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4,14

sur 359 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Doit-on ajouter de l'horreur à l'horreur ? Ajouter de la nuit à la nuit ?
le néant au néant ?


Pourquoi ai-je choisi ce livre ? Moi, qui ne lis jamais de roman policier,
de thriller, moi, qui n'aime pas que l'on prenne prétexte de meurtres
pour commettre tous les crimes.


Baad c'est un peu l'air irrespirable de notre temps. Une certaine idée
phénoménale. Une remise gracieuse d'un ordre que l'on voudrait moral.
Un happy-end qui se voudrait fondamental. Une utopie peut être.


Alors pourquoi avoir choisi ce livre ?

Parce que le coeur de son histoire bat en Afghanistan.

Parce qu'il décrit l'enfer que traversent des femmes , des filles,
tous ces enfants, tous ces peuples, ces villages.

Parce qu'il me rappelle également la beauté de ce pays, malgré tout,
malgré ces innombrables guerres, le carnage, malgré le trafic de
drogue, l'esclavage des corps, malgré l'horreur fanatique engendrée
par une pseudo secte politico-religieuse de mafieux.

Non il n'était pas nécessaire d'ajouter de l'horreur à l'horreur.
Mais j'aime croire que Jehol reviendra.
Qu'il n'est pas mort, qu'il est là-bas, quelque part sur ces montagnes.
Qu'il veille sur l'esprit du Lion du Pandjchir.

Alors voilà pourquoi ce titre a retenu mon attention.
Voilà pourquoi je l'ai choisi.
Même si parfois l'action est par trop véloce, par trop évidente ,
les ficelles un peu grosses.


On voudrait croire que tout est possible. Que les méchants seront bien
les perdants. Que l'horreur s'arrêtera.
Mais est- ce là le rôle de la littérature ? Mettre de l'ordre ?
Il y a eu ,déjà, tellement, tellement de fois.

Est-ce que je demande trop ? Peut on écrire sans littérature ?

Est ce bien sur ce terrain que mes propos doivent rejoindre le propos de
ce livre ?


Ces sales guerres ne finiront qu'en décompte de faits.

Une longue, si longue liste de crimes, d'abominables méfaits.

Il fait tellement nuit qu'on ne distingue plus l'immensité du mal.


Bien sur il faudra du courage, de l'obstination, beaucoup d'espoir pour
que l'horreur s'arrête. Bien sur. Certainement.
Mais il faudrait surtout l'innocence, l'innocence de le croire.
Pour cela il faudra qu'il nous en reste, encore, ne serait ce même
qu'un peu.

Opération Masse critique, mai 2016, Babelio.


« I call. You're stone.

One day you'll look and find I'm gone. »

Landay.


http://www.poetryfoundation.org/media/landays.html

Astrid Shriqui Garain
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Baad

On parle en introduction des multiples vies de l'auteur… C'est justement la qualité des Enarques de pouvoir se glisser dans toutes les poches. Un jour à la construction publique, le lendemain à la circulation et entre deux à la rédaction d'un polar. Et dans les trois cas tout est impeccable, étudié, renseigné; les résultats sont répertoriés, traduits, vérifiés. Tout est bien carré.

Cédric Bannel parmi ses multiples vies en a passé une en Afghanistan. Ses expériences donnent une vérité indéniable aux personnages, aux situations, aux paysages et aux climats. le plan du livre est fonctionnel et compréhensible pour le lecteur. Réparties avec un hasard calculé en dix chapitres en forme de compte à rebours, des scènes courtes et synthétiques le font suivre le cours de la vie de chacun des personnages. Il n'est jamais perdu (le lecteur…) et il avance dans le suspens sans trop de surprises mais avec un intérêt soutenu.

Dans ce pays dévasté moralement et physiquement par des occupations successives, la religion est le liant. Autant dire qu'Allah est mis à toutes les sauces et que chaque groupe ou chaque individu sait détourner à son avantage les sourates du Coran.
Tout cela est décrit précisément avec une dose raisonnable de violence, et peu de sexe. (Pour rétablir l'équilibre il faudrait lire « l'homme de Kaboul » de Gérard de Villiers publié en 1972 que Cédric B. n'a sans doute pas lu puisqu'il a donné le même titre à un de ses livres publié en 2011 !)

Raconter l'histoire même très partiellement serait dommageable au roman puisque ce roman n'est justement qu'un récit. Aussi, mieux vaut éviter la quatrième de couverture particulièrement racoleuse qui ne traduit en rien la retenue distinguée du vocabulaire, la sobriété des phrases, la syntaxe chic. Tout juste faut-il savoir qu'il y a des bons serial killers et des mauvais serial killers. Il y a ceux qui tuent des gens en masse pour tout un tas de raison qui sont des bons serial killers et ceux qui tuent des petites filles par vice qui sont des mauvais serial killers.
On apprend que les politiciens sont corrompus, que la police est corrompue, que les trafiquants sont encouragés à trafiquer et les paysans à travailler la terre dans le seul but de récolter du pavot. Que la prostitution prospère. Qu'Allah est grand.


