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3,55

sur 125 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ce roman psychologique sur le sens et la solitude de l'existence est exactement comme le paysage dans lequel il se déroule : calme et sobre, avec le vert des prairies et le gris des nuages qui se réfléchissent dans la rivière. C'est là-haut, dans ce paysage du nord des Pays-Bas, où un ciel bleu recouvre parfois la terre, que vit Helmer van Wonderen. Tout ce qui est arrivé à ce cinquantenaire introverti est expliqué : son frère jumeau bien-aimé mort dans un accident de voiture à 20 ans, la fin de ces études littéraires, le décès de sa mère complice, son attachement à Jaap, le garçon de ferme que son père a mis à la porte et surtout son étrange relation avec ce père très âgé, grabataire et proche de la mort, qu'il soigne cependant consciencieusement mais avec lequel il maintient un certain silence. le contact qu'Helmer a avec le monde extérieur est minimal. Helmer vit la « tête sous les vaches » et 'il « ne l'a plus jamais sortie de là.» Mais en lui sommeille le profond désir d'une relation moins passive avec le monde et avec les autres. Cet état résigné s'agite alors et l'amorce du changement brusque se traduit par l'installation de son père au premier étage. le mort ou presque mort qui a dominé jusqu'à présent sa vie figure alors pour Helmer « là-haut » tandis qu'en bas, il modifie, transforme, peint… améliorant non seulement la partie habitable de la ferme mais également son existence. A cause d'un contact inattendu avec l'ancienne petite amie de son frère et du fils de celle-ci qui vient travailler pour lui à la ferme, il se détache de l'ombre de son frère malchanceux. Son existence se rempli de lumière ou de nuages et s'anime enfin.
Le roman se termine par la modeste perspective qu'i réalisera enfin son idéal.
Le style est comme le paysage : informel et concis.
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La brume, le ciel gris, la bruine, le brouillard, la pluie, les gris-bleus, les gris-verts, cela a du charme, je n'en disconviens pas. Surtout quand parfois le soleil apparaît. Mais ici, je l'ai attendu le soleil, l'enthousiasme, le sursaut de vie ...c'est là, en filigrane, mais que c'est lassant, que c'est terne... Helmer repeint sa maison, Helmer exile son père à l'étage, Helmer n'a pas su refuser de reprendre la ferme . Bon, Helmer s'ennuie un peu entre ses vaches, ses ânes et ses agneaux. Et puis? et puis, rien. Helmer s'ennuie, moi aussi. Parfois une belle page pour qui aime les oiseaux, l'herbe et les arbres. Mais vraiment non, pas réussi à trouver beaucoup de charme cette ambiance-là.
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'Là-haut, tout est calme' (2006, traduit en français en 2009), de Gerbran BAKKER est l'histoire d'une vie, celle de Helmer, vieux jeune homme solitaire, orphelin de son frère jumeau. Il a bien des difficultés à savoir quelle doit être sa place dans la ferme hollandaise dont il ne s'est jamais senti le maître. le père est toujours là-haut. Il débloque a décrété le fils. Il ferait bien mieux de mourir! Helmer a tant à lui reprocher... et surtout le fait de n'avoir toujours été aux yeux du père qu'un second choix. On disait Henk et Helmer, jamais Helmer et Henk. Pourtant, ne fusse que de quelques minutes, c'est lui l'aîné! Mais le père a choisi. le paysan, c'est Henk, lui, rien! La mère a bien essayé de se montrer complice, de signer un pacte des yeux avec son aîné, mais elle est morte, elle-aussi.

Depuis des années, Helmer se sent seul. Chaque jour qui se lève est la copie du précédent et l'annonce du suivant. Tous pareils! Helmer travaille, il ne se sent pas, il est seul! Il élève ses brebis, ses vaches laitières et quelques poules, sans prétention. Et puis, il s'occupe aussi beaucoup et avec tendresse de ses deux ânes. Ils n'ont pas de nom, ce sont 'les ânes'... Allez comprendre!

Un jour, Riet, l'ex-fiancée de son frère Henk lui demande un service... La vie continue au même rythme ...presque!

L'écriture lente, apparemment peu développée, sans emphase, faite de courtes phrases factuelles... tout est combiné pour donner une impression de temps figé. L'histoire ne démarre pas, même la corneille mantelée semble statue de sel sur sa branche. Un style à vous endormir, à vous dégoûter de continuer à lire une histoire où rien ne bouge... Et c'est là, tout l'art d'écrire que développe Gebrand BAKKER! Son style colle à cette hollande du nord, paysanne, dure et casanière. L'écriture renforce la réalité des choses, la force du combat que doit mener Helmer pour trouver son bonheur malgré cette chape de plomb du quotidien.

