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Lucien de Rubempré, c'est Rastignac en moins « doué ». Il n'apprend pas aussi vite et bien que son alter ego de province, et son caractère de poète lui inflige de nombreux revers, une fois arrivé dans la capitale.
C'est alors qu'après quelques péripéties il emploie son talent d'écriture à la rédaction d'articles dans l'air du temps. L'occasion pour Balzac de dresser un tableau peu flatteur du journalisme – tableau qui, à mon sens, résonne plus que jamais de nos jours, à quelques exceptions près !
Mais Lucien se disperse et la chute l'attend au bout du chemin. Chute dans laquelle il entraîne son ami David, le mari de sa soeur Eve qui, malgré un tel prénom, n'est pour une fois pas responsable du désastre des hommes !
L'histoire pourrait s'arrêter là. Ce serait compter sans le génie narratif De Balzac qui la fait rebondir à l'occasion d'une rencontre inattendue de Lucien avec un certain Carlos Herrera, personnage fameux et protéiforme de la Comédie humaine qui propose un pacte « diabolique » à Lucien. Cet Herrera aime la jeunesse ambitieuse et ne recule devant rien pour parvenir à ses fins, comme la suite le montrera dans Splendeurs et misères des courtisanes, lecture indispensable pour comprendre l'ensemble romanesque élaboré par Balzac.
Illusions perdues reprend donc le canevas du Père Goriot, en choisissant cette fois de mettre en scène un personnage éminemment plus romantique – au sens littéraire, pas niaiseux ! – que Rastignac. En effet, Lucien apparaît comme beaucoup plus fragile face au labyrinthe parisien dont il n'apprendra les codes que sous la tutelle d'Herrera, dans la seconde partie de ce diptyque. Car c'est en perdant – momentanément – ses illusions que Lucien pourra enfin régner dans la capitale. Mais ceci est une autre histoire…
Comme presque toujours, Balzac déploie ici une narration de fond et de forme exceptionnelle.
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Les Illusions perdues, nationalement connues, si ce n'est mondialement, est une petite brique, comme on l'appelle dans le jargot littéraire. Avec près de mille pages à son actif, ce livre peut décourager bon nombre de lecteurs potentiels. Si je n'avais pas été dans l'obligation de lire cet ouvrage pour mes études, je doute que j'aurais tenu mon attention tout au long de l'histoire.

C'est sous les traits de Lucien de Rubempré qu'Honoré de Balzac développe son récit. En outre, son protagoniste contient d'étranges ressemblances avec l'auteur, qu'il présente subrepticement comme un double de lui-même. Lucien, pleins d'entrain, quitte sa famille paysanne et pauvrette, pour tenter sa chance dans la sphère littéraire très fermée de Paris. Malheureusement pour le jeune homme, ses illusiosn littéraires sont très vites anéanties par le contexte parisien de l'époque, qui ne cautionne pas un être aussi faible physiquement et moralement que Lucien. Ce n'est pas un homme de conviction, chaloupé entre les autres personnages, il n'a pas d'idées fixes qui lui sont propres. Monté à Paris pour se faire une place dans la société de l'époque puis s'y élever, il va se retrouver bloqué par divers inconvénients qui l'empêcheront de mener à bien l'entreprise qu'il souhait - ici, faire imprimer son roman, L'Archer de Charles IX.

Lucien, présenté comme un être transparent, sans grande personnalité, va rencontrer de nombreux acteurs fondamentaux de la sphère littéraire parisienne de l'époque. C'est le cas des membres du cénacles, avec qui il sympathise, sans toutefois partager leurs idées de pauvreté littéraire. C'est alors qu'il décide de se tourner vers le journalisme, de façon totalement inattendue, sans contact, sans formation ni bagages, de façon surprenante. Son désir se réalise alors : il s'élève dans la société, en se faisant un nom à travers les articles qu'il écrit. Malheureusement pour lui, la décadence est proche. Les Illusions perdues connaissent une montée soudaine au sommet, mais une chute tout aussi soudaine, contrairement au roman Bel-Ami de Maupassant, qui traite d'une ascension journalistique sans descente.

