AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,88

sur 4454 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La Peau de chagrin est l'une des oeuvres que j'ai le plus appréciée chez Balzac. C'est également l'une des plus faciles à lire dans l'ensemble de la Comédie humaine, à mon avis.
Raphaël de Valentin, qui a absolument tout perdu, fait un pacte avec un antiquaire. Grâce à la peau de chagrin que ce dernier lui remet, il pourra réaliser tous ses voeux, mais cette même peau rétrécira à chaque fois, écourtant d'autant la vie de son propriétaire.
Ce roman fantastique est plus léger que les autres oeuvres habituelles De Balzac, les descriptions moins lourdes et la psychologie des personnages moins poussée. On y retrouve d'ailleurs l'un des personnages récurrents de la Comédie, à savoir Rastignac, jeune homme de mauvais conseil pour Raphaël et qui a accéléré sa chute avant les événements du roman. Cependant, le renversement radical de la situation de Raphaël, qui de jeune homme suicidaire devient la victime de ses voeux et cherche par tous les moyens à reculer l'inévitable, s'accrochant désespérément à la vie, est magistral. D'une ironie mordante, même. Et pourtant, Raphaël a tout eu : richesse, réputation, femmes… mais la peau, elle, rétrécit inexorablement, aliénant du même coup Raphaël qui s'enferme, refuse de désirer, de vouloir, car la mort est là très proche, trop proche… Et nous suivons cette montée d'angoisse, qui prend aux tripes, jusqu'à la scène finale qui termine le roman en apothéose, emportant Raphaël dans un dernier désir foudroyant…
Une seule question reste sans réponse : qu'est-ce donc que cette peau qui se réduit toute seule et est capable d'exaucer absolument tous les voeux ?
Commenter  J’apprécie          220
Ah force de lire des classiques au moins plus de 40 en même pas 2 ans !
J'ai commencé à aimer notre cher Balzac !
Et les écrits vraiment approfondi comme Balzac....
Avant c'était très froid entre nous dans le livre "Le Colonel Chabert" ça aide ça aide !
Pourquoi c'est pas venu plus tôt ?
Prochain défi de lire "Les Lys Dans les Vallées" !
Merci Balzac
Commenter  J’apprécie          2030
Ne dit on pas qu'à trop vouloir on perd tout ?

Désirer, espérer et vouloir. Que n'est ce pas trop de choses pour une seule vie ?

Ce simple arbitre qui, de sa hauteur, observe et regarde cette fuite constante, ineffable et inexorable.

Rien ni personne ne peut le stopper dans la course de son quadrige, et pourtant, si l'on pouvait.

Simplement, quelques instants, une once de ces moments, qu'il nous vole sans même que l'on s'en rende compte.

A nos coeurs trop vaillants rien n'y fera, nos larmes s'échoueront à sa surface sans que cela ne l'arrête.

Son travail terminé, tempus fugit. le cuir n'est plus que cicatrice d'un temps, qui déjà, s'est enfui.
Commenter  J’apprécie          192
Raphaël de Valentin, un jeune homme ruiné, souhaite mettre fin à ses jours. Désespéré, il entre dans la boutique d'un vieux marchand. Ce dernier possède une peau qui exauce les désirs de son détenteur. Raphaël, dans l'impasse de la pauvreté, n'écoute pas les mises en garde du vieillard sur la nocivité de l'objet fabuleux, et emporte la peau de chagrin.

