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sur 9422 notes
J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire, toute la première partie, très descriptive, m'a donnée envie d'abandonner la lecture un paquet de fois ! L'histoire commence enfin à être plus rythmée après avoir lu une bonne moitié du bouquin. Mais cette fin... ou plutôt cette toute dernière phrase du roman... 🤯🤯 Ça me donne quand même envie d'aller lire la suite des aventures de Rastignac dans la suite de la Comédie Humaine
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Vous avez remarqué ? Il y a des écrivains qu'on aborde facilement, comme des copains, on a l'impression que, tout écrivains qu'ils soient, ils sont à votre portée. Et puis il y en a d'autres qui sont tellement imposants, par leur oeuvre, mais aussi par leur personnalité et le poids qu'ils représentant dans la littérature, qu'on se sent tout petit à côté d'eux. C'est purement épidermique comme réaction, et totalement subjectif, pourquoi Balzac, Hugo, et Zola m'impressionneraient-ils plus que Camus et Saint-Ex ?
C'est un peu l'impression qu'on a en s'attaquant à Balzac : on a devant soi une montagne, et on a beau se dire, mais si, il est humain, il se préoccupe de nous, il étudie nos défauts et ceux de notre société (enfin, celle de son temps) …
Quand en classe on a abordé Balzac, j'aime autant vous dire qu'il y avait moins de « Hourrah » que de « Pffff ! ». Justement c'était « le père Goriot ». Moi j'ai dû m'y prendre à trois reprises pour entrer dedans. En revanche, la troisième fois, je l'ai lu d'une traite. Balzac, c'est souvent comme ça que ça se passe : les trente premières pages sont faites de descriptions du plus grand au plus petit (il n'est pas le seul, beaucoup d'auteurs et d'autrices font ça) et puis après ça démarre sur les chapeaux de roues : après la description de la rue Sainte Geneviève, de la pension Vauquer et de ses occupants, l'histoire peut commencer ; C'est celle d'un vermicellier à la retraite, le père Goriot. Il s'est, toute sa vie, saigné aux quatre veines pour ses ingrates de filles qui veulent avoir l'air du grand monde, et qui finissent par l'avoir, en faisant semblant d'oublier qu'elles sont d'origine roturière. C'est l'histoire d'Eugène de Rastignac, un jeune coq de province débarqué à Paris, bien décidé à y faire carrière. Par ses talents personnels, s'il s'en trouve, ou encore par les femmes. C'est en tous cas le conseil d'un drôle de type, Vautrin (je dis drôle, mais ne vous amusez pas à lui taper sur le ventre) qui a des idées sur tout, qui a surtout des idées sarcastiques, caustiques, où la bienséance, souvent n'a rien à faire. Enfin il y a d'autres pensionnaires de moindre importance et aussi Bianchon, un étudiant en médecine que l'on retrouve tout au long de la Comédie Humaine, une sorte de fil rouge, quoi.
Plus tard, après avoir lu d'autres livres De Balzac, je me suis posé la question, Pourquoi aborder cette « montagne » avec précisément ce roman-là, pourquoi pas un roman plus accessible comme « Eugénie Grandet », par exemple ?
La réponse m'est venue tout naturellement : le père Goriot n'est pas seulement une introduction à Balzac, son style, ses idées, c'est une véritable introduction à la « Comédie Humaine » : non seulement on y voit quelques- uns des personnages-phare (Vautrin, Rastignac, les filles de Goriot, Bianchon) mais encore l'auteur trace les grandes lignes de son projet : l'ambition, le mensonge, les intrigues de salon et d'alcôve, la générosité mal payée, l'ingratitude, la naïveté qui peu à peu se fond dans le moule de l'hypocrisie générale...
Au début Balzac a été romantique, il a même participé activement à la bataille d'Hernani (il a reçu héroïquement un trognon de chou sur la tête) mais à présent ses personnages penchent vers un réalisme où le cynisme tient plus de place que le sentiment. Il y a encore de l'émotion chez certains personnages, mais elle les dessert plus qu'autre chose, elle les rend pitoyables : ce monde est dur pour les faibles et les naïfs… (je ne suis pas certain que de nos jours ce soit vraiment différent).
« le Père Goriot » est une bonne clé pour ouvrir la porte de la « Comédie humaine » Mais ce n'est pas la seule : essayez donc les « Illusions perdues » vous m'en direz des nouvelles
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J'ai enfin découvert ce fameux Père Goriot si connu et dont j'avais trop tardé à faire la connaissance. C'est chose faite et je peux, et dois, dire maintenant que je ne comprends pas le choix d'Honoré d'avoir appelé son roman «Le Père Goriot», car pour moi il est évident qu'il aurait du s'intituler «Eugène Rastignac» tant il est la force vive de ce roman !