Je dois avouer que ma lecture a été assez laborieuse. Certains passages me semblaient interminables, j'étais au bord de l'abandon. Néanmoins, pour les plus courageux, ce livre se lit facilement, dans un vocabulaire assez moderne. Les thèmes littéraires abordés sont étonnamment modernes ; pointant du doigt le pouvoir du journaliste, capable de faire ou défaire la réputation d'une personne, ou encore des auteurs, à l'avenir incertain, à l'épée de Damoclès constamment suspendue au-dessus de leurs têtes.
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
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Tout a été dit sur Illusions perdues. Alors je n'ajouterai que deux mots : la puissance et le génie.
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Illusions perdues c'est une masse. Une somme. Un monstre d'encre qui vous prend dans son ventre. Vous ne dévorez pas les Illusions, elles vous avalent tout entier.
Balzac, entre le coeur et les yeux, offre dans son oeuvre capitale le fruit mûr et juteux à l'excès de son talent et de ses capacités d'observations. Il ne s'agit pas d'exposer à la vue la beauté de la France du XIXème siècle mais la réalité de sa société. Jeune et enjouée parfois, aigrie et désenchantée, souvent.
Une perle de notre littérature.
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Je n'ai pas lu le livre mais écouté l'adaptation de Cédric Aussir diffusée en 15 épisodes sur France Culture.
J'ai apprécié ce roman classique De Balzac, pilier de sa Comédie Humaine et fresque du désastre.
Compromission, désillusion, jeunesse qui se perd dans une quête effrénée vers un succès illusoire. Balzac est le grand maître de la description de la triste condition des hommes.
Magistral.
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Le livre raconte l'histoire de Lucien de Rubempré, un jeune homme ambitieux, pour ne pas dire arriviste, qui rêve de devenir écrivain, et de gravir les échelons de la société. le roman explore les thèmes de l'ambition, de l'amour et de la perte, tout en dépeignant une image vivante et détaillée de la société française du 19ème siècle. C'est une véritable critique du monde bourgeois, et du milieu littéraire, ce qui était assez (pardonnez moi l'expression) couillu dans le cadre de son époque et de sa position.

L'un des points forts du livre est sa construction narrative. Balzac a créé une fresque complexe qui tient en haleine le lecteur tout au long de l'histoire. Les personnages sont également bien développés et crédibles, avec des motivations et des objectifs clairs.

L' écriture est riche en détails et en descriptions, ce qui permet au lecteur de s'immerger pleinement dans l'histoire.

En somme, Les Illusions perduesDe Balzac est un roman passionnant qui a su me conquérir, terriblement réaliste, et qui a pris très peu de rides face au miroir de la nature humaine.
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Au risque de me faire des ennemis, mes abonnés me quittant l'air dégoûté, l'opprobre publique et néanmoins littéraire retombant sur mes frêles épaules, je l'avoue très humblement : je ne suis pas un grand amateur De Balzac. Illusions perdues n'est que mon sixième Balzac. Mais je fais des efforts. J'insiste. Je sais profondément que ça vient de moi. Pas de lui. Si Balzac était si mauvais, ça se saurait depuis deux siècles tout de même.
Ce billet s'adresse donc en priorité aux cancres de mon acabit pour qui la littérature ne commence qu'après guerre (reste à savoir laquelle).
En mai dernier, hospitalisé durant une semaine (mais cependant en pleine forme : l'existence a parfois de ces paradoxes juteux), je me suis dit que c'était le moment idéal pour entamer les 800 pages d'une écriture soutenue, augmentée par les récurrentes notes du bas de page inhérentes à ce genre d'ouvrage.
Donc, chers ami(e)s n'hésitez pas une seconde. Lancez-vous ! Vous n'allez pas le regretter.
Illusions perdues est certes un sacré pavé, truffé de références d'une époque que nos propres grands-parents n'ont pas connue. Mais ce roman est d'une actualité brulante sur la condition humaine, la volonté de réussir à tout prix face à une certaine éthique. le journalisme du XIXème n'est pas si éloigné de nos médias contemporains. Il traite de l'ambition comme rarement un ouvrage ne l'a fait. Il met en scène une galerie de personnages que l'on retrouve à chaque époque. C'est une référence.
Ce roman nous parle, presque deux cents ans après sa parution. C'est peut-être cela qu'on appelle un chef d'oeuvre.

Juste une objection, votre honneur : on nous a tellement rebattu les oreilles sur les bancs de l'école communale avec les sacro-saintes règles grammaticales, piliers de la langue écrite, le respect de la syntaxe, fondation de l'art d'écrire, l'accord des temps et des participes, une considération sans borne de l'orthographe. Alors quand, dans ces fameuses notes de bas de page (ou ici, de fin d'ouvrage), on nous assène que Balzac réinvente la grammaire française en usant systématiquement d'un « c'est les principes modernes » en place du « ce sont les principes modernes », je me permets de doucement rigoler.
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Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas lu Balzac, le dernier en date ayant été le père Goriot que j'avais trouvé incroyable, d'une facilité de lecture impressionnante.

