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Très subtilement jean Christophe Bailly sait faire émerger des paysages et lieux parcourus des idées qui nous rassemblent et constituent « une France ». À l'heure pour les idées identitaires font rage chez nous mais aussi dans toute l'Europe, l'auteur nous propose un autre point de vue sur nous-mêmes et sur les autres. Les balades, toutes non convenues, sont d'une finesse extraordinaire.
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Il est difficile de parler de ce livre car c'est un étrange objet. Ce n'est pas un récit de voyage, mais une succession de considérations d'ordres variés à propos d'une abondante série de lieux divers, en France. On ne cherchera donc ni un itinéraire, ni même une unité.
L'ensemble a un certain intérêt, mais l'on sent que l'auteur hésite: freiné par son idéologie personnelle, il s'interdit la nostalgie, tout autant que la critique de la modernité. On sent toutefois de l'amertume, des déceptions, des regrets face aux évolutions qu'il constate. Comme beaucoup de ceux qui ouvrent les yeux et qui écrivent, quand il parle de beauté, elle vient soit de la nature, soit du passé.
Il restera pudique sur le présent, avec pour travers une certaine condescendance: on a le droit de dire qu'une construction, une rue, une bourgade, sont tristes ou laides. Mais en est-on sûr? Si l'on est entré dans un village dans la brume opaque de janvier, ce village ne sera-t-il pas riant, en juin?
Nous sommes là face à un curieux mélange. Aussi chaque lecteur se fera son idée.
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Cette lecture est passionnante, le chapitre sur Guise en particulier. Le style un peu difficile mais il faut partir du début de la phrase et s'envoler vers la fin pour avoir un aperçu global de l'idée que chaque phrase développe. Je conseille vivement cette lecture pour un voyage atypique en France : j'ai apprécié toutes les promenades et celles du début du livre est poignante : les restes apocalyptiques des deux guerres mondiales dans l'Est dont l'évocation est bouleversante quant aux traces laissées. J'ai apprécié également le voyage sur la Vézère et les commentaires sur l'art pariétal. Enfin un beau partage d'humanité que cet éclairage par les plantes de la notion de France multiple où les apports de l'étranger sont légions et intégrés dans le paysage comme ce buddléia ou arbre à papillons importé au 19 ème siècle et qui a planté ses racines en France sans qu'il soit perçu comme inutile. Un livre qui rend intelligent.
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Etudiant en paysage, je me faisais une joie de lire ce livre, surtout qui'il a eu un prix et qu'il a été écrit par un professeur de BLOIS. Mais, j'ai lu que quelques chapitres. Je n'ai pas du tout réussi à accrocher... Pour moi, c'est un voyage en France raté...
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J'ai été très touché par ce livre car il a été déclenché par des interrogations qui me sont très familières : qu'est ce que la France ?, qu'est ce qui fait que nous reconnaissons ce pays comme étant le nôtre malgré toute sa diversité? La façon de répondre à cette question que choisit JC Bailly peut paraître déconcertante car son livre n'est pas un essai et ne développe pas une argumentation structurée. Les chapitres se succèdent dans un ordre qui semble relever du hasard et la prose penche souvent vers une poésie de l'errance un peu distanciée, s'attachant à évoquer des détails qui peuvent paraître secondaires mais qui finissent selon moi par dessiner un paysage, certes un peu mélancolique, d'une France plurielle et faite d 'un riche empilement de multiples strates (historiques, géographiques, sociologiques) . le livre est également riche de réflexions où la pensée de l'auteur s'exprime pleine de subtiles nuances, attentive à la précision du propos.
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Qu'est-ce-ce qui est tellement français ?
C'est cette question qui pousse Jean-Christophe Bailly à partir visiter des lieux, des villes, motivé par la curiosité et l'histoire. On sent l'envie de fixer l'instantané du pays en ramassant dans ses longues phrases visions, sensations du moment présent et évocation du passé.
Ce livre serait une manière de tenir la France entre ses mains. Fixer cet hexagone qui ressemble sur les cartes à une peau de bête écartelée suspendue par ses quatre pattes- un parchemin (p.193) Ses zones de tension, entre la façade océanique, les mers, ses fleuves et montagnes. Il y a un art de la description chez Jean-Christophe Bailly. Il enseigne l'histoire de la formation du paysage à Blois et il est poète. Il cherche le mot juste pour nommer le réel.
Le grand savoir de Bailly débouche parfois sur une impression d'élitisme, on a envie de lui donner du "Maître, ..." pour contester ses phrases. Les digressions méditatives rendent parfois la lecture difficile.
Bref, comme dans tous les grands livres, on traverse des moment d'ennui.
Mais au besoin on saute des pages, des passages, chaque lecteur aura les siens. Comme ça, quand on arrive à un beau chapitre comme Origny-Sainte-Benoîte (p.343) sur les traces de Stevenson, l'usine, une réflexion sur la disparition du peuple, on a le sentiment de le mériter. On se laisser entraîner dans des phrases souples envahies de virgules, son plaisir du mot juste qui exploite toutes les ressources du dictionnaire.
Finalement, ce "livre plus fort que toi" finit par s'adoucir et prendre son sens. Il nous reste en mémoire des images et une mélancolie. le pont du Gard, les cimetières de Verdun (1000 morts par jour, il nous fait réfléchir au nombre), le paysage aperçu du train, la passerelle du Cambodge (près de la Cité Universitaire), les noms des salons de coiffure, ses notations émouvantes sur la ponctuation des bovins sur les pentes, entraînant une réflexion à propos des animaux que nous mangeons sans réfléchir à la dette que nous avons vis-à-vis de ceux que nous abattons. A conseiller aux lecteurs exigeants.
Lien : http://killing-ego.blogspot...
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Jean- Christophe Bailly est certes érudit, flâneur, observateur de paysages et de lieux éloignés des clichés touristiques, il tente ainsi de lier et de cerner ce qui fait la diversité de la France sans impatience. Son écriture est riche et complexe. : tant que je m'en suis rapidement lassée. Il ne faut sans doute pas tenter de lire cet ouvrage d'une traite sous peine de le trouver ronflant ou pédant. Je n'ai tenu, en me forçant, que 150 pages.
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Le dépaysement
Voici un livre fourre-tout pour lequel, son auteur, professeur d'histoire du paysage (dont on ne saura jamais ce que c'est sinon que c'est un travail rémunéré) se demande page 200, si « (il) n'aurait pas mieux fait de suivre un plan en se basant sur une randonnée géographique organisée ou tout au moins reconnaissable ». La réponse, cher Jean Christophe Bailly, est évidemment : oui.
Car les allers et venues que vous nous imposez sans aucune logique sont particulièrement « rasoirs »
Tantôt métonymique, lorsque vous êtes à court d'inspiration (un pont pour Toulouse -4 pages- et une boutique de pêche pour Bordeaux -7 pages-) et verbeux chic et chiant pour l'Oise et la Vézère (plus de 20 pages à chaque fois) interminable sur la Lorraine, et vous le reconnaissez, vous nous entrainez dans votre errance satisfaite.
Au besoin vous inventez.
Comment vous croire lorsque dans le Turbo Lyon Strasbourg, parti de Arles avec changement à Lyon, vous reconnaissez le petit village de Château Chalon, pourtant invisible depuis les voies ferrées de Lons le Saunier, à fortiori en soirée et en Janvier dans ce voyage inepte de la fève.

