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4,14

sur 358 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je remercie Babelio, les éditions Robert Laffont et surtout Cédric Bannel de m'avoir ouvert les yeux sur un pays que je ne connaissais guère : l'Afghanistan.

Objectivement... on tient ici un très bon recit, doublé de deux intrigues policières (celle des fillettes violentées et assassinées à Kaboul et celle franco-italienne -si j'ose dire- sur la mafia et le trafic ô combien "profitable" des stupéfiants)... qui, inévitablement, convergent... en Afghanistan, pays aussi légendaire que funèbre, principal et véritable sujet du livre.

Dans sa préface, l'auteur dit être un voyageur et résident régulier des régions afghanes. Il remercie également, en fin du livre, ses contacts là-bas, non-nommés... et après lecture de ce livre, on comprend aisément pourquoi. Ceci pour souligner que le texte de C. Bannel est indéniablement bien documenté. On le suit sans hésiter, mais avec effarement, dans ces exposés sur la géopolitique, les prises de pouvoirs corruptibles consécutives et les convictions religieuses coraniques (fanatiques comme modérées) des multiples clans, ethnies et factions qui parfois se rejoignent, souvent s'éloignent les uns des autres et qui sont les causes principales et directes d'une société économiquement affaiblie, n'ayant connu une x-ième guerre que pour en entrer dans une autre...

Subjectivement... j'étais indignée et révoltée par les faits ! Je n'ai pas pu lire ce livre d'un trait et je me suis souvent arrêtée pour "digérer". C'est peut-être parce que je suis une femme ...? Dans ce pays où les hommes sont rois et maîtres, la femme n'est rien, au mieux un objet auquel on s'attache.
Les hommes (les djihadistes en particulier) sont presque tous manipulateurs, fourbes, malhonnêtes, corrompus, méchants... en un mot : ils sont Baad !
Les hommes moralement droits et fiables, au moins autant qu'ils puissent l'être dans un pays où l'argent (et son pouvoir) est devenu un deuxième dieu, sont à compter sur les doigt d'une main.
Il est possible que je n'aurai pas terminé ma lecture sans la très riche présence d'Oussama Kandar, chef de la criminelle à Kaboul, ancien combattant et sniper au côté de Massoud, qui veut attraper avec tous les pauvres moyens dont il dispose (et même avec les moyens dont il ne dispose pas) le tueur pervers des petites filles...
L'enquête parallèle sur le réseau d'une nouvelle drogue est menée par la "flic" française Nicole Laguna qui, par un argument de pression effroyable, est obligée par la mafia italienne d'aller jusqu'au bout... coûte que coûte...
Et bien, oui, c'est une femme (et mère !), or je n'ai ressenti que peu de sympathie pour elle. Soit, parce que l'auteur a développé son caractère trop sommairement dans le strict cadre de son histoire, soit, plus probable, parce qu'Oussama Kandar éclipse les autres par sa forte personnalité.
C'est un homme croyant, physiquement imposant, d'une cinquantaine d'années, qui essaie de rester tel qu'il a toujours été : juste et intègre. Et j'ai particulièrement aimé les rares instants d'intimité complice entre lui et sa femme Malalai qu'il aime par-dessus sa vie... dans ce pays où on joue avec la mort comme d'autres s'amusent avec des pions sur un échiquier.
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♫ You know I'm baad, I'm baad
You know it, HI, HI !
You know I'm baad, I'm baad...♪

Effectivement, l'univers dépeint ici est bigrement cradingue.

Kaboul, Kandar, ex-sniper, époque Massoud, néo-boss de la brigade criminelle, est en chasse. Sa proie, un vil salopiot amateur de fillettes torturées puis fracassées sans état d'âme.
Paris, Nicole Laguna, surnommée dCI 110 cv -enfin ça aurait pu- , spécialisée en recherche de fugitifs, est en proie à une légère pression. Son objectif, retrouver rapidement une cible imposée.
En cas de manquement avéré à sa mission, son mari et ses gamins pourraient bien avoir rendez-vous avec la grande faucheuse de façon plus que douloureuse et forcément définitive, de par le fait.
A priori, rien de commun entre ces deux traques.
Mais on le sait tous, les a priori, c'est moche.

