AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
2,83

sur 98 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
« le divan de Staline » de Jean-Daniel Balthassat. Voilà un livre de la rentrée qui avait fait son entrée dans ma liste de lectures probables, ou pour le moins, dans celle des lectures envisageables…

Coïncidence : on me le propose en masse critique, et c'est avec enthousiasme que je postule pour le recevoir. Las ! Je n'imaginais pas à l'époque la difficulté et le courage qu'il me faudrait pour atteindre le mot « Fin »…

Et pourtant : Staline, Freud, Lénine, le Palais Likani… autant de noms évocateurs… Mais une intrigue confuse (et creuse, un paradoxe…) et une forme alternant phrases courtes et longues digressions – parfois non dénuées de style, néanmoins – dont l'abus m'ont fait perdre pied à de nombreuses reprises et conduit si souvent à une lecture « automatique » dont on ne retient quasiment rien. Dommage…

Une lecture laborieuse que seul mon engagement auprès de Babélio m'a permis de terminer… laborieusement… Babélio que je remercie, malgré tout, ainsi que l'éditeur SEUIL : toutes les expériences sont bonnes à entreprendre en matière de littérature, surtout avec un titre aussi aguicheur que celui-ci ; mais je crois que Jean-Daniel Balthassat ne m'y reprendra pas…
Commenter  J’apprécie          560
Je suis dans le plus grand des embarras…Pour rendre compte d'une lecture offerte par les éditions du Seuil et de Masse critique… il s'agit du dernier roman de Jean-Daniel Baltassat, dont j'ignorais tout. Je débute par ce texte… original par son sujet, original par sa thématique… Mais la magie n'a pas opéré… et si je n'avais pas été prise par mes engagements pour Masse critique, j'aurai abandonné…
Cela ne m'empêche pas de remercier abondamment les éditions du seuil et Masse critique… car ce roman est d'une grande qualité, mais je n'étais pas la bonne lectrice à ce moment-là….

La qualité du texte, du style ne sont pas en cause… mais trop de choses ont freiné ma lecture : des phrases interminables , regorgeant de détails, de qualificatifs…Ceci peut captiver et éblouir certains lecteurs et c'est heureux. Pour ma part, je suis plutôt dans le goût de l'épure et de la sobriété.. .
Cette surabondance m'a freinée, fait trépigner… car l'essentiel du sujet tardait à poindre…à chaque fois.

Un autre manque à mon humble avis pour apprécier cette lecture, sans aller faire des recherches à droite , à gauche : un glossaire, à la fois pour les noms des personnages, leurs fonctions, mais aussi pour du vocabulaire simple, des abréviations nombreuses… que l'auteur maitrise son sujet , aie fait moult recherches…nous n'en doutons pas un seul instant, mais pour le lecteur néophyte que je suis, quelques explications des termes les plus employés…pour aborder la découverte de ce roman m'aurait fait aborder ce texte de façon moins austère.

Le sujet est très intéressant : les dernières années du règne du Petit Père des Peuples, Staline, où ce dernier se retire dans le palais décadent de feu le grand duc Mikhaïlovitch avec sa maîtresse , pour recevoir un jeune peintre, Danilov, réalisateur d'un monument colossal en son honneur.

Nous voyons évoluer Staline, personnage vieillissant, mais toujours aussi imbu de son pouvoir, entouré d'une domesticité et collaborateurs, en adoration et soumission absolues…devant lui.

Une ironie et drôlerie certaines fusent à travers ce roman comme dans cet extrait: "L'heure est maintenant aux effusions de basse-cour, baisers de main, émotions impossibles à contenir, si bien que l'une des cuisinières éreintées par tous les signes de la pâmoison, s'agrippant au poignet de la Rumichvili, ploie ses lourdes jambes, réclame un baiser de son grand homme, réclame la vie, le souffle de la vie que Toi seul, ô camarade Staline, mon aimé de rêve et de vérité, Toi seul, pardonne-moi mon indécence, mais il n'est pas un jour de ma vie où j'ouvre les yeux sans le penser, Toi seul peux me donner !...(p.80)

Un huis clos avec une multitude de personnes, mais en réalité 3 personnages prennent le devant de la scène : Staline, sa maîtresse de longue date, Lidia Vodieva, et le personnage le plus attachant, égaré dans cet univers clos et oppressant, uniquement géré dans l'ultime culte de la personnalité de Staline, Danilov, jeune artiste chargé de célébrer la gloire de Staline, par la réalisation d'une oeuvre célébrant sa grandeur ... .

