Rue du Rendez-Vous

Les années m'ont appris deux choses. La première, c'est de ne jamais juger sans savoir. La seconde, c'est qu'on ne sait jamais rien.

Alice ignore quand précisément les choses ont commencé à changer entre elle et sa grand-mère, à quel moment leurs lignes de vie se sont séparées. Il n’y a pas eu d’événement particulier. Ça s’est fait petit à petit.
C’est peut-être précisément parce qu’on a rien vu venir qu’on a rien pu empêcher.
Alice | p. 313

- Vous aimeriez être quoi, vous, si on vous en donnait la possibilité ? demanda-t-il.
Elle réfléchit. Avant d’articuler d’une voix âpre:
– Quelqu’un de bien, j’imagine.
– Vaste programme… réplique-t-il, pensif. Qu’est-ce que ça veut dire, au fond, être quelqu’un de bien ?
– Je ne sais pas trop… Quelqu’un qui répond toujours à l’appel…
Mouais.
– Si vous voulez mon avis, ce n’est pas être quelqu’un de bien, ça, c’est juste être un héros. Et les héros n’existent que dans la littérature et les films. Dans la vraie vie, les gens sont bourrés de fissures.

Marcel à Alice | page 187

- À votre âge, on gaspille son temps à vouloir tout, tout de suite. Quand on comprend que c’est le voyage qui compte et pas la destination, il est trop tard, c’est déjà derrière.
Marcel à Alice | p.186

Je suis heureux mais je l’ignore : on ne réalise son bonheur que lorsqu’il se débine, pas vrai ?
Marcel | p. 77

Tu es Syrien, mais tu veux vivre comme une chanson de Joe Dassin.

"Et qu'est-ce que j'irais foutre au bord de la mer ? Écouter l'océan dans des coquillages? Ils en vendent plein la Butte Montmartre,ces cons-là!"

𝐿𝑒 𝑚𝑜𝑛𝑑𝑒 𝑎𝑣𝑎𝑖𝑡 𝑟𝑒𝑝𝑟𝑖𝑠 𝑑𝑒𝑠 𝑐𝑜𝑢𝑙𝑒𝑢𝑟𝑠, 𝑣𝑜𝑖𝑙𝑎̀ 𝑞𝑢’𝑖𝑙 𝑛𝑒 𝑡𝑜𝑢𝑟𝑛𝑒 𝑝𝑙𝑢𝑠 𝑞𝑢’𝑒𝑛 𝑛𝑢𝑎𝑛𝑐𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑔𝑟𝑖𝑠. 𝐸𝑙𝑙𝑒 𝑒́𝑡𝑎𝑖𝑡 𝑒𝑛𝑡𝑜𝑢𝑟𝑒́𝑒, 𝑙𝑎 𝑣𝑜𝑖𝑙𝑎̀ 𝑠𝑒𝑢𝑙𝑒. 𝐸𝑙𝑙𝑒 𝑐𝑜𝑢𝑟𝑎𝑖𝑡, 𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑟𝑒𝑐𝑢𝑙𝑒. 𝑆𝑖 𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑠𝑜𝑢𝑟𝑖𝑡 𝑑𝑒̀𝑠 𝑞𝑢’𝑜𝑛 𝑝𝑜𝑠𝑒 𝑙𝑒𝑠 𝑦𝑒𝑢𝑥 𝑠𝑢𝑟 𝑒𝑙𝑙𝑒, 𝑐’𝑒𝑠𝑡 𝑝𝑎𝑟𝑐𝑒 𝑞𝑢’𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑛𝑒 𝑠𝑎𝑖𝑡 𝑝𝑎𝑠 𝑓𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑎𝑢𝑡𝑟𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡. 𝑆𝑜𝑛 𝑠𝑜𝑢𝑟𝑖𝑟𝑒, 𝑐’𝑒𝑠𝑡 𝑠𝑜𝑛 𝑎𝑟𝑚𝑢𝑟𝑒, 𝑠𝑜𝑛 𝑠𝑦𝑠𝑡𝑒̀𝑚𝑒 𝑖𝑚𝑚𝑢𝑛𝑖𝑡𝑎𝑖𝑟𝑒.

[...] deux cœurs menacés de ruine se sont offert mutuellement un début de guérison...
Ce n'est tout de même pas rien, une cicatrisation. (page 367 ligne 7)

Son père dit qu'un bon photographe ne capture pas, il immortalise. La liberté, c'est la clé. La photographie, c'est offrir au fugace la possibilité d'être éternel. Comme s'il sentait le départ tout proche et qu'il fallait s'empresser de tout graver. (page 322 ligne 7)