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Par la compilation de souvenirs de voyages en France, Jean-Christophe Bailly cherche à définir ce qu'est la France. A chaque lieu visité correspond un texte. le tout crée un ensemble décousu, où Jean-Christophe Bailly accumule les poncifs. Sauf si vous connaissez une maison ou une rue décrite vous serez intéressé par quelques pages de ce livre, sinon le reste est d'un ennui mortel !
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« Le dépaysement », sous-titré « Voyages en France », n'est en aucun cas un guide touristique ni même le récit du périple personnel d'un voyageur attaché à rencontrer lieux, monuments et habitants. Reste à définir ce qu'il est et là ce n'est pas si facile. L'auteur lui-même, semble ne pas trop savoir où il voulait en venir. Les lieux choisis arbitrairement sont pour la plupart improbables et assez peu « touristiques » : Culoz, Varennes, Barr, Salins, Font de Gaume ou Origny Saint Benoît. Mais pas uniquement, car l'auteur s'intéresse également à des sites classés et reconnus comme Fontainebleau, le Pont du Gard ou des villes aussi importantes que Bordeaux, Toulouse, Nîmes ou Paris. Mais s'il s'intéresse à ces lieux, c'est toujours pour les présenter par leurs côtés les plus insolites ou les plus improbables : une fabrique de filets et de pièges à Bordeaux, une passe à poisson à Toulouse, la cité universitaire de Paris, les jardins ouvriers de Saint-Etienne ou le familistère de Guise (un des chapitres les plus intéressants d'ailleurs). L'ennui c'est que l'ensemble donne une impression de complet fouillis. Un micro-évènement historique succède à une description géographique, à des considérations sur les Eduens, à une méditation sur la poésie de Rimbaud ou à une analyse des paysages peints par Courbet.
On ne contestera ni l'érudition ni le travail de recherche de l'auteur, respectable universitaire, mais on lui reprochera un style qui se veut élégant, précieux et ciselé et qui n'est malheureusement que pédant, tarabiscoté et amphigourique au point qu'il faille relire souvent deux fois certaines phrases pour vaguement comprendre la pensée de l'écrivain. « Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire en viennent aisément » ! Et là ce n'est pas le cas, d'où une impression d'ennui qui saisit très vite le lecteur. Et comme si cela ne suffisait pas, le texte est truffé de mots anglais non traduits (downtown, skyline, nextdoor et j'en passe) et de toutes sortes de vocables pompeux ou sophistiqués (certains sont d'ailleurs des néologismes particulièrement barbares) comme individuation, photonique, obituaire, délinéation, serlienne, prépanoptique, figural, muséal ou véridicité. Un jargon universitaire qui est loin d'être un plus. Ah ! Avec Bailly, comme on est loin des récits de voyage des grands de la littérature (Stendhal, Stevenson, Chateaubriand ou Nerval) et comme ce monsieur nous les fait regretter ! Un livre à éviter ne serait-ce que parce qu'il ne donne à personne l'envie de visiter notre beau pays.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Voir les endroits dévitalisés, ne pas laisser venir la nostalgie repliée, la cocarde, le nationalisme, l'imagerie touristique, mais chercher ce qui fait qu'un paysage, que des mots, qu'une évocation nous donne le sentiment d'être français, sans aucune fermeture, comme une petite note perçue, dans son cas, comme souvent, lorsque l'on est plongé dans une ville étrangère.
Texte fait de voyages et rencontres motivés par l'écriture de ce livre, et de la reprise d'articles, livrets pré-existants.
Texte qui n'évite pas les lieux emblématiques mais sans en faire marquage. Texte circulant comme au hasard à travers le territoire, cherchant ou trouvant sans le chercher le tissage, les correspondances, les noeuds. Texte guidé aussi par les rivières, par amour pour elles, et pour cr qu'elles sont : circulation, fluidité des passages.
Langue nourrie de classicisme et qui sait se faire d'un lyrisme tranquille. Une promenade intelligente. Des notations salubres, un refus de ce qui s'oppose à ce sentiment d'être français : l'affichage d'une identité française, figée, excluante.
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C'est par hasard, sur le site Mediapart, que j'ai découvert ce livre et cet auteur. Écrivain, poète, enseignant à l'école de paysage de Blois, Jean-Christophe Bailly s'intéresse aux liens qui se nouent entre les lieux et les hommes, les décrypte sans toujours vouloir apporter toutes les réponses. Dans "Le dépaysement : voyages en France", il nous propose un périple "ordinaire" à l'intérieur de nos frontières dans des lieux banals ou chargés d'histoire et de symboles. de Gentilly à la Cité universitaire, du Pont du Gard à Nîmes en passant par Guise et son phalanstère jusqu'aux sources de la Loue peintes par Gustave Courbet .... que disent les lieux que nous aimons ou qui nous indiffèrent, de notre identité, de notre individualité ? Qu'en est-il des passages d'un univers à l'autre, des frontières ? Que disent les mots, comment faire une approche sensible de ces références géographiques et humaines ? La lecture de cet ouvrage est à la fois prenante et exigeante. J.C. Bailly aime les mots précieux, les références subtiles, les relations incertaines. Ce livre est d'abord un questionnement. C'est ce qui en fait toute la richesse.
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