Huis clos déroutant, dérangeant, glauque, oppressant... Comme l'entretien de contrôle de l'artiste, Danilov,par un proche collaborateur de Staline se faisant questionner de la manière la plus indélicate qui soit ,pour vérifier sa "bio", les surveillances, suspicions multiples... tout est excellemment rendu des abus d'un pouvoir, du culte de la personnalité par les communistes...

Je choisirai un passage lié au travail artistique que doit concevoir Danilov... pour montrer la qualité du style; du choix des mots .. ce livre est étonnant; déroutant... mais je reste mitigée et perplexe... cette découverte me fait m'interroger sur le contenu et les ambiances des autres fictions de cet écrivain que je ne connaissais pas, sur lequel je vais m'informer plus attentivement, après cette première découverte, où je suis restée sur un sentiment ambivalent

Le passage qui suit est très intéressant , car il parle du choix du matériau le plus approprié pour l'oeuvre que Danilov doit réaliser en l'honneur de Staline.

" La première question à résoudre sera celle du matériau. Non seulement parce que le matériau décidera de l'apparence des images elles-mêmes mais aussi parce qu'il générera la force symbolique du monument. de même que le granit était incontournable pour symboliser la résistance indestructible de Lénine aux forces contraires à la Révolution, la colonne vertébrale de Staline imposant au monde l'ordre nouveau de l'Union soviétique ne peut être, selon moi, que d'acier. L'acier même du camarade Staline, si j'ose dire. Un alliage hors du commun et unique: le sommet su savoir sidérurgique soviétique. (...) en outre, et c'est peut-être le plus important, cet acier est un miroir. Il demeure intact au gré des tempêtes et des beaux jours, tout comme le généralissime Staline, mais aussi les couleurs du monde, des choses et du ciel s'y reflètent dans leurs infinies variations "(p.113)

Je n'ai pas commenté l'idée très drôle de Staline, voulant et faisant reconstituer le divan du Docteur Freud, le grand Charlatan viennois...pour se faire "psychanalyser" par sa maîtresse, car de nombreuses critiques l'ont déjà fait, avec beaucoup d'à-propos...

Je le répète... ce roman est d'une grande qualité, mais je n'étais pas la bonne lectrice à ce moment-là….je le lirai et l'appréhenderai peut-être autrement ultérieurement... en tous cas, je salue l'originalité du sujet et de son approche...
Commenter  J’apprécie          330
Une fois n'est pas coutume. Ce titre "le divan de Staline" semblait une occasion trop belle pour ne pas se laisser tenter par cette rentrée littéraire 2013.
Jean Daniel Baltassat nous propose, en cette année 1950, de lui emboîter le pas à travers l'U.R.S.S. pour être présenté à un personnage qui n'est pas vraiment ce qu'il semble : un modeste, paisible et vieux jardinier.
Iossif Vissarionovitch Staline est le maître de la Russie soviétique pour trois ans encore. Il est un personnage, difficile à manier, trop épais pour s'en laisser conter même dans une oeuvre de fiction.
La sonnerie du téléphone a surpris le jeune peintre Danilov dans son atelier de Moscou. Lidia Semionova Vodiev, favorite du maître annonce qu'il veut voir le jeune artiste.
C'est un honneur, une grande nouvelle, le point de départ d'un huis clos, déroutant, étouffant et parfois angoissant...
Jean Daniel Baltassat signe un bon livre.
Son style, parfois déconcertant, en fait une oeuvre très personnelle. Dans des chapitres courts, il fait alterner des énumérations, des ellipses sans verbes, des descriptions concises dans leur forme mais pourtant évocatrices avec des phrases longues, puissamment construites qui semblent comme des forteresses entrelacées de mots.
Le récit, s'il n'est pas passionnant, est tout de même prenant. On y voit évoqués les ombres de Freud, de Lénine, du mensonge et surtout du poids de la vérité que devra affronter, en fin de compte, le jeune peintre Danilov.