J'ai bien aimé. Ce livre nous fait réfléchir sur les thèmes assez classiques et récurrents chez les auteurs du XIXe siècle : l'argent et l'amour. Mais au-delà de ces deux thématiques, l'ouvrage nous offre également une réflexion intéressante sur la manière d'appréhender notre mort. En effet, à plusieurs reprises, le personnage est confronté à l'effroyable question de sa propre fin. Jeune, il croit d'abord à sa longévité mais la Faucheuse s'impose à lui dans le roman, sous différentes formes : lente et pénible agonie, suicide désespéré, anéantissement dans la débauche et les drogues.
Commenter  J’apprécie          190
Je n'ai pas foncé sur du Balzac par plaisir, mais plutôt car j'en avais besoin pour mes cours, et vu la réputation qu'on m'a faite du livre, je n'y allais pas avec envie, mais…
.
On entre dans le livre, Raphaël de Valentin est un homme désargenté qui vient de perdre son dernier sou et aspire à se jeter dans la Seine.
Mais bon, il ne fait pas encore assez nuit, voyez-vous donc, il décide d'aller jeter un oeil chez l'antiquaire. Et, la fameuse description de la boutique de l'antiquaire, qu'on m'a vendu comme interminable (20 pages en même temps !), est passée toute seule. Si vous voulez vous y mettre, je vous donne mon astuce : je me suis imaginé une pièce vide que je remplissais au fur et à mesure, et grâce à ce petit jeu, je ne me suis pas ennuyée :). Bref, Raphaël y trouve une peau de chagrin, capable d'exaucer n'importe lequel de ses voeux. Mais à chaque souhait, elle se réduit, et la mort de son propriétaire se rapproche…
Raphaël n'y croit pas, mais essaie un premier voeu : un banquet fastueux. Et… c'est ce qu'il se passe ensuite. Cette scène « du banquet » est plutôt contestée pour sa longueur à l'époque de la parution de l'ouvrage. Pour ma part, je me suis juste un peu perdue entre les références aux gens de l'époque et au contexte historique. Il faut donc vraiment être calé en histoire du XIXᵉ/ XXᵉ siècle (et la politique à l'époque n'est vraiment pas évidente) pour être bien dedans, mais sinon, ça se lit toujours ;).
.
J'avoue, après, j'ai commencé à un peu m'ennuyer : la partie « La Femme sans coeur », qui est en réalité un monologue de Raphaël où il fait une rétrospective sur toute sa vie à son ami, est plutôt longue. Sa vie d'avant est contrastée entre sa jeunesse, plongée dans l'étude (énergie créatrice) puis la débauche qu'il entreprend avec son ami Rastignac (énergie destructrice). Il rencontre alors deux femmes : Pauline, belle, mais… pauvre, fille de la femme à qui Raphaël loue sa chambre et Foedora, riche, séduisante, mais qui ne compte offrir son coeur à personne. Foedora est une femme très importante dans l'histoire. Elle est aussi un miroir de la société, se montrant toujours éclatante mais… sans coeur. Bon en revanche, le regard porté sur les femmes... il est important de se remettre dans le contexte de l'époque, on va dire…
.
Lorsqu'on retrouve l'histoire en elle-même, dans la troisième et dernière partie « L'Agonie », Raphaël fait le voeu de devenir éminemment riche, voeu aussitôt exaucé. Mais quand il voit la peau se réduire, il décide de redevenir sage, s'achète un incroyable hôtel particulier et vit une vie monotone et redondante, presque cloitré.
Sauf que bon, ce serait trop facile si on s'arrêtait là… L'ancien précepteur de Raphaël (lui est d'ailleurs devenu marquis de Valentin), lui rend visite et, par politesse, Raphaël lui souhaite le succès… Aie. Deuxième événement, il sort à l'Opéra un soir et y croise Pauline. Celle-ci est devenue riche… et les deux jeunes gens décident de se revoir. Ensuite, par colère, Raphaël va jeter la peau dans un puits et, s'en croyant débarrassé, vit une vie passionnée avec Pauline. Mais un jour, la peau resurgit, grandement diminuée… Il décide alors de quitter Pauline, et d'aller voir les scientifiques afin de comprendre le pouvoir de la peau… les scientifiques sont démunis. Même la science la plus pointue ne peut rien contre ce talisman. La notion d'irréel où le fantastique côtoie le réalisme est ici très présente. Finalement, Raphaël commence à tomber malade. Il va consulter des médecins ; encore une fois, ils n'y peuvent rien, mais lui conseille une cure dans les bains des montagnes. Finalement, il ne trouve là-bas que des gens n'ayant aucune pitié. Il va végéter quelques jours chez des paysans avant de retourner à Paris. Là, il retrouve Pauline, lui explique le pouvoir de la peau (alors pas plus grande qu'une « feuille de pervenche »). Quand elle comprend que c'est elle qui va le tuer, par les désirs qu'elle provoque chez lui, elle tente de se suicider, mais c'est trop tard… Une fin digne des héros romantiques dans un roman fantastique d'un auteur chef de fil des réalistes…
.
Le dilemme entre vie intense, mais éphémère ou longue, mais monotone, est présent, cependant pas beaucoup intellectualisé comme je m'y attendais… Finalement, ce sont plus les thèmes de l'Énergie (créatrice, destructrice) qui sont réfléchis et mis en scène.
.
Je n'ai pas l'habitude de lire une écriture aussi travaillée, aussi détaillée, mais il est incontestable que c'est très très bien écrit… C'est vrai, la plume est chargée, mais le résultat est impressionnant ! Cependant, il faut de la patience pour observer et apprécier tous les détails :)
.
Bref, certes, c'est lourd et long à lire, mais ça vaut le détour !
Commenter  J’apprécie          187
Lu au lycée, ce roman m'avait beaucoup marquée. Je me souviens l'avoir très vite lu, captivée par l'ambiance, et par l'issue inéluctable.

C'est l'une des oeuvres qui m'ont ouverte au fantastique
Commenter  J’apprécie          180
Raphaël de Valentin est au bord du gouffre. N'ayant plus un sou, il songe au suicide lorsqu'un jour, chez un vieil antiquaire, il découvre un étrange parchemin. le vieil homme lui explique alors qu'il s'agit d'une « peau de chagrin », capable d'accomplir le moindre de ses désirs. Mais ce pouvoir d'exaucer les voeux ne se fait pas sans contrepartie pour son propriétaire : « Si tu me possèdes, tu posséderas tout, mais ta vie m'appartiendra ». En effet, à mesure que Raphaël exprimera un voeu, la peau de chagrin diminuera, à l'image de la durée de sa vie. le jeune homme, désespéré, ne prend guère en compte les avertissements de l'antiquaire et accepte ce pacte diabolique qui pour lui, lui donne accès au monde des nantis…