C'est donc à la découverte d'une vie intérieure que nous sommes conviés. Entrez, si vous voulez!
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Nous sommes en Hollande dans la région du waterland, chez Helmer van Wonderen. Helmer a 55 ans. Il s'occupe de la ferme familiale dont il a hérité malgré lui. Son père est devenu invalide, sa mère est morte quelques années plus tôt et Henk, son frère jumeau est mort dans un accident alors qu'il était jeune. Mais depuis cette mort tragique, Helmer a repris la voie tracée pour son frère : finies les études, finie la relation fusionnelle avec Henk, le voilà destiné à être le deuxième choix d'un père difficile qui n'a jamais su lui exprimer de l'affection, aveuglé par l'avenir brillant de son fils aîné.

"J'étais le deuxième choix, dis-je. C'était ça le pire."

Mais au bout de 20 ans, voilà qu'Helmer décide de monter son vieux père à l'étage de la maison, "là haut". Pour mieux l'oublier, pour mieux le faire disparaitre et pouvoir ainsi vivre sa propre vie... peut-être. Il réaménage la maison et accueille même de mauvais gré le fils de Riet, l'ancienne fiancée de Henk. Un jeune adolescent qui pourrait être Henk et porte son prénom, renvoyant Helmer à ses démons du passé.

Avec les nombreux billets dessus, je m'étais fait une certaine idée de l'histoire et je dois dire que l'auteur m'a emmené là où je ne l'imaginais pas !
Pour ce premier roman, déjà fort bien écrit, l'auteur nous emmène sur les pas d'un homme de 55 ans qui finit par réaliser qu'il est passé à côté de sa vie. Helmer a endossé le rôle de son frère ainé sans mot dire et a obéit à son père toute sa vie. Sa vie est solitaire, monotone et scandée par les rares visites des voisins.

Puis c'est le bouleversement silencieux, une envie de tourner la page qui inconsciemment pousse Helmer à replonger dans le passé pour mieux accepter la mort de son frère jumeau, de son double, à affronter son père et ses non-dits, à chercher une paix intérieure qui passera peut-être par la mort du père et la fuite de la ferme.

"Là haut, tout est calme" est un beau roman qui touche son lecteur par l'atmosphère mélancolique et pesante auquel doit faire face un homme fatigué de courber l'échine. Un roman qui impose de se poser pour mieux se couler dans le désarroi de cet homme qui se doit d'assumer ses propres choix, bons ou mauvais. Un roman humain qui prouve que le bonheur se cherche et se trouve à tout age.
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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Une atmosphère très particulière, tout au long du livre , pesante ,traduisant un certain fatalisme et qui semble propice à tenir le lecteur en haleine , dans l'attente d'une libération .....


Helmer a repris la ferme de ses parents , contre son gré : C'est son frère jumeau qui aurait du avoir ce rôle là , alors qu'Helmer continuait des études littéraires ..... le sort en a décidé autrement puisque celui-ci meurt brutalement dans un accident de voiture aux côtés de sa fiancée qui , elle , en sortira indemne !
De là ,Helmer sombrera dans une sorte de léthargie sans plus se poser de questions que celles que lui imposeront les gestes triviaux de la vie quotidienne à la ferme en le mettant à l'abri de la souffrance psychique .


"Durant toute une moitié de mon existence , je n'ai pensé à rien . J'ai remis tous les jours ma tête sous les vaches .En un sens , je les maudis , ces vaches , mais elles sont par ailleurs pleines de chaleur et de sérénité, quand , front appuyé contre leur flanc , on leur met la trayeuse .Rien n'est aussi rassurant , rien n'est aussi protecteur qu'une étable bien remplie de vaches respirant paisiblement ; par un soir d'hiver . Jour après jour , été, automne , hiver , printemps ."


Mais on pense à une célèbre phrase de Victor Hugo ("Le plus lourd fardeau , c'est d'exister sans vivre ) en lisant certains passages :
"C'est samedi, le soleil brille et il n'y a pas un souffle de vent.Une claire matinée de décembre où tout est nu et net . Un jour propice à la nostalgie. Non pas d'un "chez moi", puisque j'y suis , mais celle de jours exactement semblables, il y a longtemps.Et la chose a un autre nom, disons _la mélancolie."

Alors qu'il cohabite avec son vieux père grabataire , en fin de vie , dans un climat de rancoeur rendant l'atmosphère lourde , imprégnée presque d'une odeur de rance tant la force immuable des choses semble être leur quotidien , un évènement va bouleverser l'ordre établi et laisser entrevoir un bout d'horizon : la lettre de Riet , l'ancienne fiancée du jumeau après toutes ces années de silence ........
Helmer accepte le requête de Riet en embaûchant le fils de celui-ci pour quelques temps : le passé ressurgit à ce moment là(Riet a donné à son fils le nom de son fiancé parti "Henk"en plus !) et ainsi on entrevoit toute la complexité psychologique d'HELMER à l'automne de sa vie :
Ce nouvel Henk , dans la jeunesse éclatante , réveille ses penchants sexuels refoulés ......
réveille aussi la douleur de l'absence de son jumeau :


"HELMER ?"
_Oui ?
_Comment c'est d'avoir un frère jumeau?
_C'est la plus belle chose qui soit Henk.
_A présent tu te sens diminué de moitié ?
Je veux dire quelque chose , mais n'y parviens pas . Je suis même obligé de m'agripper à l'une des barres métalliques pour ne pas tomber. J'ai toujours été ignoré , papa et maman comptaient davantage ,Riet a revendiqué_si peu que cela ait duré _ son veuvage, et me voilà le fils de Riet ici, face à moi , en train de me demander si je me sens diminué de moitié.Henk m'attrape par les épaules , je lui fais lâcher prise.
"Pourquoi pleures-tu ?demande-t-il .
_Pour tout, dis-je.
Il me regarde.
Je le laisse me regarder ."


