Shangri-la

J'ai beaucoup aimé Shangri-La. Il est très intéressant de suivre le fonctionnement et l'évolution de cette société ultra consommatrice et isolée dans l'espace.
En parallèle de ça un mystérieux projet nous est progressivement dévoilé tout au long de l'histoire. Ce projet accompagne l'évolution de nos personnages.
Le style de dessin ainsi que le choix des couleurs de Mathieu Bablet est toujours aussi plaisant à contempler.
En résumé, nous avons là une très bonne histoire de SF accompagnée d'une critique de la société actuelle.
Je recommande !

Une pure beauté .
Une BD de Science fiction tellement belle (Dessins, histoire) qu'on en redemande!!!

J'avais découvert Mathieu Bablet avec "Carbone et Silicium" (que je vais relire) et je me plonge dans son oeuvre et je commence par cet album.
Whaou!!!

C'est un vrai plaisir de retrouver le magnifique graphisme de Mathieu Bablet. J'ai découvert son univers et son talent avec "Carbone & silicium", c'est donc sans hésitation que j'ai emprunté ce titre à la bibliothèque.
Aucune déception possible que ce soit dans le dessin ou dans le scénario, "Shangri-La" est une BD de grande qualité et très aboutie.
Au coeur d'un excellent scénario d'anticipation, on retrouve notamment les thèmes orwelliens de la dictature, de la manipulation et du contrôle.
Sans être adepte de science-fiction, vous apprécierez à coup sûr cette lecture qui nous confronte aux grands enjeux sociétaux actuels.

C'est la plaine sur Titan qui va recevoir les premiers habitants de la planète, spécifiquement conçus pour y vivre. L'homme est devenu dieu… il peut créer la vie, à son image. Enfin, presque, l'homo stellaris qui va habiter (qiu habote déjà, en fait) sur Titan fait 3 mètres de haut pour résister à la pression plus faible que sur terre… Enfin, sur terre… la version officielle est qu'il n'y a plus de vie possible. C'est la version officielle soutenue par TianZhu Corp., et que conteste la rébellion menée par Mr. Sunshine. Toute l'humanité vit donc sur une station en orbite terrestre. La colonisation de nouveaux espaces est donc obligatroire.

Tout comme le consumérisme est poussé à l'extrême. Les besoins des gens sont guidés, maîtrisés, gérés au millimètre près par Tianzhu Inc., une gigantesque entreprise qui a le droit de vie et de mort sur la population de la colonie. le libre-arbitre n'existe plus. La sécurité a un prix : celui de la liberté. C'est un peu comme la zorglonde mais en moins drôle. Grosse critique des GAFAM au passage.

Chouette trouvaille : les animoïdes… on a réussi à créer des chiens bipèdes et dotés de la parole. Idem pour d'autres animaux, qui sont évidemment sous-considérés et victimes de brimades. Comme disait Coluche, nous sommes tous égaux, mais pour celui qui est noir, moche et mal foutu, ce sera très très dur...

A l'exception du préambule et des dernières pages, on a de la SF assez classique, dans laquelle on sent bien les influences, les emprunts pourrait-on dire : une station orbitale, un pouvoir totalitaire, une rébellion et des personnages qui se posent pas mal de questions sur des « accidents » qui surviennent dans des laboratoires.

Le préambule et la scène finale apportent une dimension « intemporelle », « cycle » à l'ensemble. Même si cela suscite pas mal de questions (et je ne suis pas sûr que le tout soit bien maîtrisé). On a des visions de films ou de livres connus, qui figurent parmi mes préférés comme 2001, THX1138, Outlands, 1984… Mais cela ne m'a pas spécialement convaincu.

Le tout est très bien dessiné, cela dit. Il y a un réel plaisir à tourner les pages, même si on se dit que l'on ne comprend plus tout ce qui se passe, et il y a pas mal de scènes « wouaw » en pleine page (voire double page)… mais la lecture est parfois un peu poussive.

