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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Qui était vraiment Catherine de Médicis ?
Une tête froide qui garde la France sur les rails dans la tempête, ou une Mama italienne, une reine mère ambitieuse qui, malgré son rôle second veut le pouvoir à tout prix ?
Reine de France pendant douze ans, de 1547 à 1559, date de la mort de son époux Henri II, elle subit le pouvoir de son mari, d'après Balzac, qui affirme qu'elle gouverne alors ensuite pendant trente ans, de 1559 à 1589, bien que seulement reine mère.
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Le livre I, "Le martyr calviniste" situe l'action à Blois et Amboise, en 1560.
Le roi François II, fils de Catherine est jeune ( 15 ans ), et pense plus à la reine Marie Stuart dont il est amoureux qu'à la politique. Il a confié le gouvernement aux Guise, oncles de la reine.
Nous sommes, comme avec Robert Merle dans "Fortune de France" plus tard, introduits dans le cercle fermé de la cour par Christophe Lecamus, fils d'un fournisseur de la reine, qui doit transmettre le plan d'enlèvement du roi par les Réformés à Catherine, mais celle-ci est prise sur le fait en train de cacher le document par la reine, Marie Stuart.
Les Guise arrêtent le chef des Réformés, le prince de Condé et le chef de la conjuration : La Renaudie. Christophe est soumis à la Question. le châtiment est terrible : environ 1500 réformés sont pendus ou noyés. François de Guise est nommé lieutenant général par le roi qui meurt peu après : cette mort "arrange" ( ? ) bien Catherine, car elle devient alors régente du nouveau jeune roi de 10 ans, et les Guise sont relégués au second plan.
Ce livre I est d'une grande qualité.
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Le livre II, "La confidence des Ruggieri", place l'action en 1573. Catherine a fait signer l'action de la Saint Barthélémy au roi Charles IX, 22 ans, action qui aurait dégénéré en tuerie, Charles, [ cyclothymique ], ne souhaitait pas cela, car il aimait bien son père Coligny, alors chef des Calvinistes.
Ce livre révèle la seconde passion de Catherine après le Pouvoir : l'astrologie. Elle a auprès d'elle, outre les Gondi, deux astrologues florentins fictifs ( ? ), les Ruggieri qui lui prédisent l'avenir : son fils va bientôt mourir. Charles, lors d'une vauriennerie, les repère avec leurs fioles sous les toits, et les arrête. Laurenzo Ruggieri ressemble à Panoramix, ou au père Fouras... Interrogé par le roi, il sort un boniment de prédictions convainquant, auquel, on le sent, Balzac ne croit pas.
Au passage, il signale que la maîtresse du roi épousera un "Balzac".
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Le livre III permet à un avocat invité à un dîner mondain en 1786, d'évoquer un songe : il a parlé à Catherine de Médicis, qui relativise la Saint Barthélémy [ 20.000 assassinats dans la France entière quand même ] par la révocation de l'Edit de Nantes de Louis XIV qui a fait, selon elle, trois fois plus de morts, et par le fait que, toujours selon elle, Saint-Louis a laissé dix fois plus de Français en Egypte lors de la septième croisade.
Mais surtout, elle prédit à l'avocat que ces actions des Réformés préparent l'anéantissement du clergé catholique et de la noblesse.
A la fin du livre, on apprend que cet avocat est Robespierre.
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De ces trois livres "sur Catherine de Médicis" écrits à des époques différentes, 1828, 1836, et publiés en un seul volume en 1842, je retiens un plus fort questionnement sur cette époque complexe, après avoir croisé les plumes de Robert Merle, Alexandre Dumas et Honoré de Balzac.
Concernant la forme, les livres II et III semblent quand même bien tirés par les cheveux ; seul le livre I nous apporte une intrigue digne d'un grand écrivain : )
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Il s'agit là d'un roman historique d'une forme originale, composé en trois parties inégales, la dernière étant déconnectée de l'époque historique en question, puisqu'elle se déroule aux abords de la Révolution, en 1786. J'ai pris ce roman dans l'ordre chronologique de la Comédie Humaine, et j'y ai retrouvé avec plaisir des personnages que je connaissais bien, Charles IX, le Prince de Condé, ainsi que ceux qui formeront la trame de la Reine Margot d'Alexandre Dumas - de mémoire, Catherine de Médicis y avait une image plutôt négative, alors que Balzac s'attache à la réhabiliter.

Je connaissais beaucoup moins Catherine de Médicis que les rois ou reines de la période qui a suivi, avec Henri IV, Marguerite de Valois, Henri III, les Guise. J'ai appris que c'était une femme redoutable en politique, c'est-à-dire maîtresse en manipulations : elle semblait notamment experte à jouer des uns contre les autres et à organiser des réunions secrètes dans son château De Blois ou au Louvre, surveillée comme elle l'était par les Guise. Dans la première partie, la plus longue, un jeune protestant doit aborder Catherine pour lui remettre les plans du Prince de Condé ; c'est un complot et il risque sa tête s'il est découvert. Il se dévoue toutefois et protège Catherine lorsque les documents sont découverts à quelques secondes près par Marie Stuart, épouse du Roi François II, fils aîné de Catherine (une sacrée peste, nièce des Guise et elle-même catholique intransigeante). le jeune homme se tait, même sous la torture (bien décrite il faut le dire - merci Balzac ! - mais il échappe à la mort et reverra Catherine et son fils, le nouveau roi Charles IX.

La seconde partie, fort intéressante, nous montre Charles IX découvrant la nature des travaux des frères Ruggieri : Laurent l'alchimiste et Cosme l'astrologue, qu'il a surpris et fait arrêter, et qu'il interroge secrètement avant de les relâcher. C'est par ce dialogue avec les deux Italiens que Balzac démontre que Catherine n'est pas une empoisonneuse, et tente de justifier les décisions politiques qu'elle a prises, comme la Saint-Barthélémy. Balzac étant royaliste, il est évident que pour lui Catherine a surtout tenté de sauver la royauté, et s'est seulement défendue pour maintenir la branche des Valois par ses fils, sur le trône. Or, selon la légende entretenue par Balzac, la brièveté des règnes de ses trois fils avait été prévue par l'astrologue, sur qui elle se reposait énormément. Balzac en profite également pour faire une longue présentation de l'alchimie, et de l'existence d'une confrérie secrète qui poursuivrait l'entreprise de la recherche de l'immortalité, le Grand Oeuvre, malgré la destruction des Templiers.

La troisième partie présente deux rêves, qui sont en fait des allégories de la fin de l'Ancien Régime et de la Révolution à venir, et qui mettent en scène Robespierre et Marat. Pour Balzac, l'esprit d'examen, le doute, découlent directement de la religion réformée ou calviniste, et tendent à mettre à bas la royauté. C'est donc un roman politique autant qu'historique. À mon avis, il vaut mieux garder cela en tête en lisant le roman, et si possible être familier.ère De Balzac, de ses théories et de son style, car la lecture n'est pas facile, l'intrigue progresse lentement, cela pourrait décourager plus d'un lecteur ou lectrice. Et pourtant, comment dire ? C'est Balzac : il peut tout oser, son texte prend une telle ampleur et ses développements sont tellement ingénieux, son intelligence tellement brillante, que cela force l'admiration et stimule la réflexion.
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Le titre pourrait faire croire à une étude historique ou un cours d'histoire, et ce pourrait en être si ce n'était Balzac le narrateur ; c'est un moment d'histoire présenté comme un roman d'aventures, une histoire de complots et d'alchimie et de trahison... un roman de cape et d'épée...
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