J'avais entendu parler de
Pénélope Bagieu sans n'avoir encore rien lu d'elle. "
Cadavre exquis" faisait partie de ma PAL depuis un certain temps lorsque je suis tombée dessus à l'occasion d'un passage à la bibliothèque. C'était l'occasion! Je m'attendais donc à quelque chose de drôle, de décalé, peut-être un brin loufoque.
J'ai tout de suite accroché avec le dessin tout en douceur que figure l'arrondi du trait et le côté tendre et naïf qui en ressort. Cela contraste avec le sujet très "terre à terre" de ce roman graphique qui relate la rencontre entre une jeune hôtesse événementiel qui s'ennuie dans son existence morose et d'un auteur à succès qui vit reclus dans son appartement.
Chacun va donner un second souffle à l'autre puisque Zoé qui se trouvait coincée entre un travail inintéressant (faire la potiche dans divers salons) et une vie de couple sans saveur avec un rustre, trouve en Thomas Rocher l'exotisme dont elle avait besoin et accède par là même à toute une pan culturel qui lui faisait auparavant défaut.
Quant à l'écrivain, atteint du syndrome de la page blanche avant l'irruption de la jeune fille dans son univers, il retrouve bien évidemment l'inspiration et se remet frénétiquement à écrire.
Pour autant, la relation amoureuse qui se noue entre les deux va rapidement s'essouffler puisque Zoé se rend compte que Thomas n'est finalement qu'un goujat et que son nouveau quotidien auprès de lui ressemble davantage à une prison dorée qu'à une vie rêvée. En effet, Thomas Rocher ayant fait courir la rumeur de sa mort avec la complicité de son éditrice qui n'est autre que son ex-femme afin de faire exploser les ventes lors de la sortie prochaine de son libre censé être posthume, Zoé se retrouve à vivre enfermée dans l'appartement, ne pouvant sortir que seule et s'en trouvant, de fait, de plus en plus esseulée.
Jusque là, l'histoire tient la route et la fin approchant, j'avais hâte d'en connaître l'issue. Mais quelle déception!
Le dénouement, qui se veut une chute inattendue, originale, a été saluée par certaines critiques. Pour moi, elle est complètement tirée par les cheveux, grotesque, elle arrive comme un cheveu sur la soupe et sort vraiment de nulle part. Cela a complètement gâché le plaisir que m'avaient procuré les trois quarts du roman graphique tant la fin est improbable.
A lire tout de même; peut-être trouverez-vous que les dernières pages relèvent du génie!