Je remercie Net Galley France et les éditions JCLatteslemasque pour m'avoir permis de lire ce roman de la rentrée littéraire de janvier 2020.
Je ne connaissais pas
Sophie de Baere et pourtant à un an près ma route de lectrice aurait pu croiser la sienne puisqu'elle faisait partie de la dernière sélection des 68 premières fois, aventure à laquelle j'ai participé en septembre 2019. Mais grâce à la rentrée littéraire de janvier 2020, j'ai finalement croisé la route de cette auteure et j'en suis ravie !
Le titre, le bouche à oreille et la couverture ont attisé ma curiosité que j'ai pu assouvir avec délectation. J'ai lu ce roman le 3 janvier mais je ne vous en parle que maintenant puisque le roman sort le mercredi 22 janvier. Lire une oeuvre avant sa sortie officielle est un privilège que je savoure pleinement. Mais trêve de digressions, revenons au sujet qui nous intéresse : le roman !
Voici la présentation de l'éditeur
Fille d'immigrés italiens, Alice Callandri consacre son enfance et son adolescence à prendre la pose pour des catalogues publicitaires et à défiler lors de concours de beauté. Mais, à dix-huit ans, elle part étudier à Paris. Elle y rencontre Jean. Ils s'aiment intensément, fondent une famille, se marient. Pourtant, quelques jours après la cérémonie, Alice disparaît. Les années passent mais pas les questions. Qu'est-elle devenue ? Pourquoi Alice a-t-elle abandonné son bonheur parfait, son immense amour, sa fille de dix ans ?
Au début j'ai trouvé l'histoire d'Alice – Alizia – plaisante. Sa volonté farouche de quitter sa terre normande et par la même occasion cette mère qui l'étouffe et l'enferme dans son rôle de miss de concours de beauté rend cette jeune fille attachante. Telle une héroïne de roman d'ascension, elle fuit sa Normandie natale pour devenir quelqu'un et non cette image fabriquée, stéréotypée qui la rend si malheureuse. La rencontre avec Jean est pour elle une renaissance, elle devient femme, elle devient mère et l'amour qu'elle éprouve pour Jean est une force qui lui permet de surmonter le mépris social de sa belle-famille et la séparation d'avec sa famille. Jusque là, je lisais une histoire somme toute banale, certes très bien écrite, empreinte de poésie et de phrases à retenir mais assez banale.
« Maman pourrait trouver ça inutile voire dangereux. Elle dit souvent que les livres sont des illusions. Et même, l'apanage des fainéants. »
Et puis…
Et puis… j'ai pris une grande claque et j'ai dévoré le roman de Sophie de Baere. J'ai regardé d'un nouvel oeil cette histoire ! Pourquoi ? car au coeur de ce roman, un drame, un bouleversement total arrive – dont je ne veux pas vous parler car c'est ôter à ce roman le sel de l'intrigue que de le révéler ! C'est un tel drame qu'Alice fuit sa vie, disparaît laissant sa famille sans la moindre réponse.
Ce que
Sophie de Baere nous livre, c'est une intrigue digne des plus grandes tragédies. En lisant, je n'ai pu m'empêcher de penser à mes études de lettres, à mes lectures d'étudiante, à ces récits fondateurs de notre humanité.
Sophie de Baere pose de véritables questions à travers son roman. A travers Alice, elle interroge l'Amour, cette force qui anéantit toute morale sur son passage.
« Il ne faut jamais juger l'amour, Alice »
L'auteure aborde un sujet tabou dans notre société mais dans sa plume nulle provocation, nulle transgression pour le plaisir de faire un buzz littéraire. Nous sommes loin de tout cela avec
Les corps conjugaux. Nous sommes dans une écriture poétique, dans un amour des mots qui transcende l'interdit, qui donne à ce sujet si hardi en littérature une autre dimension. J'ai aimé la poésie, la beauté des mots de ce roman malgré un sujet inattendu et tragique. J'ai dévoré ce roman en une journée tant il m'était impossible de le lâcher, j'ai pris une claque en ce début d'année et j'espère que vous serez comme moi : touchée par cette histoire et surtout par les mots et la poésie de Sophie de Baere.
En résumé : Un roman fort et beau !