Commenter  J’apprécie          270
J'ai lu ce livre, sans vraiment comprendre, où l'histoire allait me mener. Et il y a les derniers chapitres, et là tout devient plus clair sur les intentions de l'auteur. Par contre, je ne comprends pas le lien avec le Divan, ni ce que le personnage de l'artiste vient faire là dedans... Je ne comprends pas ce besoin d'emmener le lecteur dans une direction qui n'est pas du tout le but finale de l'histoire.
S'ajoute à ça, que j'ai du m'accrocher sur les noms... j'étais perdue la moitié du temps pour savoir de qui on parle quand il ne s'agit pas des personnages principaux. Les noms russes ne sont pas ce que je retiens le mieux, et comme les personnages ne sont identifiés que par ce moyen, c'était un peu rude.
Alors certes, j'ai appris des choses, c'était intéressant... mais intéressant comme peut l'être un documentaire.
C'est un rendez vous raté.
Commenter  J’apprécie          110
Je vais m'inscrire en faux par rapport à tous les avis positifs sur ce livre que je n'ai pris aucun plaisir à lire.
L'intrigue très mince se résume assez vite : Un jeune artiste soviétique (nous sommes en URSS en 1950), soutenu par la maitresse de Staline, va rencontrer ce dernier dans une de ses résidences et pas la moindre : le palais Likani, une des anciennes demeure des Roumanov. Autour de Staline un petit monde figé de peur organise un quotidien quasi-militaire du levé au coucher. le pauvre peintre est passé au grill de la méthode d'enquête stalinienne et la Vodieva (c'est l'amante) navigue entre l'artiste et Staline à qui elle voue une fidélité terrorisée (qui si j'ai bien compris ne s'avèrera fructueuse). Au milieu de tout cela, Staline flegmatique va se livrer à une mascarade de psychanalyse avec Lidia Semionova, (c'est toujours la maitresse mais avec son nom complet). Car, faisons une pause, un autre obstacle se présente au lecteur : retrouver le personnage ! En effet, soit il est nommé avec son nom russe = dérivé du prénom du père, prénom et patronyme, soit par son diminutif. Pas simple sauf peut-être pour Vladimir Ilitch Oulianov (Lénine) qui hante les pages et le cerveau malade de Staline, et Iossif Vissarionovitch, Staline lui-même. On comprend que le jeune Staline en a vu des vertes et des pas mûres dans son enfance et sa jeunesse mais rien n'est vraiment limpide, tout est suggéré dans un récit plombé par des descriptions, des digressions qui perdent le lecteur. Plusieurs fois, j'ai perdu le fil ténu de l'histoire, j'ai dû revenir sur mes pas mais souvent mes pensées ont quitté les pages de ce roman. L'ensemble écrit à la troisième personne met une distance énorme entre nous et le récit, on se trouve tellement loin que cela devient fastidieux à lire.
Sur le divan (identique à celui de Freud, qu'il appelle le charlatan)0 Staline radote des rancoeurs et des souvenirs qui n'apportent rien de nouveau au lecteur pour un bolchevique de première main, rien de révolutionnaire !
Commenter  J’apprécie          80
Un sentiment curieux s'est emparé de moi une fois la dernière page tournée. le sentiment d'être passé à côté. Mais finalement, en prenant un peu de recul, il en reste quelque chose, malgré quelques regrets.

Ce roman aurait aussi pu être intitulé : le divan - le même que celui de Freud (dit le charlatan viennois), le dictateur - Iossif Vissarionovitch (dit Staline) et sa maîtresse - Lidia Semionova (dite la Vodieva).

Gravitent autour d'eux, dans le palais Likani perdu à Borjoni en Géorgie, le Major Général Proskrebychev, secrétaire personnel de Staline, le Lieutenant Général Vlassik, responsable de la protection personnelle de Staline et une foule d'autres personnages au service du Petit Père des Peuples, illustration à l'échelle de ce microcosme des rouages et des absurdités de la dictature soviétique.

Mais nous avons failli oublier l'artiste, l'invité de Staline - sur recommandation de sa maîtresse - Valery Yakovlevitch Danilov venu exposer son projet d'oeuvre magistrale à "la grandeur éternelle de Staline" destinée à faire face au mausolée de Lénine sur la place rouge. À vrai dire, malgré la promesse initiale, il joue un rôle très limité.

La guerre fait rage en Corée. Les américains attaquent les camarades chinois. L'administration soviétique est à l'oeuvre, sans sentiments, sans conscience, implacable, poursuivant le mythe de l'idéal révolutionnaire, exécutant voire - pire - anticipant et imaginant les souhaits du Généralissime, pardon, du camarade Staline.

Mais voilà. le temps semble comme suspendu, seuls quelques télégrammes sélectionnés, des drapeaux bougeant sur une carte pour matérialiser les mouvements de troupes, ou le dossier que les services secrets lui présentent sur son invité, l'artiste, lui rappellent qu'il est le chef d'Etat, dictateur, de la deuxième puissance mondiale.

Staline sent la fin arriver. Staline jardine. Staline mange. Staline regarde des films (américains). Staline est sujet à des rêves, voire des cauchemars hantés par le fantôme de Vladimir Ilitch Lenine. Il cherche à les confronter - avec l'aide de sa maîtresse - aux théories freudiennes.