Illusions perdues a été au contraire un véritable challenge : j'ai vraiment eu beaucoup de mal pendant toute la première partie, où une simple action - Lucien Chardon, jeune homme de milieu modeste épris de poésie, devant se rendre chez Mme de Bargeton pour réaliser une lecture de ses poèmes - demande toute une série d'explications et de descriptions sur le monde de l'imprimerie (l'ami de Lucien, David Séchard, étant devenu le propriétaire de l'imprimerie de son père) et sur la vie d'Angoulême. Par trop de précisions, Balzac m'a perdu et vraiment ennuyé dans les méandres de son style parfois trop encyclopédique.
Je ne me décourage pourtant pas pour si peu, surtout quand je lis un classique (habitude de la fac quand il faut lire un bouquin un peu pénible mais sur lequel on passe un partiel), j'ai donc persévéré jusqu'à la deuxième partie et le départ de Lucien - devenu de Rubempré, nom de sa mère et plus adapté - pour Paris, avec Mme Bargeton, son mécène devenu sa maîtresse. le but de ce voyage étant bien sûr, pour lui, son ambition littéraire : il veut en effet devenir un écrivain célèbre, ce qui est impossible à Angoulême. Commence alors son ascension un peu laborieuse, mais le menant au succès, jusqu'à sa chute magistrale, et son retour honteux à Angoulême chez David, devenu son beau-frère et celui à qui le jeune homme ambitieux a contracté des dettes.
Se dessine alors toute la problématique de la troisième et dernière partie : le remboursement de ces dettes sans mettre à mal la vie de la famille Séchard/Chardon, entraînant de nouvelles désillusions jusqu'à la fin du roman.

Ce roman porte donc bien son titre puisque pour les deux jeunes hommes épris d'idéal, la chute va être très violente et les illusions qu'ils se faisaient de leur monde (la littérature et la vie parisienne ou l'imprimerie) vont bien vite être mises à mal, surtout pour Lucien. Celui-ci, dans toute sa naïveté provinciale, va tomber de très haut en découvrant que pour réussir dans ce milieu qui lui tient à coeur, il faut se vendre, notamment en écrivant des critiques parfois extrêmement hypocrites d'autres ouvrages dans des journaux, et encore plus perdre toute moralité et honneur pour réussir. Contre toute attente, il va réussir brillamment dans ce domaine, perdant tout, jusqu'à sa famille, pourtant à des lieues de Paris, par simple ambition égoïste et désir de vivre dans un luxe toujours plus opulent.
Balzac, et l'on sent qu'il parle en connaisseur, décrit donc, dans le parcours de Lucien, le milieu de la littérature au milieu du XIXème siècle avec beaucoup de verve et de cynisme, ne faisant que montrer à quel point ce milieu est hypocrite et dénué de véritable aspiration poétique quand on veut réussir. L'on sent déjà poindre, dans ce roman, les relents du matérialisme (autant dans la façon dont l'écrivain est considéré que dans les nouvelles méthodes recherchées pour imprimer des livres à plus grande échelle et à moindre coût) qui prône depuis dans notre société : ainsi, ce qui se passait à l'époque De Balzac est bien encore de mise quand on voit ce qu'il en est des "Belles Lettres", où le marketing est plus important que le talent et l'originalité.

C'est pour toutes ces problématiques mises en jeu, pour la façon très violente, mais en même temps touchante, dont est décrite la vie parisienne de Lucien - de l'entrée au Paradis jusqu'à la descente aux Enfers -, que j'ai trouvé ce roman, qui m'a pourtant fait souffrir dans la première partie, magnifique. J'ai donc fini par adorer ma lecture, alors que c'était plus que mal parti (mais je dois être un peu maso). J'ai eu l'impression de lire Zola à partir de cette deuxième partie, dans la manière de raconter l'histoire, même si le style balzacien est quand même trop "littéraire" pour avoir la même force d'évocation que celui de Zola.

Je vais donc découvrir avec plaisir et très bientôt la suite des aventures de Lucien, personnage que j'ai vraiment apprécié, dans Splendeurs et misères des courtisanes.
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Ivre de s'enivrer ded appels tentateurs des sirènes de LA RÉUSSITE parachevée, au prix de se vendre jusqu'à sa propre liberté de penser et de se prouver
Balzac signature d'un maître des énoncés des visages complexes des personnages en lice sur la scène de la vie.nous propose de réfléchir à de Rubempre et ses orientations, discutables
Prêt à tout et tous sacrifier
Le tout dans un texte de littérature emblématique
Qui inspire toujours autant d'admiration
voire de vénération un auteur prestigieux
Une LA RÉFÉRENCE ..
dans la littérature et son rayonnement
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Ce roman en trois parties parle da la difficulté d'être un artiste (ou un créateur, au sens large). C'est un roman sur l'écriture. D'ailleurs, l'ouvrage est dédié à Victor Hugo, et Balzac s'est inspiré de son ami pour créer un des personnages. Balzac s'interroge sur le réel talent, l'éclaire de génie, et le travail nécessaire pour réussir. Il y a quelque chose de très émouvant, qui relève presque de la confession, dans les péripéties du héros, qui malgré toutes ses faiblesses cherche désespérément à devenir un artiste. Balzac lui-même a rencontré moult difficultés pour achever ce récit. Pour Marcel Proust, c'est le meilleur roman De Balzac. Je suis tout à fait d'accord.
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