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"Crash !" est un roman si particulier, si étrange, si dérangeant qu'il s'avère bien difficile de le chroniquer. D'ailleurs, je me demande encore quel était le but recherché par l'auteur et je ne suis pas franchement certain d'avoir saisi le fond de sa pensée. Bien sûr, on comprend qu'il s'y livre à une attaque en règle contre une société qui aliène et qui déshumanise. Un monde qui vous force à adopter une conduite essentiellement consumériste et vous oblige à vivre dans des espaces et des lieux dont la nature a été presque totalement bannie.
Tout le récit se déroule en effet dans une portion de banlieue complètement artificialisée : parkings aériens, voies rapides, échangeurs, hypermarchés, cités dortoirs, aéroport, les personnages semblent prisonniers de "ce nexus de béton et de structures d'acier". Ils ne sont plus eux-mêmes que des éléments quelconques de ce décor, s'effaçant derrière leurs véhicules auxquels ils finissent par s'identifier.
Suite de la chronique sur mon blog :
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On peut dire d'une jolie dame quelle est bien carrossée ou bien qu'elle possède un beau châssis. La voiture (comme la moto plus longtemps) fut l'objet d'un Grand amour de la part des hommes virils. Même le scooter ne soulève plus grand-chose chez la "jante" masculine actuelle.
Il y a quarante ans la voiture était encore un objet symboliquement érotique qui gênerait une relation plus que symboliquement amoureuse et érotique. Qui "matou" l'air au passage d'être un élan de narcissisme projeté ?
C'est fou tout ce que ces forces virile de la nature pouvaient fabriquer dans leur voiture adorée. Cette brève exploration de l'histoire des mentalités permet de comprendre que très effrontément Ballard propose de s'imaginer que tout à chacun dans le cadre accident ,peut vivre un coït autour de sa voiture dans le cadre d'une perspective dramatiquement sensuelle. Dans ce texte la problématique de l'accident automobile et celle de l'accidenté est une sorte d'aphrodisiaque avouons-le. Personnellement dans ce texte outré et radicalement intellectuel ,j'aime principalement le Béton qui fait l'univers splendidement autour de la route exactement comme le limon fait l'homme. L'univers exprime très fort une vacuité qui caractérise cet environnement d'échangeurs routiers.
Ce roman à thèse ,examine la naissance d'un fétichisme sexuel spécifique et il étudie finement les processus par lesquels l'addiction s'installe et s'étend. L'étude des comportements d'addiction est un thème de ce roman et elle conserve objectivement un grand intérêt actuel parfaitement édifiant .
Malgré de très considérables qualités concernant le rythme , la caractérisation , les procédés narratifs , le ton que l'auteur utilise pour décrire et animer la thématique du fétichisme sexuel est quand même excessivement outrée . Ce n'est pas choquant en fait et je ne porte pas de jugement de valeur, mais la forme est ici un peu trop grandiloquente et excessive pour un lectorat actuel. Elle est le reflet, du besoin intense de libération de la parole autour de la sexualité.
Ce travail est à mon humble avis à prendre comme le témoignage d'une époque où les contraintes sociales poussaient les auteurs comme leur public à se retrancher dans une fantasmatique extrême. Extrême sur le plan de la thématique et sur celui de la tonalité générale du langage employé. Lui-même le résultat d'une liberté d'expression corsetée , si j'ose dire (sourires) .
Un morceau de bravoure au moment de sa parution et plus qu'il ne bénéficie de ce salutaire élan ce texte pâtit à mon humble avis de l'énorme besoin de liberté qui planait sur l'époque révolue et conquérante de sa conception .
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Dans ce roman, nous assistions au développement d'une fétichisation sexuelle d'un nouveau genre, celui de la tôle cassée, des accidents de voitures et des morts sur la route. Tout dans ce roman se trouve érotique. Chaque description d'accident, de cadavre, de déplacement sur les routes est décrit de manière érotico-pornographique. Dans ce roman, le métal et la chair humaine ne font qu'un et sont fondamentalement attirés l'un par l'autre. Je conseille fortement cette lecture aux personnes qui apprécient les livres traitant de la déviance psychologique. Et si vous aimez Cronenberg, n'hésitez pas à regarder son adaptation, qui est vraiment magnifique.
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"Ensemble, nous avons déchiffré le code d'une sexualité que seuls nos accidents avaient rendue possible"

Pervers, subversif, érotique, Crash ! est sans doute le roman le plus perturbant qu'il m'a été donné de lire.
Tout commence par le choix d'un narrateur homonymique, découvrant son fétichisme automobile morbide.