Et j'irais même plus loin en déclarant que ce cher Monsieur Goriot m'a beaucoup agacé. On me l'avait dépeint comme le père le plus touchant de la littérature, l'archétype de l'amour filial, donc j'ai été passablement déçue de me rendre compte qu'il était un père aimant certes, mais ne nous mentons pas; ce qu'il aimait ce n'était pas tant ses filles que l'argent de ses filles. Son obsession de l'argent m'a empêché d'avoir pour lui l'empathie nécessaire pour l'apprécier. Monsieur Goriot est exactement comme ses filles (et par extension le reste de la société parisienne) : l'agent est son seul et unique moteur. Et en cela il m'a fait penser à l'autre célèbre père qui finalement semble être son alter ego : Monsieur Grandet. Ces deux pères ne sont que les deux faces d'une même pièce. Ce fut très intéressant à constater. L'un par cupidité refuse tout argent à sa fille, l'autre par excès d'amour donne tout son argent à ses filles, mais pour les deux argent et amour sont intimement (et péjorativement) reliés.

Comme je le disais, la vrai star du roman c'est clairement Eugène de Rastignac. Que j'avais croisé dans la peau de chagrin en trentenaire déjà bien cynique, alors qu'elle n'a pas été ma surprise de le voir jeune, sans le sous et surtout innocent ! Innocent de toute cynisme, de tout égoïsme et avidité ! Ça ne me l'a rendu que plus attachant ! Mais ce que est formidable c'est que c'est grâce à ce roman qu'on comprend et pourquoi il deviendra ce qu'il deviendra plus tard. On est spectateur du point de bascule du petit Eugène (et de façon éclatante à la toute dernière ligne de la fin du roman).

Bref, il y a tant de personnages et de situations dans ce roman qu'il ne m'est impossible d'accorder un mot pour chacun dans cette critique donc je dois malheureusement m'abstenir. Mais il est clair que cette pension Vauquer est une véritable micro société et encore une fois, s'il était nécéssaire de le redire, Honoré à tout simplement excellé à la créer, la décrire et la faire vivre. Quel génie.

Et une mention spéciale aux premières pages du roman, qui sont déjà célèbres oui, mais qu'à titre personnel j'ai trouvé absolument magistrales ! Un chef d'oeuvre !
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Balzac le maître des descriptions à mon humble avis c est partit !


Il y a longtemps que j ai lu ce livre mais je l ai beaucoup aimé . Je préfère illusion perdues mais le personnage du père Goriot m a touché .

Encore une critique courte et peu intéressante. Je vais vite me reprendre promis !
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Il y a tant à dire sur Balzac et sur chacun de ses romans et en particulier sur son chef-d'oeuvre « Le père Goriot » que les mots et les idées se bousculent en rangs serrés à l'esprit au point que rien ne passe par l'entonnoir de l'écriture. Il faut donc prendre sa respiration, noter quelques idées, faire un tri, sélectionner l'essentiel et ensuite tenter une formulation en sachant d'avance que l'on ne pourra pas tout dire et c'est alors que la peur d'oublier quelque chose d'important vous paralyse encore plus. Essayons tout de même…

Balzac a eu l'idée de son Père Goriot probablement dans le courant de l'année 1834, on trouve dans son carnet d'idées les notes suivantes : « Sujet du père Goriot : un brave homme — pension bourgeoise — 600 francs de rentes — s'étant dépouillé pour ses filles qui toutes deux ont 50 000 francs de rentes, mourants comme un chien. »

Vous avez 40 jours pour en faire un chef-d'oeuvre de 300 pages !