Cet extrait traduit avec grande pudeur le fond de l'âme de Helmer et ses souffrances intérieures .........



Si certains ont vu à travers la fin , une ouverture enfin ....... je n'ai pas pu m'empêcher de penser qu'une "happy-end" après un tel chemin ne peut être qu'illusoire .......

Un livre tout en retenu et pourtant intense , empreint de pudeur et pourtant trivial , poétique et pourtant rustique ....... Pour évoquer la profondeur de l'âme humaine , la souffrance dans les relations familiales , l'abnégation , le déterminisme , la nature incontournable .....
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La solitude d'un fermier hollandais dans ce plat pays de polders et de canaux avec les moulins m'a touché par les pensées et descriptions de la nature, son travail avec ses bêtes et le temps qu'il lui a fallu pour faire le deuil de la disparition accidentelle de son frère jumeaux pour enfin accéder à ses désirs et ses envies.
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Dans "Là-haut tout est calme", Helmer von Wonderen, la cinquantaine bien sonnée, qui travaille depuis 35 ans dans la ferme familiale bien malgré lui, accomplit un matin d'étranges gestes : il installe son père impotent, dont il a la charge, à l'étage, "là-haut", et change toute la déco de la maison. Une lettre de Riet, qui a été la fiancée du frère du jumeau de Helmer, Henk, mort à 20 ans, vient amplifier ce bouleversement... Ce roman, écrit à la première personne et tout au présent, est écrit d'un style sobre, sec, pas dénué d'humour. Bakker saisit remarquablement bien les complexités de ce personnage apparemment bourru et fruste, sait rendre sa solitude et l'évolution de ses pensées.
Lien : http://dautresviesquelamienn..
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Nord de la Hollande. Dans un lieu où rien ne bouge plus depuis des générations. Quelques maisons éloignées les unes des autres, des bêtes dans les champs, une rivière qui coule pas loin, le calme de la campagne… ça ressemble beaucoup à un endroit où il fait bon vivre, n'est-ce pas ? le seul problème, c'est que Helmer ne l'a pas choisi cet endroit. Lui, il rêvait plutôt d'Amsterdam et de l'agitation de la ville, de poésie, de littérature et autres bonheur des mots… La campagne, les bêtes à traire, les travaux des champs, ça n'a jamais été trop son fort. C'était plutôt la passion de son frère jumeau Henk. Mais quand celui-ci est mort accidentellement à 20 ans, Helmer n'a pas eu le courage de s'opposer à son père qui lui imposait un nouvel avenir.

Mais aujourd'hui, à 55 ans, il se rebelle. Oh, il ne claque pas la porte en laissant tout en plan, non. Ça commence par de petites choses. Il déménage déjà son père, très malade, au premier étage et s'approprie tout le rez-de-chaussée. Il repeint, décore, achète de nouveaux meubles. Il s'occupe toujours des bêtes, il s'y est attaché un peu au fond. Mais peu à peu, il dévie de la trajectoire fixée par son père pendant toutes ces années. Et quand Riet, l'ancienne petite amie de son frère, refait surface dans sa vie, les changements vont aller en s'accélérant.
(lire la suite...)
Lien : http://www.tulisquoi.net/la-..
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J'ai un avis assez mitigé. D'abord les points positifs c'est que j'ai bien aimé les descriptions d'Helmer. On peut vraiment se mettre à sa place assez facilement puisqu'on a l'impression d'y être. Ensuite, les bonds dans le passé quand, il pensé à un souvenir ou à un endroit qu'il a vécu avec sa mère, son frère ou son père. Ça nous permet de mieux comprendre sa vie et comment il est arriver à devenir seul et à s'occuper seul de la maison.

Ensuite les points négatives. J'ai trouver qu'il y avait très peu de dialogue ce qui rend le roman lent. Mais après une fois l'arrivé d'une personne dans sa vie, il y a un peu plus de dialogue. Après j'ai trouvé l'histoire banale, rien pour s'accrocher au roman.

Mais j'ai tout de même était bercer par les mots de Gerbrand Bekker, et pu voir l'évolution du personnages d'Helmer. Petit à petit, il va reprendre sa vie en main et de faire ce qu'il a toujours voulu faire, de réaliser ses rêves.
Et le titre du roman porte bien son nom, tout est calme quand on lit le livre ^^.
Lien : http://rever-en-lisant.skyro..
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