À-t-il des doutes ? Voire des regrets ? A-t-il peur ? A raison ou par paranoïa ? Prend-il conscience que si l'Etat et l'administration soviétique fonctionne comme elle le fait, c'est parce qu'une organisation à tendance par mimétisme et conformisme à se comporter comme son (ses) dirigeant(s) ?

Staline estime avoir une dette. Ou plutôt une responsabilité. Avant de réaliser un monument à sa gloire faisant face au mausolée de Lénine, Danilov doit connaître le passé de sa famille, pour assumer l'oeuvre et son futur.

Mais Staline a-t-il vraiment envie de cette oeuvre ?

Sur la forme, je partage pleinement les avis précédents. Des phrases entrecoupées de description nécessitant de reprendre trop régulièrement le fil d'une lecture interrompue. Trop de personnages avec des noms différents (état-civil, surnom, diminutif...), sans logique apparente, rendant parfois la lecture laborieuse. C'est dommage, car l'on conserve cette impression mitigée jusqu'à la fin et même une fois le livre refermé.

Lu dans le cadre de Masse Critique : Merci à Babelio et aux éditions du Seuil
Commenter  J’apprécie          70

Ballet des grosses ZIS et autres Moskivtch (limousines russes) dans le parc du Palais Likani, car voici qu'arrive Iossif Vissarionovitch Staline et toute sa suite de militaires. Il est venu quelques jours dans cette ville de cure, pour se détendre un petit peu, retrouver sa maîtresse Lidia Semoniova et accessoirement recevoir un artiste prodige, Valery Yakovlevitch Danilov, lequel compte lui présenter une fresque grandiose composée de plusieurs centaines de portraits du "petit père des peuples". Tout en jetant un oeil sur les différents conflits en Chine et en Corée qu'il dirige en sous-main dans la lutte contre l"empire du mal capitaliste, Staline, entre la projection de westerns US et quelques agapes, se piquera de psychanalyse. Enfin, disons, qu'il s"essaiera aux techniques freudiennes de manière sauvage. Ayant fait reconstituer soigneusement le cabinet de ce" charlatan de Freud" et aidé par sa maîtresse, il essaiera d'analyser ses rêves. Les souvenirs remonteront à sa mémoire, lui donnant fugacement un instant d'humanité.
Cette intrigue originale, mêlant avec talent le vrai et le faux, avait pas mal d'atouts pour me séduire. En consignant les personnages principaux dans un même lieu, hors des bâtiments officiels, l'écrivain a pu à la fois donner une description assez exacte de ce que pouvait être un dirigeant russe communiste et développer une intrigue romanesque. On ressent très bien l'idolâtrie évidente parce forcée pour ce tyran, des généraux jusqu'à la cuisinière, ainsi que l'extrême méfiance qui règne autour de lui, la peur du complot, de l'empoisonnement, de la trahison. On est au plus près du pouvoir, même si celui-ci est amené à s'intéresser à l'art et à ces nouvelles techniques psychanalytiques.
Cependant, je n'ai pas été tout à fait convaincu par tout ça. L'histoire avance lentement, peut être pour mieux se mettre au diapason de la marche de Staline dont le poids des ans commence à se faire vraiment sentir. Prenant le temps de décrire soigneusement, minutieusement, ce séjour, rien ne nous est épargné, des physiques des personnages jusqu'au plus petit élément de décor, grâce à des énumérations un tout petit peu rébarbatives car trop nombreuses, noyant le lecteur dans un luxe de détails. Difficile également de s'attacher à Staline, même décharné, pas loin de la mort, même nostalgique, ému par le suicide de sa femme, on a du mal à éprouver une quelconque compassion. Sa froide et manipulatrice maîtresse n'est guère plus sympathique. Il ne reste que ce pauvre artiste, le seul qui nous émeut. Malgré sa longue attente dans une grange doublée d'un interrogatoire assez inquiétant, il est hélas un peu sacrifié au profit de cette unique séance de psychanalyse qui n'apporte pas grand chose au récit, sinon à mieux nous montrer la mauvaise foi du dirigeant communiste.
Lecture en demi-teinte pour moi, à l'image du brouillard qui enveloppe le palais où réside Staline. Et malgré le sursaut horrifique de la dernière partie, je me suis allongé sur ce "divan de Staline" et ai presque failli m'endormir, peut être pour échapper la froideur et la sensation d"étouffement que l'auteur rend particulièrement palpable, mais surtout à cause d'une intrigue un peu trop diluée dans les détails de l'Histoire.