Superbe bande-dessinée de science-fiction à offrir. Qui parle d'ailleurs et d'ici avec un fond très sombre. Des couleurs sublimées par le noir profond de l'espace, un découpage réfléchi et percutant, une réflexion sur la société humaine. L'on parle beaucoup ici d'exploitation l'apanage des humains malheureusement. Je conseille cette lecture les yeux grands ouverts pour appréhender la noirceur de notre monde.

J'ai beaucoup de sympathie pour cet album qui possède beaucoup de qualités malgré ses quelques défauts assez visibles. Mais ceux-ci ne sont pas suffisants pour m'empêcher d'aimer cette BD sincèrement, parce que je la trouve réussie sur le message qu'elle porte et la volonté première, mais parce que j'ai un réel plaisir à la relire, pour la qualité de ses planches et son ambiance.

C'est un ami qui me prêta la première fois cette BD, et je suis tombé sous le charme de cette histoire futuriste caricaturant à gros traits la nôtre. Entre les panneaux de publicités rappelant certains produits d'une société à la pomme bien connue, la classification des individus, le racisme (lié ici à une nouvelle race d'humains croisés avec des animaux) ou la politique, on sent les influences et les caricatures que l'auteur met en avant. Certes, elles sont parfois grossières ou très visibles, mais cela ne m'a pas dérangé, puisqu'on sent la volonté première de faire une histoire dans un contexte très identifiable. Ce monde est fait pour être détesté, et l'auteur ne prend pas de gant pour le faire.

L'histoire est assez bien menée, même si je suis un peu déçu de la toute fin (les dernières pages réellement), qui ne m'ont pas satisfait au niveau de la conclusion du récit. Et c'est dommage, parce que tout ce qui tourne autour de la révolution et du chaos social m'a bien plu : ce n'est pas fait de façon manichéenne, en y allant à gros sabots : "la révolution c'est trop bien, faut la faire". Les scènes violentes et les réflexions qui sont menées nuancent le propos d'une révolution, surtout dans un espace tel que celui-ci. Et d'autres petits détails m'ont plu, notamment au niveau des personnages et de ce John, qui connait une évolution et un final surprenant. Pour le coup, je ne m'attendais réellement pas à cette fin pour lui.

Le dessin m'accroche bien, à chaque relecture je me penche un peu plus sur les détails dans le fond, la façon de cadrer ou les mises en place dans la page. Régulièrement il renforce les scènes, notamment lors des violences ou des scènes finales, et la colorisation renforce le tout. Et c'est plaisant de voir un auteur s'être fait plaisir dans sa représentation de l'espace, d'une société en station spatiale et d'un futur. On sent plusieurs sources d'inspiration mais l'auteur les réarrange à sa sauce, et l'ensemble a une certaine homogénéité qui convient tout à fait au genre du récit.

C'est une BD qui a de très belles qualités, comme je l'ai dit au début, et si certaines choses peuvent sembler grossières (la critique d'Apple n'est même pas déguisée, avec l'histoire de l'I-phone 6 et 7 sortis en même temps), j'aime bien le fait qu'il intègre pas mal de messages divers dans une BD de science-fiction qui prend le temps de poser un propos politique, des personnages crédibles et une ambiance de dictature voilée. C'est bien mené, et même si je n'ai pas été très fan des dernières pages du récit et de la façon un peu facile de conclure, je reste sur l'impression générale qui se dégage dans les relectures, et j'apprécie toujours de me refaire un petit tour dans l'espace !

SHANGRI-LA
Mathieu Bablet
@label619
J'ai toujours eu une appréhension en me dirigeant vers les oeuvres de Matthieu Bablet, en grande partie à cause des dessins. J'ai eu l'occasion de lire Carbone et Silicium l'année dernière, que j'avais étonnement beaucoup apprécié, avec Shangri-La on est sur un coup de coeur.
La couverture ne fait pas honneur au sujet, je pensais être confrontée à quelque chose de vraiment différent de ce qu'est vraiment le récit : une dystopie !

