AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur I am not your Negro (63)

SIDNEY POITIER : Bon, tu n’as qu’à le dire à mon fils ce soir, quand tu le feras dormir sur le canapé du salon. Dis-le-lui demain matin, quand sa mère sortira pour aller s’occuper des gosses d’une autre. Et dis-le-moi aussi quand on voudra des rideaux et que tu fileras en douce pour aller travailler dans la cuisine de quelqu’un d’autre. Tout ce que je veux, c’est un avenir pour cette famille. Tout ce que je veux, c’est pouvoir regarder mon fils en face, chose que mon père n’a jamais pu faire avec moi.

UN RAISIN AU SOLEIL
UN FILM DE DANIEL PETRIE D’APRÈS LA PIÈCE
DE LORRAINE HANSBERRY – 1961 –
Commenter  J’apprécie          00
La question, c’est vraiment une sorte d’apathie et d’ignorance qui est le prix de la ségrégation. C’est ce que signifie la ségrégation. Vous ne savez pas ce qui se passe de l’autre côté du mur parce que vous n’avez pas envie de savoir.
Commenter  J’apprécie          00
En ce qui concerne Malcolm et Martin,
j’ai vu deux hommes issus de milieux incroyablement différents, dont les positions,
à l’origine diamétralement opposées,
se sont de plus en plus rapprochées.

Au moment de leur mort, leurs positions
étaient devenues presque identiques.
On peut dire, en effet, que Martin
s’est saisi du fardeau de Malcolm,
qu’il a mis en mots la vision que
Malcolm avait commencé à dégager
et qu’il avait payée de sa vie.
Et que Malcolm fut l’un de ceux
que Martin vit au sommet de la montagne.

Medgar, lui, était trop jeune pour voir cela se produire,
pourtant il l’espérait et n’en aurait pas été étonné ;
mais Medgar a été assassiné avant.
Commenter  J’apprécie          00
Sans même parler de tous les faits physiques que nous pourrions citer, sans parler des viols et des meurtres, sans parler du catalogue sanglant de l’oppression qui nous est déjà d’une certaine façon trop familier, ce que cela fait à l’opprimé, c’est détruire son sens de la réalité.

Et voilà ce que ça veut dire, dans le cas du Noir américain né dans cette République étincelante… Dès le moment de votre naissance, dans votre innocence, chaque bout de bois, chaque pierre, chaque visage est blanc, et comme vous n’avez pas encore utilisé de miroir, vous supposez que vous aussi vous êtes blanc. C’est un très grand choc pour vous, à l’âge de cinq, six ou sept ans, après avoir vu Gary Cooper tuer des Indiens et l’avoir applaudi, de découvrir que les Indiens, c’était vous.
C’est un très grand choc pour vous de découvrir que le pays où vous êtes né, auquel vous devez la vie et votre identité, n’a pas créé, dans tout son système de fonctionnement réel, la moindre place pour vous.

DÉBAT À L’UNIVERSITÉ DE CAMBRIDGE – 1965 –
Commenter  J’apprécie          00
En France aussi. Je ne reconnais plus le pays qui a célébré Voltaire, édifié Montesquieu, révéré Sartre, déifié Baudelaire, mais plutôt celui qui a excommunié Fanon, pendu Villon, discriminé Dumas, effacé le chevalier de Saint-George, snobé Bourdieu et aujourd’hui omet Baldwin. La pauvreté du débat dominant m’afflige et renvoie beaucoup d’autres comme moi hors de la sphère publique. La classe de l’« intelligence », au sens marxien du terme, a perdu ses repères, a perdu sa place, a délaissé son rôle d’avant-garde au profit de mystificateurs et populistes de tout bord. L’Université a rendu les armes face aux nécessités de la rationalisation administrative, du politiquement correct et de la soumission au vainqueur du jour. Houellebecq a raison sur toute la ligne, depuis son premier roman. Pourtant j’aurais tant aimé que ce soit Baldwin qui gagne. Peut-être n’est-il pas trop tard ?
Je ne suis pas assez naïf pour croire que la route qui vient se fera sans souffrances ou que notre santé mentale ne sera pas mise à rude épreuve. Ma responsabilité consiste à faire en sorte que cette histoire vitale, celle que nous enseignent Baldwin et ses successeurs, ne soit pas enterrée ou mise sur la touche.
Commenter  J’apprécie          00
Je viens d’un pays qui a une forte idée de lui-même, un pays qui a combattu et vaincu l’armée la plus puissante du monde – celle de Napoléon – et qui, chose historiquement unique, a stoppé net l’esclavage, accomplissant en 1804 la première révolution d’esclaves réussie dans l’histoire mondiale. Je parle là d’Haïti, le premier pays libre des Amériques (car ce n’est pas, contrairement à ce qu’on croit couramment, les États-Unis d’Amérique). Les Haïtiens ont toujours su que le récit dominant n’était pas le récit véridique.
Cette révolution haïtienne réussie, l’histoire n’en a pas tenu compte parce qu’elle imposait un récit radicalement différent, lequel rendait intenable le discours esclavagiste dominant de l’époque. Sans leur justification civilisatrice, les conquêtes coloniales de la fin du XIXe siècle auraient été idéologiquement impossibles. Et cette justification n’aurait pas été viable si le monde avait su que les « sauvages » africains avaient anéanti de puissantes armées (surtout celles des Français et des Espagnols) moins d’un siècle auparavant.
Dans un consensus inhabituel, les quatre superpuissances de l’époque ont étouffé Haïti, cette toute première République noire. Ils l’ont placée sous un embargo économique, diplomatique et militaire strict, c’est-à-dire l’ont étranglée et plongée dans la misère, l’ont rendue négligeable.
À la suite de quoi ils ont réécrit toute l’histoire.
Commenter  J’apprécie          00
Medgar Evers, Malcolm X et Martin Luther King. Medgar est mort le 12 juin 1963. Malcolm est mort le 21 février 1965. Et Martin est mort le 4 avril 1968. En l’espace de cinq ans, ces trois hommes ont été assassinés.

Ils étaient noirs, mais ce n’était pas leur couleur de peau qui les reliait. Ils luttaient sur des champs de bataille très différents. Et de manière fort dissemblable. Pourtant, au bout du compte, ils ont tous les trois été jugés dangereux et donc éliminables. Car ils dissipaient le brouillard de la confusion raciale pour s’orienter vers une critique de classe.
Commenter  J’apprécie          00
Toutes les nations occidentales se sont empêtrées
dans un mensonge,
celui de leur prétendu humanisme;
ce qui veut dire que leur histoire
n'a aucune justification morale, que l'Occident n'a aucune autorité morale.
Commenter  J’apprécie          00
La question, c'est vraiment une sorte d'apathie et d'ignorance qui est le prix de la ségrégation. C'est ce que signifie la ségrégation. Vous ne savez pas ce qui se passe de l'autre côté du mur parce que vous n'avez pas envie de savoir.
Commenter  J’apprécie          00
C'est un très grand choc pour vous de découvrir que le pays où vous êtes né, auquel vous devez la vie et votre identité, n'a pas créé, dans tout son système de fonctionnement réel, la moindre place pour vous.
Commenter  J’apprécie          00






    Lecteurs (572) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (5 - essais )

    Roland Barthes : "Fragments d'un discours **** "

    amoureux
    positiviste
    philosophique

    20 questions
    852 lecteurs ont répondu
    Thèmes : essai , essai de société , essai philosophique , essai documentCréer un quiz sur ce livre

    {* *}