Je découvre Bannel et son flic Kaboulois ? Kaboulien ? Kaboulox ! et le moins que je puisse dire, c'est le panard pris à évoluer en terrain aussi hostile qu'inhabituel.
Le dépaysement est total et bienfaiteur.
Outre le fait d'avoir développé une intrigue à la colonne vertébrale aussi rigide que la baguette du père Lapudeur, souvenir ému de cathé, Cédric Bannel y adjoint les us et coutumes d'une contrée un tantinet misogyne, gangrénée par la drogue, la violence et la corruption.
L'Afghanistan semble alors en proie à un chaos sans nom, un chambard admirablement dépeint par un auteur très au fait de la situation là-bas.
♫C'est pour ça que j'nirai poiiint...là-baaaaas.♪
Tut, tut, mon Jean-Jacques, ton insistance devient gênante!

Bref, si vous êtes à la recherche d'un polar atypique et sordide, c'est Bannel qu'il vous faut !
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Afghanistan. Difficile de mener une enquête sans risquer sa peau dans ce pays gangréné par la violence, la corruption, les trafics en tous genres, la mort rode quotidiennement. le « quomaandaan » Kandar et son équipe sont sur les traces d'un « barge » qui assassine, après une macabre cérémonie, de jeunes fillettes arrachées à leurs parents. Mais l'enquête dévoile un autre pan, un réseau de drogue à grande échelle. A Paris, Nicole, une ex flic s'intéresse elle aussi, sans le savoir à la même affaire. Pour elle, l'enjeu est vital, la mafia détient mari et enfants, et elle doit mettre la main sur un trafiquant qui fait de l'ombre aux ritals si elle veut retrouver le cocon familial.
Voilà un polar aussi original que passionnant. Cédric Bannel nous dévoile un Afghanistan qui tente par certaines bonnes volontés de redevenir un pays respirable, mais la route est bien longue et l'air souvent irrespirable. Il faut un sacré tempérament pour ne pas céder au découragement. L'intrigue centrée en grande partie à Kaboul nous tient facilement en haleine. Celle à Paris, un peu moins tenue. Mais ça tient solidement la route quand même. Un polar qui porte mal son titre « Baad », pour moi c'est plutôt « Good ».
Un grand merci aux Editions Robert Laffont (et cette collection « La bête noire » et à Babelio bien évidemment.
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La fiction, quelle qu'elle soit, est un baromètre sociétal. Une façon de prendre le pouls de générations entières.
Cédric Bannel maîtrise son sujet. Il raconte l'Afghanistan qu'il a appris à connaître et à aimer et pas seulement le pays envahi par la hargne et l'obscurantisme des talibans, gangrené par la pauvreté et la violence.

Il dénonce l'assourdissante conspiration du silence qui permet aux plus forts de régner impunément.
Le rythme sans temps mort, les scènes de bagarre épiques et les nombreuses phrases chocs ravissent le lecteur.

L'acide mordant de Cédric Bannel est savamment utilisé pour raconter la fraternité indissoluble qui lie les hommes en temps de guerre mais aussi tout un peuple qui rêve de pouvoir rebâtir une culture commune perdue.

Le coeur de l'oeuvre est dans la description d'un monde à la fois cynique et optimiste.


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Polar d'Afghanistan et d'organisations criminelles internationales.

Deux intrigues en parallèle, celle d'abord du policier afghan Ossama qui tente d'élucider le meurtre sordide de petites filles et d'autre part, la Française Nicole, ex-spécialiste de la recherche de grands criminels, dont la famille a été enlevée.

Un polar plutôt brutal, où il sera question de trafic de drogue, mais aussi de la déplorable situation de l'Afghanistan, rongée par la corruption et les guerres entre factions rivales, et avec une population souvent privée de tout.

Malgré ces difficultés, on y trouve aussi des gens déterminés à faire progresser la justice, des gens qui aiment leur pays :
« Il s'arrêta pour humer l'air froid du matin. Un air sublime, sec et vivifiant, qui sentait bon les herbes des montagnes. Il habitait un si beau pays, pourquoi fallait-il qu'il soit pourri de la sorte par la violence, la rapacité et la haine? »
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Qui se préoccupe actuellement du devenir de l'Afghanistan ? malheureusement, un conflit ou une guerre chasse l'autre ...

