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EAN : 9782072966651
224 pages
Gallimard (23/02/2023)
4.01/5   97 notes
Résumé :
Gerard élève seul ses trois garçons depuis que leur mère les a quittés sans laisser d’adresse, se contentant d’envoyer des cartes postales depuis l’Italie pour les anniversaires et Noël. Klaas et Kees, les jumeaux de seize ans et leur petit frère Gerson – sans oublier le chien, Daan – vivent néanmoins dans une maisonnée plutôt joyeuse où Gerard s’efforce de faire bonne figure.
Un dimanche matin ordinaire où ils sont invités chez les grands-parents, leur vie b... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (35) Voir plus Ajouter une critique
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« Au fait, comment sais-tu que ce sont des poiriers ?......
-Parce que les fleurs sont blanches,.... 
Un instant, vous regardez des poiriers en fleur et l'instant d'après quelqu'un vous dit que votre fils a une splénorragie. ».....

Gerard a trois fils, des jumeaux de seize ans, Kees et Klaas, et un autre plus jeune, Gerson. Sa femme l'ayant quitté pour un autre, il les élève seul. Un bête accident de route va chambouler l'existence fragile de ce nucleus exclusivement masculin qu'un petit chien vient compléter......
S'habituer, vivre avec la nouvelle situation extrêmement difficile, voilà le pitch de ce récit que l'auteur aborde dans un style très dépouillé. « S'habituer....On dit parfois que le temps guérit toutes les blessures. Un cliché terrible, que les gens sortent quand ils ne savent vraiment plus quoi dire.....Et puis : quand a-t-on fini de s'habituer ?....Où est le terminus de l'habitude ? ».
L'auteur néerlandais dans ce deuxième livre que je lis de lui, me happe à nouveau dès les premières phrases. Dans une prose très simple, il aborde un sujet difficile, sans mélo, ni psychologie complexe. Mais l'émotion est omniprésente dans cette simplicité qu'il renforce avec des dialogues et petits détails. Avec lucidité et calme, il nous guide à travers ce drame familial, vers une fin qu'il annonce très vite dans un compte à rebours.
C'est triste, poignant, délicat......Gerbrand Bakker est sans aucun doute, un auteur à ne pas passer à côté.

« Toujours novembre, toujours la pluie
Toujours ce coeur vide, toujours ».
J.C. Bloem (1887-1966).
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Tout en émotion, Gerbrand Bakker nous offre un livre poignant, plein d'amour mais un roman où les émotions sont comme retenues. Pas de cri, pas de crise de larmes et pourtant cela se justifierait. Un roman d'ambiance presque en douceur mais le terme.n'est pas approprié, peut-être que pudeur est plus adapté.
Je suis admirative devant cette capacité à faire passer tant d'émotions avec si peu de mots . L'ambiance est comme feutrée et pourtant il se passe des drames. Même lorsque le père et ses trois fils sont victimes d'un accident de voiture, il n'y a pas de cris, de larmes, seul le plus jeune Gerson, celui qui sera gravement blessé dira " Aïe" face au choc. Il faut donc être sacrément doué pour faire passer tant d'émotions dans une retenue constante.
L'histoire se résume en quelques mots, un père se retrouve seul avec ses trois fils et leur chien. La mère est partie vivre sa vie en Italie.
Un déplacement, un accident de voiture et le drame, le plus jeune devient aveugle.
Je suis vraiment séduite par le style de cet auteur que je découvre par ce livre qui est visiblement un de ses premiers.
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Je remercie la Librairie Coulier de Castres pour la lecture du roman « Parce que les fleurs sont blanches » de l'auteur néerlandais Gerbrand BAKKER. Publié en ce début d'année 2020 aux éditions Grasset ce roman est déchirant !
