Marcel plaint ceux qui ne comprennent pas qu’on puisse vouer un tel amour à un animal. Les bêtes, c’est plus intelligent que les humains. Donnez de l’amour à un chien, il vous le rend au centuple. Y a que les animaux qui sont capables d’aimer sans arrière-pensée. Les gens, c’est une autre paire de manches, y a toujours un calcul qui vient tout salir.
Ma grand mère aussi dit que, si les choses existent, c'est parce qu'elles ont été inventées. Que rien n'existerait sans rêveurs, sans quelqu'un pour montrer la voie
- Je ne sais pas si c'est un cadeau ou une prison, la mémoire. Y a un paquet d'images que j'aimerais pouvoir effacer et d'autres que j'aimerais sortir de ma tête pour les mettre sous cloche et les revivre indéfiniment parce que j'ai peur qu'elles finissent par s'effacer... Enfin, comme tout le monde, je présume... (…) Comme vous, non ? (...)
- Moi, je crois que la mémoire est une menteuse, dit-elle d'un ton sans aspérité, l'air d'être ailleurs. Vous ne mettriez sous cloche que des fantasmes. Seuls les souvenirs qu'on veut effacer disent la vérité. Il n'y a que ceux-là qui s'incrustent. C'est ça, le problème.
De tout ce qui arrive aujourd'hui découle ce qui arrivera demain. Quoi que nous fassions, et peu importe le degré d'indépendance et de liberté que nous revendiquions, nous sommes toujours l'enfant de quelqu'un ou de quelque chose.
Rien ne change, au fond, mais rien n'est plus pareil. C'est uniquement dans le regard des autres que l'on vieillit. Le cœur, lui, est toujours le même. C'est ça, le drame.
Un rêve n'importe que s'il est plus grand que nous. Si un rêve est raisonnable, c'est qu'il est encore trop petit.
Le talent, comme disait Brel, c'est que de l'envie.
- La guerre brouille les cartes, justifie-t-il comme on supplie. Mais vous êtes sans doute trop jeune pour comprendre ces choses-là.
- La guerre a bon dos, ce n'est pas elle qui crée les lâches, elle ne fait que les révéler.
Par chance, la pluie redouble et permet de parler de choses moins profondes. La profondeur est un terrain glissant. Si vous manquez de prudence, elle vous ensevelit.
Pas de ténèbres sans lumière, pas de lumière sans ténèbres. Parfois, d'ailleurs, et c'est sans doute là que réside le sel de l'entreprise, la lumière n'a pas la tête de l'emploi.