Lien : http://sansconnivence.blogsp..
Commenter  J’apprécie          60
J'ai bien peur de rejoindre les critiques les moins enthousiastes...
Le sujet m'interpelait : une incursion dans la fin de la vie de Staline. Pour quelqu'un qui, comme moi, est intéressée par la Russie, particulièrement la période soviétique, les totalitarismes en général et les hommes qui les incarnent en particulier, le sujet avait de quoi séduire.

Au final, on a une intrigue plutôt confuse et des personnages plutôt monolithiques à part Staline et la Vodieva. La magie ne prend pas. Je ne suis jamais parvenue à m'intéresser à cette histoire alors qu'à côté, j'ai fait maintes petites recherches (merci Wiki**) sur tel ou tel personnage secondaire dont j'ignorais l'existence jusqu'alors.

Finalement, en terme de duplicité et de "part d'ombre" des hommes de pouvoirs, on est plus instruit par un "simple" James Ellroy (Trilogie Underworld USA) alors qu'il s'agit de modeste fiction que par ce roman qui se veut historique...
L'auteur est de toute évidence érudit mais il ne parvient pas à communiquer son enthousiasme (si enthousiasme il y avait).
Commenter  J’apprécie          40
En 1950, dans sa datcha de Georgie, le psychopathe et monstre criminel Staline vit ses trois dernières années entouré de sa maîtresse et de ses gardes. Insomniaque, il se fait passer des westerns et reste informé des nouvelles du monde. Il découvre dans une revue anglaise la photo du divan de Sigmund Freud, tout pareil au sien. Fasciné, il décrit ses rêves à sa maîtresse qui tente d'en trouver la signification grâce à l'étude de « L'interprétation des rêves ». Staline, dont la hantise est d'être assassiné, se tient constamment sur ses gardes. L'auteur a inséré dans son livre des rapports de 1933 sur les déplacements obligés par Staline, de 3 millions de personnes dans des milieux hostiles, presque tous sont mort de faim et de maladie. Ce roman est basé sur l'histoire réelle que l'auteur a reconstituée grâce aux historiens spécialistes de Staline, à laquelle il a mêlé sa fiction d'une manière originale. Il me semble que l'auteur prête à Staline sa propre érudition. JB
Commenter  J’apprécie          20
1950, Staline se retire dans un palais en Géorgie, ce pays qui l'a vu naître. le "Petit père des peuples" y fait venir Lidia, sa maîtresse de longue date. Cette dernière insiste pour que se joignent à eux Danilov, un artiste qui va leur exposer son illustre projet visant à célébrer la gloire éternelle de Iossif Vissarionovitch Staline.

Autant le dire tout de suite : j'ai éprouvé des difficultés à lire ce roman. Ma lecture a été laborieuse. Je pense que ce qui m'a le plus gênée, c'est de m'être sentie étrangère aux évènements et aux personnages pendant toute l'histoire. Staline est un personnage inaccessible. Il fait régner la terreur partout où il se trouve et s'en réjouit. Il a d'emblée installé autour de lui des barrières qui semblent infranchissables pour le reste du monde, qu'il s'agisse d'inconnus, de collaborateurs ou même de proches. L'auteur impose donc une distance entre Staline et le lecteur. Ce procédé se comprend et se justifie... Mais les autres personnages m'ont semblé tout aussi distants et insaisissables. Tout comme les évènements décrits par l'auteur.

Le roman est long au démarrage. La première partie, très descriptive ne comporte que très peu de dialogues et s'étire en longueur. Ceci dit, l'auteur possède un style qui lui est propre, un style particulier dont l'écriture fourmille d'énumérations, de descriptions ou de digressions.

Ce roman est très bien documenté. Baltassat connaît son sujet sur le bout des doigts : cette période historique n'a aucun secret pour lui et il maîtrise toutes les subtilités des relations entre les personnages. Malheureusement, ce n'est pas forcément le cas de son lecteur (en ce qui me concerne, en l'occurrence !)... Il n'est pas toujours évident de s'y retrouver entre les surnoms des uns et des autres, leurs attributions ou les relations qu'ils entretiennent vis-à-vis de Staline. Je me suis parfois sentie perdue. Mieux vaut maîtriser un tant soit peu le sujet pour savourer pleinement cette lecture.

La seconde partie du roman nous plonge dans un huis-clos malsain et étouffant. Atmosphère bien rendue par l'auteur qui utilise tous les stratagèmes pour alourdir l'ambiance du récit. Staline, face à ce jeune artiste totalement désemparé nous dévoile que ce roman traite aussi de l'emprise et du mensonge.

Jean-Daniel Baltassat signe ici un roman au thème peu commun et au style bien particulier. "Le divan de Staline" est un livre pour lequel j'ai eu du mal à accrocher mais dont je reconnais les qualités indéniables.
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (177) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3179 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}