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Dans « Alto Braco », nous partons à la découverte de l'Aubrac. L'auteure nous y plonge avec des descriptions qui sentent bon la terre, la terre paysanne, celle chérit par ses habitants, celle qui les fait vivre, celle qui leur est indispensable. Comment l'oublier quand on la connue? Ben Brune a oublié, elle a tout oublié de ses vacances là-bas, de sa famille, de son appartenance. Brune va redécouvrir, réapprendre l'Aubrac par ce voyage, ce voyage pour enterrer sa grand-mère dans sa terre natale selon les souhaits de celle-ci. Brune va petit à petit se réapproprier cette terre, ses origines, renouer avec son père, son cousin et apprendre des secrets, des secrets de famille. Brune va également découvrir la réalité des élevages de vaches, ces animaux presque plus importants que les humains dans cette région de France. Elle va découvrir la guerre entre éleveurs, la guerre des prix à cause des Italiens, et la guerre avec l'apparition du bio. Brune va aussi lutter contre sa phobie des couteaux avec son cousin qui habite à Laguiole, va goûter la bonne viande. Brune va découvrir son appartenance à cette terre.

Dans « Alto Braco », Vanessa Bamberger m'a fait connaître cette région que je connais mal. J'ai appris beaucoup aussi bien sur l'élevage de vaches, sur la guerre des prix, sur le bio de plus en plus présent, sur malheureusement les abattoirs. Ce livre m'a fait voyager, m'a transportée dans un univers que je ne côtoie pas. Et surtout, ce roman met en avant l'appartenance, l'appartenance à une terre, à une famille, à des traditions. Il y est question également de transmission, du métier, des valeurs et des secrets. En effet, le personnage de Brune va découvrir d'où elle vient réellement, d'où vient aussi ses grands-mères et pourquoi ce pacte entre elles. « Alto Braco » est une histoire familiale, une histoire régionale, une histoire de transmission et d'appartenance. L'auteure y a mis beaucoup d'elle en plus de ses recherches pour nous livrer au plus juste une belle histoire où tout est important, où rien n'est laissé au hasard, où tout s'emboîte. « Alto Braco » est un trait d'union entre le passé et le présent dont nous devons en avoir conscience!
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Bel hommage à ce magnifique pays qu'est l'Aubrac au carrefour entre la Lozère, le Cantal et l'Aveyron. Il se trouve que ma famille est originaire de cette région et que mon prénom vient de là, d'un petit village au pied de l'Aubrac dans la haute vallée du Lot (olt). J'ai eu également l'occasion de traverser l'Aubrac à pied sur le chemin de Compostelle. Mais parlons du livre. Brune est une parisienne élevée par sa grand-mère et sa grand-tante, issues de la migration des aveyronnais à Paris. Elle n'a de l'Aubrac que de vagues souvenirs de vacances. Mais au décès de sa grand-mère qui avait émis le voeu d'être enterrée dans son village natal, Brune va l'accompagner à sa dernière demeure et par là-même renouer avec ses racines. Elle va redécouvrir d'abord un paysage magnifique, les descriptions de la nature parsèment le récit avec beaucoup de talent et de poésie, des traditions, elle va renouer avec ses cousins, son père aussi. Mais elle va surtout aller de découverte en découverte. L'image de ces deux femmes qui l'ont élevée va changer, elle va découvrir des secrets de famille et comprendre pourquoi son père retourné au pays ne l'a pas élevée au décès de sa mère. Elle va aussi s'engager sur l'exploitation agricole de son père et l'amener à évoluer. le roman nous amène aussi à mieux comprendre le vécu des éleveurs à la croisée des chemins entre tradition et modernité.
Lu dans le cadre du challenge multi-défis 2019 sur l'item un livre dont le titre ne comporte pas la lettre e.
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Des femmes...
Un petit article dans Elle, un dernier exemplaire en vitrine chez une libraire qui l'a beaucoup aimé, une belle photo de la romancière et un titre intrigant : Alto Braco. C'est parti pour un très bon moment de lecture. Il est devenu tellement difficile de trouver un bon roman qui ne soit pas dur, déchirant ou violent !

Alto Braco est une histoire de femmes, une histoire familiale inspirée par celle de l'auteure. C'est aussi l'histoire d'une région bien particulière, l'Aubrac. Les personnages sont beaux, Douce, Brune et Granita, qui doivent prendre leur vie en main. Les paysages et les sensations qu'ils font naître m'ont embarqué. J'ai beaucoup aimé la délicatesse qui se dégage de ce récit. Aucun temps mort dans cette histoire, j'ai découvert les enjeux de l'élevage bovin, l'histoire des bougnats, salivé à la description des plats régionaux.