Ce conte fantastique, qui rappelle l'histoire de Faust, montre le conflit entre le désir et la vie elle-même. Raphaël est conscient que sa vie diminue à chaque souhait formulé. Pour autant, il ne peut réfréner ses désirs et n'a pas assez de volonté face à la possibilité d'accomplir tous ses rêves. Balzac montre ainsi le dilemme qui s'impose à tout être humain : vaut-il mieux vivre une vie courte dans l'abondance et le plaisir ou bien une vie longue dans la privation et le combat. Telle est la question qui fait le noeud de l'intrigue. D'autre part, comme il aime à le faire, Balzac dresse un tableau de la haute société du 19e siècle pour qui l'apparence et l'argent sont primordiaux.
Voici un très bon classique qui, par son intrigue, se laisse lire avec bonheur.
Commenter  J’apprécie          170
Un livre ayant marqué mon adolescence, le premier qui m'a convaincu que les auteurs classiques, parfois, n'étaient pas juste bons à garnir les étagères poussiéreuses du grenier ...
Commenter  J’apprécie          162
Grand classique, maintes fois adapté, notamment au cinéma, ce roman est aussi incontournable que plaisant à lire.
Et au-delà de ce plaisir, on trouve matière à réflexion dans un texte riche et profond.
A lire et à relire, parfois.
Commenter  J’apprécie          161
Peut-on vivre sans désirer ?

C'est autant pour cette réflexion que pour ses qualités romanesques que cette oeuvre m'a intéressé (Balzac l'a classée parmi ses « Études philosophiques »). En suivant le parcours du jeune marquis Raphaël de Valentin, ponctué souvent par des rencontres symboliques avec de mystérieux vieillards, Balzac fait l'analyse de différents modes de vie (l'étude, la vie mondaine, la débauche, la vie rurale…), tout en offrant des réflexions sur le suicide, la pitié, les insuffisances de la science, etc.

Le roman est divisé en trois parties. La première installe de façon remarquable l'atmosphère fantastique, avec l'emploi d'une langue foisonnante et suggestive. Les personnages sont croqués en quelques lignes, de façon très convaincante. C'est une très belle trouvaille romanesque que le tourbillon qui emporte le lecteur et le personnage principal quand ce dernier, au bord du suicide, est accosté et entraîné par ses amis. Alors qu'on reproche souvent à Balzac ses interminables descriptions en début de roman (personnellement, je les apprécie), seules des bribes d'informations sont données au lecteur au profit d'un rythme effréné captivant. de même, la dernière partie offre des pages admirables et offre un portrait plus nuancé du personnage principal.

En revanche, quelle purge que la deuxième partie, où Raphaël raconte son propre parcours ! On y trouve des répétitions exaspérantes et c'est complètement invraisemblable (c'est censé être une confession faite à un ami pendant une nuit d'orgie, mais c'est beaucoup trop long !). Surtout, et je sais que c'est une lecture anachronique, le personnage principal m'y semble très antipathique pour un lecteur du XXIe siècle. Raphaël est présenté comme un homme de génie : on doit donc l'admirer. Peu importe si le génie, qui consacre trois ans de sa vie à deux oeuvres, n'en finit aucune. Sa pauvre logeuse et sa fille multiplient les sacrifices pour qu'il poursuive son oeuvre : cela donne des scènes touchantes, mais qui ne font pas oublier que Raphaël a fait des études de droit qui auraient pu lui fournir un emploi et que son génie, stérile, repose sur beaucoup d'égoïsme.
Son amour pour Feodora le rend plus antipathique encore : il semble que Balzac cherche à nous faire condamner comme cruelle l'indifférence de cette femme, alors qu'elle annonce dès leur rencontre qu'elle ne veut ni mari ni amant. Mais comme ce génie admirable l'aime, la distrait et lui rend quelques services, il conviendrait tout de même qu'elle cède au bout d'un moment, comprenez-vous… le pire est atteint quand Raphaël raconte qu'il a été tenté de la violer (mais il s'est retenu car il est marquis et génial), et il semble qu'on doit y voir la juste expression de sa passion… Il y a donc dans cette deuxième partie des passages très pénibles et très gênants.

En somme, c'est toujours la même chose avec Balzac : il est capable du pire comme du meilleur, mais celui-ci l'emporte presque toujours sur celui-là, et il y a dans La Peau de chagrin des pages inoubliables.

Enfin, si vous comptez acheter ce livre, évitez l'édition « Étonnants Classiques » conçue pour les élèves de première préparant le bac, truffée d'erreurs.
Commenter  J’apprécie          150




Lecteurs (21422) Voir plus



Quiz Voir plus

Connaissez-vous La Peau de Chagrin de Balzac ?

Comment se comme le personnage principal du roman ?

Valentin de Lavallière
Raphaël de Valentin
Raphaël de Vautrin
Ferdinand de Lesseps

10 questions
1315 lecteurs ont répondu
Thème : La Peau de chagrin de Honoré de BalzacCréer un quiz sur ce livre

{* *}