Je tiens à remercie
Wendy Baqué pour sa confiance puisqu'elle m'a confié son roman,
Les Vents de l'existence pour lecture et avis.
Elle présente son livre comme « un roman contemporain à dimension sociologique abordant des thèmes d'actualité comme le deuil, la fin de vie, l'avortement et l'acceptation de soi sous l'angle de la fiction romancée » ... Tout un programme ! Et pour moi, un retour à La Turballe, en Loire Atlantique, lieu d'excellents souvenirs personnels… Un condensé d'excellentes raisons de me plonger dans cette lecture.
Joanne Aubert, sociologue émérite, trentenaire désabusée, apprend brutalement la mort de Lucas, son parrain.
En héritage, il lui laisse l'Ultimo Respiro, la maison qu'il avait achetée et rénovée afin de finir ses jours à la Turballe. Elle y retourne alors, d'abord pour régler les formalités administratives, puis se questionne sur les circonstances du décès de son parrain.
Sur place, elle fait la connaissance d'un acteur qui essaie d'écrire un scénario ; Damien Lasareigne, avec ses idées artistiques et révoltées, lui fera voir la vie sous d'autres facettes. Ces événements la forceront à affronter ses peurs, ses proches et à se révéler telle qu'elle est réellement.
J'ai mis du temps à lire ce livre, l'ayant commencé puis laissé en suspens, repris en me forçant un peu, délaissé à nouveau...
L'écriture me paraissait un peu laborieuse… J'avais un peu de mal avec le côté très narratif et explicatif du récit, l'abondance de détails du quotidien…
Les problématiques mises en avant par l'intrigue sont cependant très intéressantes, des principales aux secondaires que je vais essayer de lister de manière non exhaustive et non hiérarchisée pour ne pas trop divulgâcher : le deuil, le droit à une fin de vie par suicide assisté encore illégal en France et l'expatriation pour mourir dans la dignité, les relations familiales, la pression des normes sociales, la situation des doctorants chargés de cours dans les universités, le recours aux réseaux sociaux, le non-désir d'enfant et l'avortement, l'inspiration, l'acceptation et l'accomplissement de soi…
Certains passages sont didactiques, mais à la manière un peu scolaire d'un exposé et cela nuit à la fluidité du récit, avec un manque de naturel. Les débats entre les protagonistes ou leurs monologues introspectifs m'ont paru parfois indigestes, avec des redites.
En revanche, j'ai bien aimé la mise en abyme de l'écriture du scénario qui donne à l'ensemble une allure circulaire, d'autant plus que le titre,
Les Vents de l'existence, a une grande portée métaphorique, très parlante.
J'avoue avoir tiqué sur les caractérisations de l'héroïne, souvent dénommée « la sociologue », « l'endeuillée » pour, sans doute, accentuer les facettes de son personnage. Joanne est une femme très actuelle, dont le parcours, les ressentis et le besoin de changement de vie trouveront un écho chez bon nombre d'entre nous.
De même, son partenaire, l'acteur au nom à l'étrange consonance, vit mal d'être sans cesse confondu avec les personnages de fiction qu'il a interprétés et surtout réduit à leur personnalité d'homme maladroit, timide, délicat, touchant et candide mais éternel perdant. Il est aussi mentionné comme « l'acteur » ou « le réalisateur » et forme un étrange binôme avec « la sociologue ».
Quelques précisions dans la narration et notes de fin indiquent que
Wendy Baqué a déjà fait référence à ses personnages dans un autre roman ; elle a, semble-t-il, créé un univers, une ambiance.
À ma décharge, je dois reconnaître que la romance n'est pas un genre que j'affectionne et le récit prend rapidement des allures de rencontre amoureuse entre deux personnes un peu cabossées, genre comédie romantique ; de plus, cette relation est désapprouvée par les proches de l'héroïne…
Je me suis raccrochée au mystère entourant Joanne, à mots couverts, tout au long du récit. La révélation, quand elle arrive, ajoute une connotation de mélodrame à cette histoire.
Un roman qui n'était sans doute pas pour moi… Un ressenti en demi-teinte…
Une lecture laborieuse…
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