Klaas et Kees sont deux frères jumeaux de seize ans. Gerson, de trois ans leur cadet, souffre parfois de cette complicité, notamment lors du jeu qu'ils ont inventé et que Gerson appelle « noir », une sorte de partie de cache-cache.
p. 10 : » Vous, vous êtes deux, disait-il parfois, moi je dois tout faire tout seul. «
Gerard élève seul ses trois fils depuis que sa femme a quitté le foyer, envoyant une unique carte postale d'Italie par an pour leurs anniversaires. Gerson semble le plus affecté par cette absence.
p. 24 : » Notre mère qui, un jour, était partie dans la grande voiture qui brillait pour ne plus jamais revenir. «
S'il aime ses enfants, Gerard n'en reste pas moins maladroit, un peu en dehors de son rôle de parent. Ce jour-là, en route pour rejoindre leurs grands-parents, ils sont victimes d'un tragique accident de voiture. Si Gerard et les aînés s'en sortent relativement bien, Gerson va rester plusieurs jours dans le coma. Il sera pris en charge par un infirmier très investit, dont le rôle dans sa convalescence sera essentiel et un soutien pour Gerard, père totalement dépassé par les événements.
p. 69 : » Vous devez parler à Gerson le plus possible, et le toucher. On a connu des cas de patients dans le coma qui, d'une manière ou d'une autre, communiquaient avec les personnes présentes à leur chevet. Même dans le coma, certains entendent et sentent. En parlant et en touchant Gerson, en interagissant avec lui, vous pourriez, pour ainsi dire, le tirer de son sommeil. «
Lorsqu'il se réveille, Gerson réalise qu'il est aveugle. Tous réapprennent donc à communiquer pour guider le jeune Gerson. Mais l'amour et le soutien de sa famille suffiront-ils à Gerson ?
p. 119 : » Gerson était vivant, ses blessures guérissaient et il devait maintenant s'habituer aux séquelles de ses blessures. Mais comment s'habituer à ne plus jamais rien voir ? «
Ce roman de Gerbrand Bakker m'a happée par sa prose envoûtante. Une tragédie douce amère, où se côtoient pudeur et amour avec une intensité indicible.
La place du petit chien dans cette famille si attachante est primordiale. A l'intérieur de ce cocon rassurant se mêlent les voix des jumeaux adolescents aux pensées intérieures de Gerson.
Une fois de plus, l'auteur exploite les liens entre père et fils en milieu rural, entre obligations familiales et besoin de liberté.
Malgré le drame, la lumière traverse littéralement ce roman.
Lien : https://missbook85.wordpress..
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Il aura suffit de poiriers en fleurs et d'un moment d'inattention pour que la vie de Gérard, de ses jumeaux Kees et Klaas et de leur petit frère Gerson, basculent. Victimes d'un accident de voiture alors qu'ils se rendent chez leurs grands-parents, Gerson, le plus touché, tombe dans le coma et se réveille aveugle. Une réalité difficile à admettre pour un garçon de 13 ans, même si toute sa famille est là pour l'épauler...
Comment envisager l'avenir ?
Un court récit, très émouvant, qui narre le quotidien et les relations d'une fratrie qui essaie de surmonter les aléas de la vie. C'est raconté avec beaucoup de simplicité. le texte est délicat, d'une grande beauté.
« Toujours août.
Toujours le soleil.
Toujours notre coeur vide »
Une lecture bouleversante.
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Ce roman néerlandais illustre à merveille le dicton « less is more ». En quelques touches noires (ex : le jeu de cache-cache, la privation de lumière) et blanches (ex : la couleur des poiriers en fleur), Gerbrand Bakker a composé une ode à l'absence. L'absence de la mère qui abandonne ses enfants pour refaire sa vie en Italie. L'absence du sens quand Gerson, le petit dernier, perd la vue (« nous vivons dans un monde fait pour être vu, et nous ne l'avons compris que quand Gerson est devenu aveugle »). Les absences du père qui jamais ne se comporte comme un homme responsable. Un père qui cède au sommeil pour mieux supporter l'éprouvante réalité. Gerson, lui, s'y réfugie pour retrouver la vue (« Quand je dors, je rêve et quand je rêve, au moins je vois encore quelque chose »). Gerson, sur qui se polarisent les malheurs et les espoirs d'une famille orpheline. Sa voix off, quand il est dans le coma, est émouvante de lucidité et de vérité. Tout comme celle de son alter-ego, le chien Daan, qui, lui aussi, perçoit le monde différemment, par les sons, les parfums et l'impression diffuse que donne le mouvement des hommes. Un roman qui fait un étrange écho aux troubles de notre époque, car si les malheurs s'enchaînent, la vie continue malgré tout : où est le terminus de l'habitude ? demande l'auteur. Un roman comme une fuite en avant, sur le temps qui, par définition, ne fait pas de prisonnier. À lire d'un trait, sans interruption, pour en apprécier la profondeur et la poésie.