C'est la tâche à laquelle Balzac s'est attelé en septembre 1834 à Saché dans le château de son ami monsieur de Margonne où il était venu pour se « reposer » sur les recommandations du docteur Nacquart.

L'essentiel est dit dans cet énoncé, chaque mot a son importance et l'on est frappé par la simplicité de l'esquisse par rapport à l'importance de l'oeuvre qui va en sortir. Il y est question d'un brave homme, d'argent, de ses filles qui le dépouillent et de sa mort. C'était l'idée de départ De Balzac, un hymne à la paternité, mais en cours d'écriture le génie De Balzac s'échauffe, il crée des personnages exceptionnels, des « types humains » que l'on retrouve dans toute son oeuvre (c'est dans le père Goriot qu'il commence à appliquer sa grande idée du retour des personnages) : Rastignac, Vautrin (inspiré par l'ancien bagnard Vidocq dont s'emparera aussi plus tard Victor Hugo en créant Jean Valjean), Gobsek, le baron Nucingen, la duchesse de Langeais, Horace Bianchon et tant d'autres personnages plus vivants que leurs modèles. En créant ses personnages Balzac change ou plutôt complète la thématique de son roman, il s'agira aussi d'un roman d'éducation, celle d'Eugène de Rastignac qui va passer du jeune homme sensible pétri de bonnes intention à l'arriviste le plus exécrable sous l'égide de Vautrin et de la vicomtesse de Beauséant, celle-ci lui prodiguera ce conseil : « N'acceptez les hommes et les femmes que comme des chevaux de poste que vous laisserez crever à chaque relais, vous arriverez ainsi au faîte de vos désirs. »

Le père Goriot c'est aussi un roman sur l'argent, il en est toujours question dans Balzac, mais aussi un roman sur la bourgeoisie parisienne, les moeurs du temps, le mariage, la corruption, l'hypocrisie et la trahison. Un roman aux multiples entrés et d'une richesse inouïe avec ce thème central du sacrifice christique d'un père pour ses filles.

Le père Goriot est l'un des trois ou quatre grands romans de la littérature mondiale qu'il faut avoir lus. le génie De Balzac s'y révèle à chaque page avec une force d'évocation et une telle vitalité que je ne pouvais m'empêcher de dire presque après avoir tourné chaque page « C'est sublime ! » avec l'étonnement du ver de terre qui rencontre le plus beau papillon du monde.

Comme l'écrivait Maurice Bardèche « … le Père Goriot est plus qu'un moment heureux dans l'art De Balzac, c'est un moment décisif. Tout ce que Balzac avait dispersé jusqu'ici, dans différentes séries d'oeuvres, est réuni pour la première fois et désormais tout se renforce et s'éclaire. Tout est maintenant chargé de pensée, multiplié, et porté, pour ainsi dire, par toute l'oeuvre antérieure… C'est pourquoi le Père Goriot n'est pas seulement le plus grand succès De Balzac, c'est une date capitale dans l'histoire de son oeuvre. Pour la première fois, Balzac est maître de tous les moyens de son art et de sa pensée… C'est le premier chef d'oeuvre De Balzac. »

Je ne saurais mieux dire.

J'ai découvert pour la première fois le Père Goriot vers l'âge de 15 ans, je le redécouvre aujourd'hui à 70 ans avec plus de ravissement encore. Mais pour découvrir Balzac, il faut un temps d'adaptation et commencer peut-être par des nouvelles plus courtes comme « le colonel Chabert » ou « La fille aux yeux d'or » pour se préparer à absorber le choc du Père Goriot et aussi pour lancer au monument que représente la Comédie Humaine, le défi de Rastignac : "À nous deux maintenant !".