En dehors d'une pornographie crue et d'une intrigue uniquement rythmé par les accidents et les parties de jambe en l'air, Ballard parvient à injecter dans son récit plein de bruit, de fureur, de sang et de liquide séminale, une véritable aura poétique et un rythme constant. Une belle prose en somme, sur laquelle repose sans doute l'unique intérêt que j'ai eu pour ce récit très malsain.
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James le narrateur survit à un accident de voiture durant lequel il tue une homme. Né alors un fantasme de fusion avec la tôle froissée des véhicules accidentés, l'ultime acte sexuel étant l'accident frontal. A sa sortie de l'hôpital il refait sans cesse compulsivement le trajet de son accident, prés d'un échangeur d'autoroute à cotés d'un aéroport londonien (lieux de quasi toute l'intrigue). Au départ il se contente de tromper sa femme avec la veuve également survivante du crash, dans la même voiture, prés des lieux de l'accident. Puis à l'occasion de la reconstitution d'un accident spectaculaire, il fait la rencontre de Vaughan, qui le suis et le photographie depuis sa convalescence. Commence alors à se former un club de fétichistes d'accident de voitures, montant méthodiquement le projet d'un accident paroxystique. Vaughan a perfectionné ce vice dans des pratiques aussi frénétiques que transcendantales.

Ce livre est carrément pornographique, James semble assez troublé dans un premier temps par ses nouveaux kinks pour ensuite avec Vaughan en devenir un adepte fasciné, à la recherche d'un absolu esthétique et mystique.
La morale et la nature sont absentes, on est dans la fusion de la sexualité et de la technologie. Cette perversion ultime traduit pour moi parfaitement la fascination pour l'univers automobile et la violence inhérente à l'hubris de la vitesse, symptomatique du monde contemporain (et en particulier des hommes).
Le monde est réduit à une boucle qui fait le tour d'un aéroport, il n'y a que du béton du bitume et des carrosserie qui sont là pour transformer des corps indemnes et baignés d'ennui en interfaces bardées de cicatrices, jouissantes et suicidaires. La répétition des scènes de sexe, de description de carrefour embouteillé et de véhicules accidentés créée un effet insoutenable d'érotisme et de malaise.

La trilogie du béton, dont "crash!" est le premier opus, semble illustrer à merveille cette citation de W. Benjamin :
"L'humanité est devenue assez étrangère à elle-même pour réussir à vivre sa propre destruction comme une jouissance esthétique de premier ordre."
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Pas vraiment "ma tasse de thé" mais pas inintéressant !L'ambiance est très malsaine, il faut s'accrocher... de la pornographie crue. C'est une réflexion sur la sexualité et la technologie, sans intrigue véritable. Plutôt redondant à force, il n'y a qu'accidents et scènes de sexe dans les voitures. le sujet de ce livre est sans-doute intéressant néanmoins . Ecrit dans un style à la fois très cru et poétique, Crash! est un roman paranoïaque aux obsessions modernes, un avertissement au néon contre les dérives perverses de notre société. C'est aussi une oeuvre pas forcément facile d'accès, qui pourra rebuter certains !
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Pour ceux qui ne connaissent pas l'histoire, Crash ! narre le parcours de son narrateur (Ballard) qui, à la suite d'un accident de voiture lors duquel il a causé la mort d'un homme, se retrouve entraîné à la suite de Vaughan, personnage obsessionnel, dans une course sans fin, mêlant désir, violence et fascination pour la mécanique et l'empreinte qu'elle laisse lorsqu'elle se déchaîne sur les corps.