Bilan : 🌹🌹
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critiques presse (1)
LeFigaro
23 janvier 2020

Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
- Au fait, comment sais-tu que ce sont des poiriers ? a demandé Klaas par pure mauvaise humeur.
- Parce que les fleurs sont blanches, a dit Gerson.
- Et alors ? a rétorqué Kees.
-Les poiriers font des fleurs blanches, les pommiers font des fleurs roses.
- Je te crois pas, a dit Klaas.
- Moi non-plus, a dit Kees.
- Et pourtant c'est comme ça, a dit Gerson.
- Ce n'est pas l'inverse ? a demandé Gerard, qui regardait plus les arbres que la route.
- Il n'y aurait donc que des poiriers par ici, a dit Klaas. Des vergers remplis de poiriers. Pourtant, chez le marchand de fruits et légumes, je vois toujours beaucoup plus de pommes que de poires.
- Regarde devant toi, a dit Gerson à Gerard. Tu as failli foncer dans le fossé.

C'était une conversation banale. On aurait aussi bien pu parler de tout autre chose. Mais ce n'était pas le cas. Nous parlions de poiriers. Pour embêter Gerson, Gerard a mordu exprès sur le talus à gauche de la route.
"Oh, s'est-il exclamé, j'ai failli foncer dans le fossé."
Ca nous a fait rire, Gerson aussi. Nous étions quatre homme hilares dans une vieille guimbarde. En route vers quelque part. Le soleil brillait. C'était un dimanche matin, tout allait bien. Un peu plus loin, il y avait un carrefour. Nous riions encore lorsqu'une voiture a percuté la nôtre. La voiture venait de la droite et s'est encastrée dans la portière de Gerson. Nous n'arrivons pas à nous souvenir de tout, nous ne savons pas au juste tout ce que Gerson a dit ce matin-là. Mais son dernier mot a été "aïe".
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Nous avons découvert qu'il est sacrément difficile de dire quoi que ce soit sans faire allusion à la vue. Et que lorsqu'une chose est interdite et qu'il faut y réfléchir à deux fois, elle nous échappe d'autant plus facilement.
Nus avons découvert que nous ne pouvions plus tenir quelque chose à l'œil. Plus rien accepté les yeux fermés. Plus question non plus d'avoir les yeux plus gros que le ventre. Les expressions voir clair ou voir les choses en face étaient devenues taboues.
.... nous avons découvert que nous disions certaines choses beaucoup plus souvent que nous ne le pensions, par exemple, "on verra bien" ou, au téléphone, "je vais voir si Gérard est là."
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Je ne pourrai plus jamais voir rien ni personne. N'est-ce pas une sorte de mort ? Devrais-je me baser uniquement sur la voix désormais ? Ou sur l'odeur des gens ? Peut-on tomber amoureux de la façon dont quelqu'un parle, ou de son odeur ?
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On dit parfois que le temps guérit toutes les blessures. Un cliché terrible, que les gens sortent quand ils ne savent vraiment plus quoi dire. C'est strictement faux en plus. Il y a des gens qui meurent de leurs blessures et, quand vous êtes mort, il n'y a plus grand-chose à guérir.
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Il avait tutoyé Gérard. Ca ne nous a pas paru bizarre. Gérard était assis comme un petit garçon à côté du lit de Gerson. Un petit garçon apeuré. Nous n'aurions même pas trouvé ça bizarre si Harald avait caressé les cheveux de Gerard en disant "tout va s'arranger". Mais il ne l'a pas fait.
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