choisi de prendre la seconde épouse imposée par la famille. (..suite...)
Lien : http://loumeto.com/spip.php?..
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Un court roman qui change de nos lectures habituelles : un roman écrit par une Sénégalaise et qui sent bon l'Afrique.
C'est aussi un roman de transition entre une époque qui fut coloniale et un monde actuel. Ce monde est tiraillé entre l'islam et l'appel de la modernité. Notre narratrice est une femme de traditions mais consciente que le monde qu'elle a connu va disparaître. En femme moderne elle a oeuvré pour les changements mais elle reste au fond d'elle-même éprise des traditions qui sont pour elle le socle de la personnalité de chacun.. C'est aussi le roman d'une femme tout simplement qui par une lettre qu'elle écrit à sa meilleure amie juste après le décès de son mari nous fait partager ses joies et ses peines et l'on est admiratif de sa constance et sa droiture malgré une vie qui n'a pas toujours été ce qu'elle aurait voulu qu'elle soit.
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Une si longue lettre est de ces livres dont je me dis : mais pourquoi je ne l'ai pas lu plus tôt ? Il fait partie de ses lettres dont j'ai envie de dire : lisez-le!
Le sujet ? La condition des femmes au Sénégal au début des années 80. Ramatoulaye et son amie ont fait des études, elles font partie de cette génération de femmes qui ont conquis leur indépendance, et pourtant, elles se trouvent victimes de la puissance des hommes, d'un système de caste insidueux, mais aussi des manoeuvres de leur belle-famille. Ainsi, le mari d'Aïssatou n'a pu résister à sa mère, qui lui a imposé une seconde épouse issue du même milieu que lui et Ramatoulaye de souligner que cette seconde union n'est pas si douloureuse puisque sa toute jeune épouse a déjà deux enfants. Son amie a osé divorcer, Ramatoulaye a fait le choix inverse, et maintenant, elle et sa co-épouse Binetou, ex meilleure amie de sa fille aînée, sont veuves du même homme.
Ramatoulaye a toujours fait face avec dignité et courage. Aujourd'hui encore, elle refuse les solutions de facilité qui s'offrent à elle et peu et peu lui importe que que l'on dit d'elle. Elle doit aussi assumer l'éducation des onze enfants qui sont encore à sa charge, aidée par sa seconde fille (l'aînée est mariée). Cette tâche est loin d'être facile, et Ramatoulaye, toujours, se remet en cause avec beaucoup d'humilité.
La mère de sa jeune rivale n'a eu aucun scrupule, pour sa part, surtout pas celui de retirer sa fille du lycée afin de lui faire épouser "un vieux" et de profiter de tous les avantages de la situation pour elle-même.Quels sont leur avenir désormais ? Il n'est pas tourné vers l'espoir comme celui de Ramatoulaye, aussi je conclus mon billet par cette phrase, qui me touche beaucoup : le mot bonheur recouvre bien quelque chose, n'est-ce pas? J'irai à sa recherche.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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Pour son premier roman publié en 1979, Mariama Bâ a choisi le récit épistolaire mais sous une forme plutôt audacieuse, puisqu'en fait ce roman est une seule et unique lettre adressée par Ramatoulaye au moment du décès de son mari à son amie Aïssatou .
A travers cette longue lettre, Ramatoulaye va se confier à Aïssatou sur sa situation de veuve, ses relations mauvaises avec sa co-épouse (la deuxième épouse plus jeune de son mari) tout en revenant sur le passé, car des années auparavant, Aïssatou a également connu cette situation, mais autant Ramatoulaye a gardé et tenu son rôle d'épouse jusqu'au bout qu'Aïssatou a elle choisi un chemin différent vers l'émancipation.
Pour Ramatoulaye, il est important de revenir sur le passé, même s'il n'est pas possible de le changer, car il fait partie d'elle : "Si les rêves meurent en traversant les ans et les réalités, je garde intacts mes souvenirs, sel de ma mémoire.", d'autant que dès les premières lignes le lecteur ressent bien l'attachement profond qui la lie à Aïssatou.
Ramatoulaye ne regrette rien, et même si elle s'est rendue compte tardivement de son erreur dans le choix de son mari : "Les paroles de ma mère me revenaient : "Trop beau, trop parfait." Je complétais enfin la pensée de ma mère par la fin du dicton : "Pour être honnête."", elle restera fidèle et intègre jusqu'à la fin à ce mari ayant pourtant déserté le foyer familial après vingt cinq années de vie commune et d'amour.

A travers ce livre, Mariama Bâ offre le formidable récit d'une femme à la fois belle et forte, digne et honnête, et apporte une vision juste sur l'Afrique qui se retrouve d'ailleurs dans ce propos qu'elle fait tenir à son héroïne : "Mais l'Afrique est différente, morcelée. Un même pays change plusieurs fois de visage et de mentalité, du Nord au Sud ou de l'Est à l'Ouest."
De traditions il en est beaucoup question dans ce roman, et c'est à travers des propos justes et sans concession que l'auteur apporte une vision précise de la condition des femmes en Afrique et notamment de la place qui leur est faite dans la société Africaine, du poids des traditions et de la religion.
A travers le personnage de Ramatoulaye et une narration à la première personne du singulier, Mariama Bâ se fait la voix de ces femmes qui se taisent, écrasées par le poids des traditions, de la religion, de la polygamie, de la belle-famille qui cherche à s'approprier le plus de biens possible dans le cas du décès d'un époux.
Cette narration à la première personne du singulier finit par être troublante pour le lecteur, car Mariama Bâ dévoile dans ce récit ses peurs, ses craintes, mais aussi ses espoirs, si bien que la frontière entre la part fiction du récit et vérité voire vécu de l'auteur est franchie, ce qui donne à ce roman une dimension culturelle encore plus grande.
C'est un regard extrêmement lucide qui est porté sur la condition de la femme en Afrique, dans le cas présent plus particulièrement au Sénégal, mais il est à la fois rempli d'espoir en l'amour.
Le personnage de Ramatoulaye est à la fois traditionnel mais également fort, moderne, et ouvert au monde, c'est d'ailleurs pour cela que "Une si longue lettre" va à l'encontre de la vision traditionnelle de la femme africaine plutôt perçue comme un être n'ayant aucun droit et vivant dans un état de servitude, à préparer les repas, s'occuper de son mari et de ses enfants et chamboule ainsi les croyances souvent erronées des lecteurs.
La femme Africaine sait faire face et affronte avec dignité tous les maux qui peuvent frapper son foyer, c'est en tout cas l'un des enseignements que j'ai retenu de ce livre.
Et si pour Louis Aragon "La femme est l'avenir de l'homme", ceci s'applique particulièrement à l'Afrique et illustre remarquablement bien la femme narratrice de ce récit.

"Une si longue lettre" est un livre d'une sensibilité rare qui a su me toucher, m'apporter un regard nouveau sur l'Afrique ainsi qu'une meilleure compréhension de la société Africaine.
Cette correspondance n'est nullement trop longue, elle est juste remarquable.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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