Très ENA, la courte introduction de l'auteur nous informe que malgré les conditions de vie épouvantable en Afghanistan, 71% de la population est « confiante en l'avenir », ce qui lui permet d'atteindre les premières places du classement Win-gallup de l'optimisme. Ce qui lui fait une belle jambe pour celles qui lui restent.

Je ne comprends pas le sous-titre de Baad (Une enquête de…) puisqu'à ma connaissance Nicole Lugano (quel nom bête) et Oussama le qomaandaan Kadar se rencontrent ici pour la première fois. Je ne comprends pas non plus la liste des personnages avec leurs rôles respectifs dans l'histoire en fin de volume. Sauf à prendre le lecteur pour une bécasse qui n'arrive pas à retenir tous ces noms étrangers (auquel cas il aurait fallu mettre cette liste au début et, disons-le, flinguer tout suspens).

En résumé, voilà un bon produit littéraire exportable et agréable à lire en toute circonstance, à mettre entre presque toutes les mains et dans toutes les têtes que la misère du monde n'effarouche pas, sans prise particulière de risque éditoriale et, à mon sens, au-dessus du lot.
Merci donc à Masse critique de m'avoir fait connaître Cédric Bannel dont j'attends le prochain avatar.




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Un polar qui se passe en Afghanistan. L'auteur semble très bien connaitre ce pays qu'il nous fait découvrir au gré de son enquête. Tout y passe : paysages, montagnes, problèmes politiques, omniprésence de la drogue dans la vie des afghans, corruption...
Quel dommage que ce pays sombre dans le chaos depuis plusieurs décennies...
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Enquête policière se déroulant principalement à Kaboul et tournant autour de deux enquêteurs et de deux intrigues principale. L'une, gérée par OUssama, ancien tireur d'élite, consiste à poursuivre le tueur de plusieurs petites filles. L'autre, débutant lorsque Nicole, enquêtrice principale autour d'une nouvelle drogue à Paris, se fait enlever.
Les deux enquêteurs vont se rencontrer, pour le meilleur....et pour le pire.
L'histoire est bien documentée et bien construite. Les méthodes locales (Afghanistan) et l'ambiance sont assez intéressantes car cela change des polars habituels, aux trames vues et revues.
Par contre, je ne suis pas parvenue à entrer vraiment dans l'histoire. Je ne sais pas me l'expliquer car, grande lectrice (moyenne de 200 livres par an), je plonge souvent très rapidement dans l'univers proposé par l'auteur. Ici, la magie n'a pas opéré et je me suis retrouvée spectatrice extérieure de ce roman que j'ai lu sans jamais vraiment accrocher ni être transportée dans l'intrigue.
Dommage car sur le fonds, beaucoup d'éléments étaient pourtant réunis pour faire de ce roman un excellent moment noir.
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Ce roman est une immersion dans la culture Afghane entre modernité et tradition.
On est dans le vif du sujet dès le premier chapitre, c'est la troisième victime, des jeunes filles sont tuées et retrouvées vêtues de tenues de cérémonies. le commandant Kandar, flic droit et agnostique, doit faire face à travers cette enquête aux pires horreurs perpétuées au nom de la tradition et des pires travers. Il devra composer avec la tension que cette enquête disséminera dans son équipe. Nous suivons Nahid, mère qui va devoir lutter contre l'une des ires traditions de son pays, le mariage forcé de sa fille, un témoignage émouvant et parfois la lecture est très dure en tant que mère.
L'auteur ne nous sert pas une mais deux enquêtes, nous suivons donc Nicole Laguna, qui va devoir se mettre au service de la mafia Italienne afin de découvrir qui en veut à ses enfants.
Comme d'habitude, Cedric Bannel nous dépeint avec précisions l'Afghanistan et ses moindre travers, mais aussi que ce pays est en souffrance, entre modernité et religion.
Lien : https://mamantulisquoi.wordp..
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Je remercie la maison d'édition Robert Laffont et NetGalley pour la lecture de ce livre numérique.

Déjà j'aime bien la couverture et le résumé qui donne envie, car j'aime beaucoup les policiers. Malheureusement, l'histoire n'a pas pris autant que je l'aurai voulu. Comme l'indique le résumé, un tueur de petites filles sévit en Afghanistan mettant en bourrique le quomaandaan Kandar, Nicole une ancienne des services secrets entre autre se bat pour sauver ses enfants et son mari qui se retrouvent aux mains de mafieux. Les deux histoires ont un point commun qui est voyant très rapidement.

L'histoire de Nicole, qui vit en France, va tout faire pour sauver sa famille. Ancienne dans bons nombre de services spéciaux, elle est dans la ligne de mire d'un gros bonnet. Son enlèvement, suivi de ceux de ses deux enfants et de son mari devient effrayant. Une tension nerveuse la fait travailler très vite. Logique et pertinente, son esprit tourne à une vitesse folle. Une histoire de drogue qui va soit s'arrêter soit continuer de manière tragique.