Si en refermant ce livre, vous avez des idées d'escapades, vous n'êtes pas les seuls !
Lien : http://sousinfluences.com/in..
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Très beau livre sur nos racines et sur l'Aubrac, pays que j'adore!
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"Alto Braco" est un menu : mise en bouche, hors d'oeuvre, viandes et entremets. Mais aussi un nom bien mystérieux et audacieux (comme titre de roman) qui veut dire "haut lieu" ; ancien nom du plateau de l'Aubrac ; que Brune, personnage principal du roman va traverser en venant y enterrer Douce, sa grand-mère.

Le berceau de l'enfance de Brune, hors c'est le trou noir, le néant pour cette parisienne qui ne reconnait rien, qui a tout oubliée de cette terre. Car, après la mort de sa mère, Brune est venue grandir à Paris, au dessus du bistro tenu d'une main de fer par Douce et sa soeur Granita. Ses deux femmes aux caractères bien trempés, d'un grand sens de l'humour ont élevées Brune en esquivant le passé de la famille.

Le retour dans ce pays d'élevage, de vache, de terre, de volcan, de nature et à la fois dépassé et ultra-moderne. La vérité des origines de Brune se révèle par petite touche et avec une grande bouffée d'air qui enivre et donne a Brune une envie d'appartenance.

"Alto Braco" sent l'intime, grâce au lexique occitan utilisé, aux petites anecdotes ; sent la paille, la ferme, les vaches, les ruisseaux, les lacs, qui entourent des existences simples mais aussi complexes et cruelles.
Les descriptions nous apprennent sur les vaches de l'Aubrac, sur cette région (complètement inconnu pour ma part), sur l'univers de la production de la viande et aux différents conflits entre les éleveurs.

Vanessa Bamberger réalise grâce a son second roman des portraits de femmes réalistes, belles et fortes. Douce et Granita, les soeurs indissociables, telle des siamois (du a un pacte d'enfance) animent le récit par leurs caractères à la fois différents et complémentaires. Cette grand mère est tellement piquante qu'elle est adorable. le personnage de Brune est tout aussi réussi, on a l'impression de découvrir l'Aubrac comme elle le découvre, à travers ses yeux, l'auteure a le don de nous transporter dans son histoire, prête à tout remettre en question pour être en accord avec elle-même.

"Alto Braco" est un hymne régionale, une ode à l'Aubrac, à cette région sauvage, qui donne à réfléchir sur l'élevage d'aujourd'hui comme sur notre histoire individuelle et collectif. Une histoire qui décrit avec brio sur la nécessité de la transmission et de comprendre d'où l'on vient, de connaitre ses propres racines pour pouvoir se construire. Une écriture imagée telle une déclaration d'amour a cette région comme a ces deux femmes (inspirés de la famille de l'auteure).

Ce roman réunit tous les ingrédients pour faire de cette histoire une belle réussite : des personnages forts, une plume belle, délicate, teintée d'Aubrac, d'une histoire de famille pleine de secret et de transmission, d'un texte qui tisse les liens entre passé et présent.

Roman sélectionné et lu en tant que membre du jury du prix roman France Télévisions 2019.
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Brune est directrice de crèche et vit à Paris. Elle adore sa grand-mère Douce et sa grande -tante Granita, qui l'ont élevée à la mort de sa mère. Juste avant de mourir, Douce demande à être enterrée dans son village natal : Lacalm, dans l'Aveyron. Brune respecte son voeu, même si Granita désapprouve : Lacalm n'était-il pas devenu entre les deux soeurs, une insulte qu'elles se jetaient à la tête quand elles se disputaient ? Mais Brune tient bon et prend la route avec Granita pour le plateau de l'Aubrac où a lieu l'enterrement. Elle va découvrir alors ses racines, son histoire familiale et ainsi se découvrir elle-même…