– « Le Père Goriot », Hachette n° 1 de la collection des oeuvres illustrées d'Honoré de Balzac (2022), 284 pages.
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Encore une oeuvre qui appartient au canon des lectures obligatoires au lycée (du moins était-ce le cas à mon époque). Ce classique, pas trop long, offre un condensé des grands thèmes balzaciens. La passion, ici la passion paternelle, incarné par le père Goriot, l'ambition, incarnée par Rastignac et le cynisme, incarné par Vautrin. Par certains aspects, l'oeuvre relève du roman noir. La description de la pension Vauquer n'est pas sans rappeler les romans de Simenon. Je reconnais avoir versé une larme sur le destin du père Goriot, rejeté par ses filles après avoir tout sacrifié pour elles. À prolonger par la lecture d'Illusions perdues et de Splendeurs et misères des courtisanes.
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Un monument! La pièce maîtresse de la Comédie Humaine, on y retrouve de nombreux personnages réunis dans une sorte d'auberge parisienne, des personnages plutôt sans le sou, dont certains, à l'instar de Rastignac, espèrent pouvoir grimper dans l'échelle sociale, alors que d'autres, comme le Père Goriot, sont en chute libre, ce dernier étant ruiné par des filles bien peu reconnaissantes. L'écriture est impeccable, on y retrouve d'ailleurs pas mal de "patois parisien" de l'époque, par la bouche des personnages, notamment les terminaisons en "rama".
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Après avoir lu la biographie de titiou lecoq sur Honoré de Balzac, il me fallait lire un de ses romans..
Aventure extravagante dans une pension de famille de la veuve Vauquer. le père Goriot dont on ne sait rien à part le fait qu'il était riche de pouvoir habiter un appartement, puis avec le temps il dût monter dans les étages, sa fortune diminuant.. Encore plus surprenant des visites de deux jeunes femmes. Nous avons un jeune effronté en école de droit, qui voudrait faire fortune et s'insérer dans la société parisienne ,Eugene de rastignac un provincial. Un étudiant en médecine, un ancien bagnard, une jeune fille dont le père l'ignore ( il est pourtant riche).

Tout un monde où Balzac dénonce le pouvoir de l'argent et la soumission des femmes de l'époque, qui n'avaient qu'un second rôle, presque des esclaves des hommes et leurs époux.
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Une histoire triste qui raconte l'histoire d'un père dévoué pour ces enfants. Qui vend son commerce de pâtes afin de satisfaire ses filles et leur apporter une bonne éducation. Qu'elles puissent jouir d'un statut et être mariées à de grandes personnalités (Baron…)
Vite rattrapés par la réalité, ces gendres font tout pour le décevoir.
Un père dévoué et des filles négligentes, qui laissent pour compte leur père, même le jour de ses obsèques. Après avoir récupéré sa fortune, l'amour de leur père n'avait plus d'importance et n'existait plus pour elle. Son amour s'exprimait avant par de l'argent et désormais qu'il ne détient plus rien. il perd de la valeur aux yeux de ses filles et ses gendres. Son seul « compagnon de route » fut un dénommé Rastignac, un personnage au centre des écrits De Balzac mais pas des plus intéressants.
Ce livre montre à quel point l'argent peut être source de malheurs et d'injustice et surtout « l'infini» amour d'un père pour ces filles, qui pour leur soi-disant "bien" vit dans la misère.

Un magnifique livre que j'ai sous plusieurs éditions et que j'adore relire de temps à autre.Et surtout, un des premiers livres que j'ai pris plaisir à choisir et à lire dans son intégralité.
On notera que l'inconditionnel amour paternel du père Goriot est tant excessif que compréhensible. Si ce dernier se retrouve sans sa femme (on n'en sait rien mais la seule mention à cette famille composer d'un père et de ces filles montre à quel point celui-ci est seul). Nous laisse comprendre que ces enfants sont sa seule priorité car il ne lui reste qu'elles.
Et je suis sûre et certaine qu'il emporte avec lui aucun regret.Cependant, nous pouvons être déçus d'un point de vue morale du comportement de ces dernières (Anastasie et Delphine).

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Que dire de nouveau sur un classique si connu que je me demande bien comment il m'a fallu attendre 70 ans pour le lire, peut-être par esprit de contradiction ou de méfiance devant son omniprésence dans les programmes scolaires. Bien sûr, j'avais tort. La lecture des grands classiques apporte autant de plaisir que celle de nos contemporains et relativise le côté novateur de notre monde moderne, du moins en ce qui concerne l'âme humaine. Il faut certes se résigner à certains mots aujourd'hui inusités, à quelques descriptions auxquelles notre époque pressée nous a déshabitués mais l'effort est minime.
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