Au fil des lignes, vous lancez des anathèmes et vous jugez sans preuve, Châteauroux est moche et ne mérite pas d'avoir un aussi gros centre culturel, Saint Saëns est un compositeur assez médiocre à qui vous préférez Méhul (bravo !)
Et cette personne qui dans un petit village du Nord ferme ses volets trop tôt à votre gout (16h30) et qui vous lira peut être comme vous l'imaginez (Quelle fatuité) a sans doute de nobles raisons pour le faire. Peut-être que cette personne, c'est moi, l'architecte amateur de la cinquième symphonie avec orgue de Saint Saëns et Castelroussin d'origine qui découvre votre mépris pour moi dans votre ouvrage. En tout quoi j'en suis solidaire.

Vos longs séjours en maison d'édition (l'école de paysage où vous « enseignez » l'histoire – forcément courte- du paysage a été créée en 1995) vous ont ouvert les dictionnaires et votre savoir encyclopédique se traduit par une incroyable pédanterie :
« Mais au-delà du tout, il n'est rien qui le termine… » Cette phrase de Lucrèce renferme, pour peu que l'on s'attarde (excusez du peu) une formidable condensation aporétique de la question de la limite.(chapitre 20)

Et puis quoi encore ? Tout est dit semble-t-il. J'ai terminé vos presque 500 pages et j'ai même lu les remerciements pour découvrir que vous aviez « lue, complète, la correspondance de Courbet dans l'édition qu'en a donnée Petra ten-Doessschate Chu (Flammarion, Paris 1996) ». C'est assez "prout-prout" comme disait ma chère maman!

Vous semblez ne vous émouvoir, c'est-à-dire sortir du cadre, puisque visiblement le paysage est pour vous cadré, plat, presque mort, que lorsque vous accordez deux chapitres aux animaux. Ce marché aux bestiaux version «The voice » est assurément atroce et la vache qui saigne du nez (« non ça c'est trop", écrivez- vous) pathétique, vraiment. (Mais l'homme dans tout çà ?)

Cette petite larme de crocodile n'ébranle pas longtemps l'incroyable baratineur que vous êtes et qui me rappelle certaines heures de cours au lycée passablement fastidieuses où un gommeux (ce mot je vous l'emprunte, n'est-ce pas) blablatait impunément en s'aidant de ses fiches ( C'était avant 68) .
Et donc vous repartez sur les routes, égaré et sans plan.


PS ; D'où sortez-vous l'image éculée qu'une rivière (la Vézère en l'occurrence) « se jette » dans une autre en confluence. Sans doute d'un vieux livre de géographie des années 50. C'est le côté aporétique de votre ouvrage.

Vous n'avez pas la moyenne
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Je m'attendais à un livre sociologique, une sorte d'état des lieux de la France à travers ses paysages et les rencontres de l'auteur. Ce n'est qu'une longue promenade fastidieuse, émaillée de rêveries sans intérêts pour moi.
Dommage!
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Un remarquable essai sur cette France dont on parle peu: celle des villages, des coteaux, des géosynclinaux et des bassins versants. L'histoire sociale du pays vu par le côté géographique de la lorgnette. Remarquable!
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