le livre est divisé en chapitres qui évoquent un repas : « mises en bouche », « hors d'oeuvre », « viandes », « entremets » ; et ce livre se déguste vraiment comme une gourmandise ! C'est un véritable voyage sensoriel où tous les sens sont sollicités : le goût (thé d'Aubrac, le goût de la viande…Brune pourtant n'aimait pas la viande !), les parfums, la vue, le toucher…Quand on ferme le livre, on a envie nous aussi de nous rendre sur l'Aubrac (oui, il faut bien dire « sur », le livre explique pourquoi !), et tant pis si on nous traite de « cabourdasse » !
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« Alto Braco » est un hymne régionaliste. Il enclenche dès l'incipit « Je me suis réveillée en sursaut » un retour ancestral alloué aux racines existentialistes. Puissant, empreint d'une écriture habile, ciselée, précise, aérienne, la lecture en devient voyageuse. le regard se dirige subrepticement vers la narratrice, en l'occurrence Brune. On ressent la vie à bras le corps dans ces lignes magnifiées de sens, de senteurs. le terroir emblématise une quête essentielle et nourricière. On respire l'air frais. L'idiosyncrasie d'un monde en roue libre où l'habitus bien plus que l'autarcie semble une coutume amplifiée de raison et de nécessité. L'Aubrac s'éveille dans ce récit, devient cette encre, qui, sans elle, les lignes n'auraient pas cette teneur sociologique et sentimentale. Tout se tient dans ce décor, ces rites riches de secrets, ces habitudes, ce savoir-faire millénaire. Alto Braco,est un haut lieu mythique, attisé par une poésie nostalgique «Le plateau ressemblait il est vrai, à certains paysages peu habités. Et, comme eux, croyais-je en cet instant il offrait l'immensité. » Brune, en narratrice hors pair pose le « Je » à l'instar d'une photo en noir et blanc arrachée à la muraille des souvenirs. Elle se cherche, pousse du pied ce conformisme où sa vie teintée de Bovarysme emmure ses élans. Les pans de cet Aubrac parabolique s'effritent au fur et à mesure que Brune s'affranchie. Son attachement à cette terre-mère semble les métaphores de Douce et Granita ses deux mères gémellaires. Ces dernières plus que mères pour Brune auront forgé son espace vital, glaises de ferveur, de foi et d'endurance. « Alto Braco » est une cartographie sincère, lucide d'un Aubrac qui se dévoile, kaléidoscope d'un passé révolu et d'un futur modernisé. Ce roman est une délivrance bénéfique, digne, altière, heureuse et apaisante. Un arc-en-ciel qui illumine l'Aubrac. Publié par les Editions Liana Levi, ce roman de Vanessa Bamberger est en lice pour le Prix France Télévision le livre 2019 Catégorie romans.
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"Alto Braco" est le second roman de Vanessa Bamberger, chez Liana Levi. C'est un texte riche, qui tisse des liens serrés entre passé et présent, entre les terres de l'Aubrac et les bistrots parisiens, unis par les liens familiaux, réunis par le pouvoir convivial de la nourriture partagée.
Brune a été élevée par sa grand-mère, Douce et se grand-tante, Granita, au-dessus du café-restaurant tenu par les deux femmes. A la mort de Douce, Brune et Granita retournent sur le plateau de l'Aubrac, leur terre d'origine, pour l'enterrement. Brune découvre alors une nature d'une beauté époustouflante, mais aussi la réalité de la vie et des choix des éleveurs, loin de ses a priori de 'parisienne' coupée de la terre - et les anciens secrets de famille qui surgissent alors achèvent de la bouleverser totalement.
"Alto Braco" est un très beau livre sur la transmission, et la nécessité de comprendre sas racines pour pouvoir se construire. Vanessa Bamberger réalise de magnifiques portraits de femmes, que ce soit Brune, la narratrice, ou ses deux grands-mères aux caractères si opposés.
Ode à une région âpre, sauvage, magnifique, ce livre offre également une réflexion sur l'activité de l'élevage aujourd'hui ; sans rentrer dans des considérations trop techniques, le panorama se dessine peu à peu: au loin, les injonctions de 'l'Europe', au coeur, les choix des éleveurs d'adopter des techniques plus ou moins modernes, et puis le passage des bêtes 'à l'international', sans oublier les clivages entre amateurs de 'bonne viande', acheteurs de steak haché et non-consommateurs.
Etonnamment, Vanessa Bamberger parvient à garder un parfaite cohérence de ton, pour ce récit multi-facettes, qui mêle avec une grande délicatesse l'histoire individuelle au destin collectif, et même opère un rapprochement hardi entre l'homme et la bête, ou plus précisément entre ces femmes de l'Aubrac et...les vaches ! Pour la suite, cliquez sur le lien !