« Ce qu'il reste de l'humanité vit à bord d'une station spatiale dirigée par une multinationale à laquelle est voué un véritable culte
Les hommes mettent en place un programme pour coloniser Shangri-la, la région la plus hospitalière de Titan, afin de réécrire la genèse à leur manière.
Mais cette opération ne fait l'unanimité parmi les habitants de la station spatiale »

J'avais l'impression que les thématiques étaient hyper actuelles : addiction à la technologie, marathon scientifique, capitalisme, esclavagisme moderne,discrimination, BREF , un miroir de notre propre société dans lequel on a pas forcément envie de regarder, certains diront « moralisateur » ou « propos qui tombent sous le sens » mais j'ai trouvé tout cela très très pertinent et encore plus le fait de le rappeler à la face du lecteur !
J'ai beaucoup aimé la figure du chien, John et ses prises de paroles, en effet les humains de cette station ont créé ce qu'ils appellent des Animoïdes, des animaux qui ont la parole et des comportements humains, juste leur apparence est animal.
En voulant faire croire à la possible libération des animaux de leur état sauvage, ils sont devenus dans cette société le peuple oppressé, le bouc émissaire.

Le récit m'a fait penser à Matrix et à Black Mirror, je recommande !

Lien : https://www.instagram.com/kh..

Un peu déçue par cette deuxième découverte de M.Blabet, après la récente lecture (et déjà relecture!) de "Carbone et Silicium" qui m'a littéralement envoûtée.
Bien que tout aussi puissant dans la métaphore et (trans)porteur d'une conviction que l'on ressent tout aussi fortement chez l'auteur, "Shangri-la est plus convenu, tant dans son thème (les manipulations sordides d'une élite contre un peuple consentant vendu au matérialisme) que dans sa structure. le scénario est parfaitement ficelé, mais il m'a manqué la note onirique ainsi que le vertige de la réflexion métaphysique qui transparaissent dans l'histoire des deux IA.
Il n'en reste pas moins que je continuerai de suivre avec beaucoup d'enthousiasme cet auteur qui parle de notre monde abimé avec une voix puissante et désabusée.

Ça commence pourtant très bien cette bd de Bablet.
Dessins somptueux, couleurs magnifiques, et intro mystérieuse.
Comme toujours chez cet auteur.
Puis ensuite l'histoire commence vraiment. Et c'est là que ça se gâte.
Dialogues d'une naïveté confondante, idées éculées et déjà abordées partout depuis des décennies.
Les parallèles fait avec notre époque sont amenés de façon très maladroite (le racisme, les grandes entreprises voraces, etc.).
Tout est cousu de fil blanc.
J'avoue que j'ai failli m'arrêter en cours de route. J'ai tout de même fini car la seconde moitié gagne (un peu) en profondeur.
Une magnifique bande dessinée, qui ravira ceux qui n'ont jamais lu de SF et n'ont jamais été confronté aux idées développées ici.
Pour ceux qui ont lu Orwell ou pleins d'autres classiques de la SF, passez votre chemin. Où alors allez-y mais uniquement pour le graphisme.

Un univers qui se veut éloigné et futuriste tout en ressemblant de manière troublante à notre société actuelle.
Un ouvrage qui fait se questionner sur la place et le rôle de l'humanité en rappelant des ouvrages de George Orwell.
Une histoire de hiérarchie, d'espèce, de surconsommation, de mensonge, de médiatisation, de folie créatrice.
Un projet scientifique frôlant l'hérésie avec, en parallèle, une quête de vérité prenant la forme d'une révolution chargée de sacrifices.
Un dessin soigné reprenant avec minutie une richesse de détails époustouflante accompagnée d'un choix de couleur réfléchi.