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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Je voyais combien tout cela paraissait d'une logique idyllique à Jimmy qui aurait ainsi de nouveau une famille, ou, peut-être, une famille pour la première fois. Il aurait Julia et moi et Arthur, chacun appartenant aux autres. Je comprenais aussi, au contraire d'Arthur qui ne le pouvait pas, que Jimmy avait probablement eu toute sa vie une passion pour Arthur. »

Deux fratries forment ce quatuor : Hall (qui est le narrateur) et Arthur Montana, ce dernier plus jeune que son frère. Ils se sont toujours épaulés et s'aiment vraiment. En face d'eux Julia et Jimmy Miller. Julia est l'aînée de Jimmy.

Si les Montana ont eu la chance d'avoir des parents attentifs et aimants, ce n'est pas le cas des Miller. Julia a été, enfant, une évangéliste célèbre, que ses parents semblaient aduler. Au point de maltraiter Arthur. Grâce à ses prêches, Julia faisait vivre toute la maisonnée sur un grand pied. Mais sa mère meurt d'un cancer non traité. Et son père abuse alors d'elle, ce qui couvait depuis longtemps tant cette relation fille-père était trouble. Elle n'aura de cesse de retrouver Jimmy, son jeune frère, parti vivre chez de vagues parents dans le sud des Etats-Unis.

Chez les Montana, l'amour de la musique a toujours été présent. Et Arthur devient un chanteur de gospel apprécié, qui deviendra une star de la musique soul. Il finira ses jours à Londres, d'une mort suspecte, alors qu'il avait presque 40 ans et que, momentanément brouillé avec Jimmy, son amour de toujours, il était seul dans un pub peu fréquenté. Cette mort, c'est ce qui pousse Hall à tenter de fixer par écrit tous ses souvenirs au sujet des amours et des brouilles de ce groupe de quatre.

Un autre quatuor, musical celui-là, a une grande importance dans ce roman. C'est celui que forment les jeunes Arthur, Crunch, Peanut et Red sous le nom de « Les trompettes de Sion », quatuor qui volera en éclat à cause de la guerre de Corée. Ces jeunes hommes connaîtront aussi une vie bien difficile.

Le roman avance par allées et venues entre les époques : début des années 1950, luttes pour les droits des noirs dans les années 1960, notamment dans le sud.

J'ai découvert l'écriture de James Baldwin avec ce très ample roman. Si je lui reconnais un ton bien particulier, une franchise certaine, j'ai tout de même été un peu perdu dans ce maelstrom de sexe, de sentiments et de souvenirs plus ou moins alcoolisés. Hall s'exprime pour tous les membres du quatuor et les voix ne sont pas toujours très distinctes. Et la fin décevante car expédiée avec facilité par le vieux procédé du rêve qui réunit une dernière fois les protagonistes. Mais le voyage en valait la peine.
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Une écriture directe sans fioritures, pour des thématiques abordées de la même façon, pourtant c'est tout aussi beau que tragique, l'amour quel qu'il soit, homosexuel, ou non ; les peaux n'ont pas de couleur quand elles en ont, les peaux ont de la couleur quand elles n'en ont pas... Fustiger la bêtise, la haine, le racisme, l'homophobie... Etre au-delà... Comme ces chants et cantiques qui poussent les protagonistes à s'élever. Ca chante. Beaucoup.
Plein de beaux "personnages", la piste autobiographique étant prégnante... Harlem, les Etats-Unis, le Sud, Paris, tout autant de contextes décrits à travers ces mêmes pris(m)es.
Le beau ça claque, et peut claquer juste. Baldwin a réussi.
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Hall, le frère aîné d'Arthur est le personnage omniscient du roman, il nous accompagne tout le long de la lecture, de l'adolescence à la vie d'adulte des personnages. Ça se passe dans le quartier d'Harlem de New-York dans les années 50. Deux familles se côtoient ainsi que les enfants, il est question d'évangélisation, d'amitié, de ségrégation raciale avec les détails que l'injustice engendre, de la création d'un quartet, d'inceste et de résilience, la sexualité est abordée avec beaucoup de pudeur et la violence est toujours maîtrisée. Plus tard, Arthur brillant chanteur de Gospel toujours plus ou moins chaperonné par son frère, va faire des tournées dans les états du Sud avec son ami Peanut qui joue du piano. C'est le début de la déségrégation raciale qui dans le Sud a bien du mal à s'imposer avec la réapparition sournoise du Ku Klux Klan.
James Baldwin s'est servi de ses expériences personnelles pour écrire ce roman, on ne peut pas passer à côté si on s'intéresse aux États-Unis, bien loin du beau rêve américain. Ce livre ne s'oubliera pas.



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L'auteur nous plonge dans une histoire douloureuse, le ton est donné dès les premières pages. le narrateur est comme spectateur de sa propre vie et de celle de son frère. Parfois difficile à suivre, la pensée du narrateur est souvent abrupte, mais le récit décrit aussi merveilleusement la sensualité et l'éveil au plaisir. Plusieurs pistes sont suivies: la religion, l'homosexualité, le racisme, tout se dévoile progressivement avec un style indéniable. Une impression mitigée même si l'originalité du récit, le foisonnement d'idées et de scènes sont l'oeuvre d'un grand auteur.
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Je l'ai lui il y a fort longtemps, mais cet ouvrage me semble mériter d'être lu. Je n'en garde que quelques vagues souvenirs, celui d'une vie rongée par les regrets, celui d'un amour homosexuel victime d'une Amérique puritaine, et celui de l'amour de la musique en général.
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