Lien : https://bit.ly/2tBA9nr
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Mises en bouche. Hors-d'oeuvre. Viandes. Entremets. En quatre parties, Vanessa Bamberger nous invite à savourer un menu à faire papillonner les papilles et vibrer tous les sens. de Paris jusqu'à l'Aubrac, on suit Brune, la narratrice, dans un voyage à la fois géographique et mémoriel qui lui fait démêler les fils d'une histoire familiale embrouillée de silences et de secrets. Elevée, après la mort de sa mère, par Douce, sa grand-mère, et par Granita, la soeur aînée de celle-ci, la jeune femme ne connaît de leur pays natal que quelques images floues de vacances passées et, surtout, le rejet méprisant que Douce et Granita ont toujours ostensiblement montré envers leur village et leur région d'origine. La mort de Douce et son incompréhensible dernier souhait d'être inhumée à Lacalm déclenchent une succession de révélations qui jettent un tout nouvel éclairage sur le volontaire exil des deux soeurs, mais aussi sur le terroir ancestral. de nouveaux liens se créent, d'autres se délitent, d'autres encore émergent de la gangue de silence où ils étaient enfermés. Brune apprend à re-connaître cette terre âpre, rugueuse comme Granit-a, et aussi conciliante que D(d)ouce.
En équilibre entre trois départements, entre traditions et modernité, entre générosité et infortune, l'Aubrac se dessine par les sensations contradictoires qu'il éveille. du brouillard où l'on s'égare à la luminosité des jours d'été, des odeurs d'étable à celles du repas traditionnel, de la saveur d'un bonbon, tout droit sorti de l'enfance, au goût amer des trahisons et des mensonges, les mots agencés par l'auteure vont au-delà de l'évocation et érigent les phrases en espaces sensoriels, affectifs mais aussi concrètement économiques lorsqu'il s'agit, par exemple, de constater les choix possibles des modes d'élevage. Avec les personnages, on arpente et on éprouve ce territoire matriciel, capable de nourrir comme de bannir.
A mesure que Brune recueille le point de vue de "ceux qui restent", le passé se recompose différemment, à l'image des saisons qui passent et des paysages mouvants. La narration progresse en puisant dans la mémoire familiale les éléments qui bousculent le présent, comme si l'Aubrac même apportait des réponses. le roman questionne ainsi la terre où les racines de chacun perdurent quoi qu'il arrive et continuent d'irriguer des vies lointaines. Je l'ai lu comme on fait un voyage, tous sens en éveil, de manière à garder les émotions indicibles de la découverte et j'en ai apprécié la belle intensité.
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Mère, père et… terre ! Comme le dit la grand-tante de la narratrice au début du roman : à la campagne, les psys ne sont d'aucune utilité. Brune, l'héroïne, interroge sa mémoire, celle de sa mère morte en couche, celle de son père qui a fuit le malheur et les responsabilités. Il lui reste ses aïeules… et la terre de l'Aubrac. La terre suffit, elle est le début et le commencement de tout. La terre et les sacrifices qu'elle demande à ceux qui la sollicitent, son ingratitude, sa dureté, sa bonté aussi, quand le fruit du labeur nourrit et donne un sens à la vie. Brune croyait refermer le livre de son histoire familiale en enterrant sa grand-mère mais elle en découvre de nouveaux chapitres en arpentant les terres austères de l'Aveyron. Plus elle en apprend sur cette terre, ses secrets inavouables, ses hommes, ses animaux (« ici les vaches sont plus importantes que les le gens »), plus elle prend conscience de son identité et de son lieu d'appartenance (on dirait where I belong, en anglais). Et si le fait d'appartenir à une terre et d'y grandir un peu nous marquait à jamais, en produisant une « épimutation » ? Dans une écriture raffinée et une tradition qu'on n'avait perdue depuis des auteurs comme Genevoix ou Vialatte, Vanessa Bamberger se risque à nous parler de racines et du retour aux sources. le pari était osé, il est réussi. On ne s'ennuie jamais, on s'éprend des personnages et on apprend beaucoup (l'Aubrac, les bougnats de Paris, l'élevage, la viande, le bio...) On sent que Vanessa Bamberger a potassé son sujet et qu'elle a l'ambition de nous transmettre l'intégralité de son savoir – c'est l'unique reproche que je lui ferais. On lui pardonne volontiers, à une époque où les écrivains se prélassent dans une autofiction qui ne sort pas du périph'. le voyage, qu'il soit aux antipodes ou dans l'Aveyron, est toujours salvateur.
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