Il reste gravé dans ma mémoire , le portrait du Commandant Massoud, ce héros au sourire franc et aux yeux pétillants dont l'assassinat a marqué la fin de l'époque d'une relative insouciance pour le monde occidental , car en ce qui concerne l'Afghanistan, cela n'a été que la poursuite de combats et d'invasions.

Cédric Bannel nous plonge dans la réalité crue d'un pays toujours tourmenté, où les talibans sont à l'affut partout , où les conflits tribaux sont toujours présents et où la société des hommes de pouvoir est gangrenée par la corruption , tout cela sur fond de commerce lucratif du pavot que ce soient les paysans qui le cultivent ou ceux qui en font commerce, cartels de la drogue sur laquelle louchent également les différentes mafias du monde entier !

Mais des hommes intègres, il en reste heureusement : Oussama Kandar , le chef de la police criminelle et son équipe de policiers bravent leurs nombreux ennemis , ceux qu'ils se sont mis à dos parce que ne rentrant pas dans leurs combines pour effectuer leur difficiles missions et lorsqu'il s'agit de traquer un assassin de petites filles , ils affrontent tous les dangers n'hésitant pas à aller au devant des talibans .

De son coté , Nicole Laguna, une ex flic lutte pour sauver sa famille des griffes de la mafia italienne en cherchant un chimiste hors pair .

Çà va vite, c'est prenant à souhait , un excellent policier !

Baad , un mot afghan qui va marquer les lecteurs longtemps .
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Présent le week end dernier à Quais du Polar, Cédric Bannel, écrivain aux multiples vies né en 1966, est un écrivain qui n'aime rien de plus que se froter aux contrées lointaines et peu connues de la littérature, que ce soit les banlieues poussiéreuses de Kaboul aux montagnes impénétrables du Badakhchan.

Avec BAAD, un de ses derniers polars, sorti très récemment en poche chez POINTS, il situe son intrigue criminelle à Kaboul , loin de nos repères habituels d'occidentaux, comme il l'avait déjà fait avec « l'homme de Kaboul » paru en 2011 et qui a connu un grand succès en France ainsi que dans plusieurs pays européens.

Dans BAAD, l'intrigue commence avec la découverte d'un corps d'une petite fille. Oussama Kandar, flic intègre et chef de la brigade criminelle de Kaboul, déjà héros de l'homme de Kaboul, s'aperçoit que deux corps de fillettes ont été découvert. avant celle ci dans 3 bidonvilles différents et qu'une 4ème va mourir dans 10 jours s'il ne trouve pas le meurtrier.

Dans le même temps, Nicole Laguna est enlevée à Paris par la Mafia. L'ancienne de la DGSE qu'elle est, ex-spécialiste de la traque de criminels doit retrouver un chimiste, inventeur d'une drogue parfaite. Si elle échoue, sa famille sera assassinée…

Les deux intrigues, a priori totalement éloignées l'une de l'autre, vont finalement se rejoindre progressivement grace à l'habileté narrative de Cédric BANNEL ..

Le lecteur est tenu en haleine autour de cette double enquête, qui multiplie les rebondissements et les surprises, avec en toile de fond un coté très documenté sur le pays dont Bannel semble parfaitement maitriser les us et coutumes et un contexte politique et économique particulièrement complexe et explosif, pays tiraillé entre la modernité et le poids des traditions et gangréné par la corruption et la guerre

Cédric Bannel nous livre ici un roman de fort belle facture profondément addictif, rempli de personnages particulièrement charismatiques avec lesquels on vibre totalement dans leurs combats respectifs contre l'honneur et la survie .

Un page turner de très bonne qualité littéraire- assez journalistique mais cela n'est en rien génant- et surtout d'une efficacité redoutable...
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Bienvenue au coeur d'une contrée de poussière, de bruits, d'odeurs et de paysages lunaires. Bienvenue dans Baad. Quel voyage dépaysant !

Il y a de nombreux personnages ayant des fonctions variées dans ce livre et cela m'a pris un bon moment à tous les départager, car ces noms sont longs, un peu compliqués et se ressemblent tous. Heureusement, se trouve une liste des personnages principaux à la fin pour nous aider à mieux s'y repérer. Une fois cela fait, on rentre plus dans l'histoire.