Du côté de l'Afghanistan, plusieurs petites filles sont retrouvées mortes, toutes habillées de manière très chics. L'auteur nous montre la pauvreté du pays, les us et coutumes dont j'ai eu beaucoup de mal à digérer. La place de la femme n'existe pas. Elles sont là pour avoir des enfants, servir, être utilisées tels un objet. Certains hommes leur laisse leur liberté, mais ils sont excessivement rares, tout comme Oussama Kandar. Ce dernier conçoit certains points, il est très croyant, agit en fonction de ce qu'il est : le commandant de police, mais aussi en fonction de sa religion.

Morts et drogues sont partis intégrantes du texte. L'un ne va pas sans l'autre. Que se soit dans un pays ou un autre, il y a inexorablement un lien entre les deux.

J'ai eu du mal avec pas mal de passages, beaucoup de descriptions sur le pays Afghan qui m'a déconnecté. Je pense aussi que la vision des hommes pour les femmes m'a rebutée à plusieurs reprises. Pourtant le sujet est intéressant, deux histoires qui se rejoignent pour aboutir à un même but : l'arrêt d'un monstre. Sauf que cela n'a pas été stupéfiant comme lecture pour ma part. Je pense aussi que certains mots de ce pays, de ces religions m'ont perdu.

J'ai aimé la façon dont Nicole et Oussama se débrouille pour en finir, par contre j'ai trouvé long l'histoire pour y parvenir. C'est trop sombre par moment et trop réaliste aussi pour moi. Cela n'enlève en rien la qualité de l'écriture de l'auteur.

http://chroniqueslivresques.eklablog.com/baad-cedric-bannel-a126813222

Lien : http://chroniqueslivresques...
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Quand tu lis un résumé comme celui présenté en quatrième de couverture de BAAD de Cédric Bannel tu ne peux que penser que ce livre va être une tuerie. Parce que tu vois d'ambler que l'auteur joue dans la cours des grands.

D'une part, un sujet sensible qui va donner lieu à une enquête que tu espère grandiose et dont tu crois que tu ne vas certainement pas en sortir indemne. D'autre part, différents situations étonnantes qui vont se greffer petit à petit à cette enquête et qui vont apporter leur pierre à l'édifice. Et avec tout ça, un panel de personnages qu'on qualifiera d'inoubliable…
Tant de sujets que l'auteur est prêt à traiter pour le plus grand plaisir de nous autres lecteurs que nous sommes. Et là tu te dis, que ça ne peut pas rater, que tu vas passer un excellent moment, que tu as entre les mains le livre de l'année…

Et puis… tu lis le livre.

Et rien de tout cela n'est !

Ce que je trouve vraiment dommage parce que le sujet de départ m'avait beaucoup intéressé. L'alternance entre les deux enquêtes apportait un rythme propice à une lecture très agréable… et donnait cette envie pressente d'arriver au moment de leur croisement pour enfin répondre à nombre de questions qui défilaient dans ma tête…

Mais voila, une intrigue trop vite révélée/devinée, l'histoire qui s'essouffle petit à petit laissant naître une pointe d'ennui, grandissante au fil du reste de la lecture. Un panel de personnages certes, mais beaucoup trop d'entre eux qui ne sont qu'utilisés et n'apportent finalement pas grand-chose à l'histoire, si ce n'est expliquer ce qu'est/était l'Afganistan… Une enquête qui piétine et qui perd de son intérêt vu qu'on comprend assez rapidement qui a fait tout ça…

Ce qui m'a vraiment dérangé dans cette lecture, c'est qu'on ne sait plus ce qui est vraiment important à retenir. Il se passe beaucoup de chose, si peu traités pour la plupart et un lien beaucoup trop ténu et pas assez accrocheur à mon sens… Par ailleurs, une enquête au début trop longue qui pose ce sentiment d'ennui et qui vers la fin du roman fini par accélérer et évoluer un peu trop facilement ce qui compromet un tantinet la crédibilité de l'histoire, et lui donne une fin vraiment trop facile.

Malheureusement, quand on est habitué à lire des policiers ou thrillers dans lesquels les auteurs maltraitent et torturent leurs personnages et leurs lecteurs avec, ça ne laisse que peu d'intérêt à ce genre d'histoire ou une petite scène gore ou deux (vraiment petite) pointe le bout de son nez…
Il y a beaucoup d'éléments pour lesquels j'aurais voulu plus de détails, plus d'explications. Comme par exemple le fait qu'un certain attentat contre une personne en particulier n'a pas pu avoir lieu… J'avais alors besoin d'élément de réponse, et je n'en ais pas eu. Ou bien ce personnage tant recherché, d'un côté de manière si acharnée (et c'est très compréhensible) et d'un autre côté ou l'importance se concentrait uniquement sur le comment du pourquoi…

En conclusion, je dirais que je n'ai pas été emballée par ce roman qui était pourtant prometteur avec un résumé aussi alléchant… j'ai trouvé dommage le fait que ça parte un peu dans tous les sens, que je n'ai pu mettre le doigt sur l'essentiel et qu'un manque d'approfondissement s'est cruellement fait ressentir… Je note néanmoins de la part de l'auteur un travail remarquable sur ses connaissances si précisément données à propos de l'Afganistan…

Lien : http://leslecturesdefifi.blo..
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