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Plon (01/01/1922)
3.75/5   4 notes
Résumé :
Aux côtés de François Mauriac, Jean de La Ville de Mirmont et André Lafon, Jean Balde appartient à cette surprenante génération d'écrivains bordelais nés à la fin du siècle dernier. L'histoire s'articule autour du double portrait d'une jeune femme héritière d'une propriété vinicole et du descendant à demi ruiné d'une grande famille d'armateurs bordelais.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Paule, déjà orpheline de père, vient de perdre sa mère et se retrouve à la tête d'un domaine viticole, les Tilleuls, à quelques kilomètres de Bordeaux, juste après la 1ère guerre mondiale. Jeune fille simple et sincère, elle devient la proie de voisins et ouvriers malveillants.

Chez le notaire, où elle se rend pour la succession de sa mère, elle croise Gérard Seguey, qui vend le château De Valmont hérité de sa mère et part vivre à Bordeaux. Ils vont s'envoyer des cartes postales puis se revoir chez les Lafaurie, de riches propriétaires.

J'ai aimé les personnages bien campés et la peinture de la société Bordelaise et girondine à la Belle Epoque. Les mariages ne se font pas tous par amour. Certaines familles s'enrichissent, tandis que d'autres, pour des raisons diverses se ruinent...

Le Bordeaux d'autrefois n'est pas si différent de celui que je connais. Des paquebots accostent sur les quais, non pas chargés de touristes comme aujourd'hui, mais de marchandises en provenance des Antilles...

L'écriture poétique dépeint les vignes et les paysages par petites touches, à la manière des impressionnistes.
Lien : http://www.unebonnenouvellep..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Cette semaine, commencèrent à courir des bruits inquiétants. Un banquier des Landes venait de suspendre ses paiements. On savait qu'il menait grand train diverses opérations financières avec Richeblague.
Comment le millionnaire ne l'avait-il pas renfloué ? Quelqu'un osa dire : " Ne serait-il pas lui-même en difficulté ? ". On le traita de fou. Richeblague ! Le vertueux Richeblague ! Un homme fort comme Samson, honnête comme l'or ! Toutes les banques sauteraient avant la sienne.
Mais les ondes vibraient, se propageaient, semant des craintes vagues. Ce fut d'abord le doute, un léger frisson, puis l'inquiétude, la peur, la panique.
Au guichet de la banque, se pressaient des gens atterrés, le visage décomposé. La queue s'allongeait d'heure en heure, comme au théâtre, quand un acteur en renom donne sa soirée d'adieux.
Et cette cohue se faisait houleuse, fiévreuse : on craignait d'arriver trop tard, de voir distribuer les derniers billets. Un matin, il y avait cinq cents personnes dans la rue, assiégeant la porte fermée. Des gens vociféraient, des femmes claquaient des dents, fondaient en larmes. C'était une émeute.
Derrière les murs, on devinait les fastueux bureaux désertés, la caisse vide.
Richeblague, arrêté dans la nuit, venait d'être conduit au fort du Hâ.
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Cette culture de la vigne, elle est pour nous, Girondins, une passion innée.
Chaque année, nous nous attachons aux même espérances, pour aboutir presque toujours aux mêmes déceptions. L'intérêt est toujours nouveau, les péripéties continuelles, et cette récolte que nous couvons de notre regard, que nous défendons, a un attrait qui l'emporte sur toute sagesse.
Ces émotions sont notre vie, et aucun découragement ne nous en éloigne.
Peut-être ce sentiment vient-il de très loin, de tous les nôtres qui ont fait ce que nous faisons, lutté sur ce sol, aimé cette aventure de chaque printemps et de chaque été que tant de gens ne soupçonnent pas.
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Il s'appelait Auguste Crochard, et toute sa personne chétive et noire, infiltrée de bile, était faite en effet pour mordre et pour dévorer.
Veuf d'une femme qui chargeait comme rien un quintal de son, et se levait à trois heures pour soigner les bêtes, il entrait en fureur à la pensée qu'il l'avait perdue. Une maladie de foie qui le ravageait aigrissait encore son humeur.
Ses voisins le haïssaient, pour sa cupidité et les querelles qu'il engageait à tout propos.
Levé avant le jour, rossant son chien, allongeant de grands coups de fouet aux chats d'alentour, il était rongé de désirs et de convoitises. Il lui fallait se sentir le maître. Mais si âpres que fussent ses ambitions, son commandement ne dépassait pas les trois pièces de son logement et le pâturage qu'il avait loué. Toutes les vignes qui l'entouraient, les pièces de terre, il avait envie de les tondre, de les décharner. Il supputait quelles pouvaient être sa chance de s'établir.
Tous les propriétaires du pays, il les connaissait pour avoir fait des labours chez eux ou leur avoir apporté du bois. Il s'était formé une idée de leur caractère, de leur ressources.
Parfois un vertige lui prenait l'esprit à la pensée que certaines terres hypothéquées pourraient être vendues pour ce que les paysans appellent un morceau de pain; mais jamais l'occasion d'une grande réussite ne s'était encore présentée.
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Septembre glissait, pâlissant le ciel, insinuant dans les feuillages ses touches d'or roux, et affinant de sa grâce un peu languissantes les lourdes parures de l'été.

Les matins surtout n'étaient plus les mêmes.

La campagne respirait, mystérieuse, dans des mousselines. Une brume plus dense se pelotonnait dans le lit du fleuve. On entrevoyait au-dessous le glissement d'une eau gorge-de-pigeon.

La terre fumait.
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Il s'appelait Auguste Crochard, et toute sa personne chétive et noire, infiltrée de bile, était faite en effet pour mordre et pour dévorer.
Veuf d'une femme qui chargeait comme rien un quintal de son, et se levait à trois heures pour soigner les bêtes, il entrait en fureur à la pensée qu'il l'avait perdue. Une maladie de foie qui le ravageait aigrissait encore son humeur.
Ses voisins le haïssaient, pour sa cupidité et les querelles qu'il engageait à tout propos.
Levé avant le jour, rossant son chien, allongeant de grands coups de fouet aux chats d'alentour, il était rongé de désirs et de convoitises.
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