On sent que l'auteur maîtrise très bien son sujet et c'est avec beaucoup d'intérêt que nous découvrons ainsi une petite portion de ce qu'est l'Afghanistan d'aujourd'hui. Un lieu peut-être un peu méconnu pour nous, Occidentaux, et tout à la fois intriguant. Une longue histoire, tellement de déchirements entre les clans, peuples et ethnies diversifiés ce de pays !

Ce roman, à travers une enquête policière, nous apprend une panoplie d'éléments sur ce pays qui pourrait sans doute être grandiose et magnifique s'il n'était morcelé de toutes ces chicanes, déchiqueté par toute cette destruction. Il y a bien longtemps que ses habitants n'y ont pas vécu en paix et on le ressent à travers le personnage unique et génial du qomaandaan Kandar. Si tous les policiers pouvaient être comme lui ! On l'aime, cet homme. Honnête, intègre, qui fait tout ce qu'il peut pour rendre un peu de justice en ce pays corrompu par tout un chacun, peu importe son titre ou sa position dans la communauté, chacun étant prêt n'importe quand à vendre son voisin, à retourner sa veste s'il venait qu'à flairer le moindre avantage. En cette contrée assez pauvre, c'est encore et toujours, là aussi, l'argent et l'appât du gain qui mène le monde. La loi du plus fort. le chantage...la corruption à tous les niveaux. Un monde dangereux.

L'enquête se divise en deux parties et traite de deux sujets; meurtres de fillettes à Kaboul et cartel de drogue. L'une débute en France, mettant en scène la commissaire Nicole Laguna, l'autre en Afghanistan avec Kandar pour dénicher le meurtrier des fillettes. Les deux parties se rejoindront plus tard, leur affaire ayant un lien entre elles. On y trouve également la partie de Nahid - mère de Badria, la dernière fillette "achetée" de force - mais peu présente dans le roman, contrairement à ce que la quatrième de couverture laisse entendre. J'aurais aimé que l'histoire de Nahid soit un peu plus développée, qu'elle prenne plus de place, qu'elle soit plus enragée, mais il faut bien sûr tenir compte de ses ressources...

J'ai trouvé l'enquête en tant que telle plus ou moins spéciale. Ce qui fait qu'elle est unique et rare, c'est le lieu où celle-ci se déroule, son contexte politique. On est dans un monde et un environnement tout-à-fait nouveau et cela la rend passionnante. Malheureusement, on y voit également quel sort est réservé aux femmes de façon générale dans ce pays lointain. Sans pitié. Cela est très choquant et éprouvant. Cela nous atteint. C'est épouvantable.

Je décrirais ce roman comme étant PERCUTANT et le recommanderais sans hésiter. J'ai eu l'impression de voyager, même si c'est au pays du BAAD. Il y a de l'action. de la bagarre. Des combines. Les personnages sont attachants, Nicole aussi qui a vraiment du "guts" ! Bien heureuse d'avoir trouvé ce titre grâce à Babelio !
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Très bon bouquin, même s'il est un peu difficile sur la première moitié du livre de se plonger dans la complexité géopolitique de l'Afghanistan. Au final, j'ai appris plein de choses intéressantes sur ce pays. de plus, l'auteur nous entraîne au fur et à mesure dans une intrigue policière plutôt bien ficelée. Je recommande !
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Fabuleux roman policier sur fond de drogue, de mafia, de pedophilie, de corruptions et d'intégrisme islamique que ce nouveau roman de Cédric Bannel, que j'ai dévoré en deux jours dans la cadre de Masse Critique. Deux enquêtes qui se rejoignent : celle de Nicole, ex-agent des services secret dont la famille est retenu en otage par un chef de mafia et qui doit retrouver un fabricant de drogue et celledu policier Kandar en prise avec des meurtres de petite filles.On découvre à travers le regard de Bannel la réalité de l'Afghanistan d'aujourd'hui, entre ceux qui la corrompent ou veulent la mettre sous la coupe des islamistes et ceux qui veulent lui redonner sa grandeur et sa liberté. Ceux qui profitent ou ceux qui luttent. Réaliste, humain, profond, sans vision utopiste mais sans désespoir, au fil d'une enquête extrêmement bien construite, Bannel, grand connaisseur de ce pays, dresse le portrait d'une société en crise qui cherche à sortir de ses drames.
C'est passionnant, c'est riche, c'est magnifique. Et c'est instructif ! Un grand merci à Babelio et aux éditions Laffont qui m'ont permis cette lecture.
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