Si on a coutume de dire que le livre explore la perversion sexuelle, les protagonistes trouvant leur jouissance dans l'exploration des accidents de voiture, il est surtout question d'obsession et de comment celle-ci finit par dominer et conditionner complètement le déroulement d'une vie, entraînant tous les proches vers une fin précipitée et inévitablement tragique. J'ai retrouvé à la lecture ce qui m'avait manqué dans le film : une véritable exploration des sentiments et réflexions de Ballard, une plongée dans la psyché des personnages, permettant de comprendre mieux ce qui les motive et les entraîne.
Sans aucun jugement sur la nature de leur obsession, c'est la domination même des pulsions qu'il est intéressant à suivre alors.

Au final, la lecture de Crash ! fut particulièrement enrichissante, apportant également un angle nouveau à l'adaptation de Cronenberg qu'il me tarde de revoir.
Lien : https://unspicilege.org/inde..
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Lire ce roman près de 50 ans après sa sortie originale a sans doute altéré considérablement la perception qu'on peut en avoir. Peut-être vu à l'époque comme une oeuvre avant-gardiste, taboue ou choquante, j'y vois plus une ode à la sexualité. Impossible par contre de nier l'effet qu'il a pu avoir à l'époque. Les thèmes abordés, comme l'homosexualité, le candaulisme ou tout simplement le caractère débridé et non censuré sur les détails sexuels des différents personnages ont sans aucun doute donnés quelques ulcères aux plus puritains.

Les deviances sexuelles ont toujours fasciné le monde de la psychologie. Ici, l'auteur nous amène dans l'attirance vers les accidents de voitures, les cicatrices qu'elles laissent sur le corps et l'esprit. Au-delà du thème de l'automobile, on peut y voir une fascination soudaine sur ce qui a passé près de nous tuer au lieu d'en avoir une phobie, au point d'en ressentir de l'excitation. On pourrait par exemple comparer une personne qui est sauvée in extremis de son domicile en feu et qui se met à courir les incendies pour se satisfaire par après.

Le roman en-soi est plus ou moins captivant. On suit les péripéties de James Ballard, qui après un accident de voiture qui a causé la mort de l'autre conducteur, se voit tout à coup attiré vers les voitures et les corps meurtris. Il rencontrera Vaughan, souffrant de la même pathologie (et plus), à la tête d'un petit groupe ayant la même fascination et avec qui il découvrira les "joies" d'admirer les accidents, les corps empêtrés dans la tôle et bien sûr, assouvir ses nouvelles pulsions. Nos héros passent donc leur temps à tourner en rond sur l'autoroute à la recherche d'accidents et de conduite dangereuse pour ensuite enchaîner les conquêtes sexuelles qui ont toujours un lien avec les voitures. Je dirais que la seule chose qui m'a fait tenir jusqu'à la fin est l'écriture, soignée, recherchée mais en même temps crue et sans complexe. J'ai souvent ri à la lecture des descriptions des scènes de sexe, me demandant comment J.G. Ballard a pu intégrer un vocabulaire parsemé de "verge", "rectum" et "anus" pour le rendre presque érotique. Mais bon, tout ça devient lassant au-delà des 200 et quelques pages.

OK mais sans plus. J'ai saisi le message de fond mais c'est un de ces romans qui passent moins le poids des années tout simplement.
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Crash de J. G. Ballard est un roman de science-fiction qui décrit un réel hypertrophié et excessif. L'auteur y interroge les relations entre l'être humain et les machines à travers un personnage narrateur attiré sexuellement par les accidents de la route et les blessures qu'ils engendrent. Lui-même blessé lors d'un carambolage, il se met à fréquenter Vaughan, qui l'initie aux manières de lier la sexualité à la violence des accidents automobiles au sein d'un groupe d'individus dont la sexualité a été transcendée par leurs accidents.
Les descriptions des corps meurtris sont chargées de détails macabres, donnés sur un ton neutre qui marque la fascination froide du narrateur pour la violence qu'il observe et érotise.
Crash est un roman qui ne vous laissera pas indifférent, et que je vous recommande !
Chronique complète et détaillée sur le blog.
Lien : https://leschroniquesduchron..
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Les accidents de la route déclenchent un énorme potentiel sexuel sur le protagoniste. En fait, il n'y a que ça qui l'excite. L'idée de basse est originale, quoique totalement tordue même s'il doit exister des gens ainsi. Pour ma part, j'ai arrêté la lecture, car le thème ne m'emballait pas du tout. Vitesse/ Blessures/ érotisme ne sont pas ma tasse de thé.
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