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Au foyer des Lilas, tous les enfants ont besoin d'une famille, demandez à Capucine. Elle est là, en transit entre deux familles qu'elle a du mal à faire siennes. Alors dans sa tête, elle peut bien considérer la petite Lucie comme une petite soeur, non ? Ne serait-ce que pour essayer de calmer la haine qui couve en elle vis-à-vis de ses parents qui l'ont abandonnée tout bébé. A neuf ans, le mal qu'elle ressent est de ne pas savoir d'où elle vient, un trou abyssal qui laisse la place à une colère qui ne cesse de gronder.
Née en 1944, le raccourci est vite fait par Monsieur l'instituteur pour la qualifier d'enfant gênante, d'enfant du mal et de la honte dont on s'est débarrassé comme d'une vieille serpillère. Des propos qui interrogent et qui rongent Capucine.
Chez les Legrand, Capucine et Lucie vont partager leurs souffrances avec Chris et Samuel, triste partage pour des enfants marqués par la cruauté, l'inaptitude, la perversité et même la culpabilité de vivre de parents parfois excusables mais bien souvent condamnables. Les raisons qui font que les enfants sont là sont terriblement multiples.
Capucine avait pourtant été adoptée par un couple mais le décès de la femme avait plongé le père dans une dépression et les assistantes sociales avaient jugé bon de couper les relations pour la préserver. Difficile de juger le bénéfice d'une telle décision ; en ce qui concerne Capucine, c'est encore la colère de cette absence qui a été ressentie.

Capucine écrit pour Aurore, sa fille, parce qu'elle a longtemps ressenti l'importance de savoir, savoir d'où l'on vient mais aussi et surtout savoir qui l'on est. Capucine, pendant de trop nombreuses années, a cherché à ne plus être considérée ni se voir comme « la fille de personne ». Et ne pas se sentir mauvaise.
Par ce roman, Laure Barachin nous dit que le bien et le mal cohabitent parfois, à différents degrés, arborant bien des visages, prenant pour chacun d'eux plus ou moins de place chez les individus. le mal ne peut être une question d'hérédité, Laure en parle bien, très bien même.
Chez Capucine, j'ai aimé le tumulte livré par le mélange de ses sentiments : la pitié qu'elle rejette farouchement, les colères si justifiables qui s'emparent d'elle, ses tristesses, sa capacité à s'apercevoir qu'il faut relativiser sa propre souffrance. Sa force et sa fragilité se combinent. Sa franchise a toujours été présente et elle est encore là dans toutes ces révélations faites à Aurore, les bonnes comme les mauvaises.

J'ai lu la douleur renfermée dans le mutisme de Lucie, le passé qui gangrène l'avenir de Samuel. Que des paroles de réconfort paraissent tellement dérisoires face à la monstruosité de certains actes. Comment cicatriser ou même soulager de tels maux incrustés et invisibles en façade ?
J'ai lu des enfants qui ne peuvent que retourner les torts sur eux, vu le caractère inexplicable de ces manques d'amour. Les besoins d'affection sont pourtant si forts !
Pour ces enfants, le chemin du bonheur est jonché d'obstacles. Certains peinent à les enjamber, d'autres les trouvent infranchissables. Les mains tendues ne sont pas toujours assez puissantes.

Et puis, l'après-guerre garde les cruelles séquelles d'actes innommables.


Laure nous parle de sujets durs mais aussi d'amour et de foi et on devine son regard sur l'absurdité, ou pire, la cruauté de nos semblables. Elle nous démontre l'importance d'attachements sincères face à la dure réalité qui nous entoure. Les relations d'amitié et d'amour qui ne cessent de défiler dans cette histoire sont d'une importance cruciale pour combattre les préjugés et continuer à vivre malgré la confrontation avec de terribles révélations.
Le dernier chapitre titré L'espoir clôture cette histoire poignante en nous emplissant le coeur d'un des beaux côtés de l'humanité. Tellement nécessaire.
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Capucine et Chris, Samuel et Julie sont des enfants placés en foyer. Ils sont nés pendant ou juste après la seconde guerre mondiale. Leurs parents sont morts, ou dans l'incapacité de s'occuper d'eux, ou éloignés par nécessité (prison ou hôpital psychiatrique) suite aux horreurs qu'ils ont commises. Ces enfants sont surnommés par la narratrice « les enfants du mal ». Ils ne sont en rien responsables, mais le mal ou le désintérêt manifestés par leurs parents les ont marqués à vie et certains d'entre eux n'y survivront pas.
L'auteure pose de nombreuses questions dans ce court ouvrage. Un enfant peut-il se construire quand il est privé d'amour parental, ou pire quand ceux là même qui devraient le protéger lui nuisent ou tentent de le tuer ? Quel héritage la guerre et ses crimes ont-ils pu laisser à cette génération ? Un enfant hérite-t-il de ses parents la volonté de faire le mal, la folie ?

Le propos de ce livre me séduisait, j'aurais aimé apprécier cette lecture, mais je suis restée en retrait, principalement à cause de la narratrice. Je n'ai pas réussi à m'attacher à Capucine, je l'ai trouvée immature, très violente dans ses réactions, reproduisant les mêmes schémas au cours des différents épisodes qui vont la voir retrouver Chris. Samuel et Julie m'ont plus émue, j'ai mieux compris leur mal-être, leur difficulté à vivre.
Ce roman est très noir, peut-être est ce là aussi ce qui m'a tenu éloignée. le petit rayon d'espoir incarné par Aurore n'aura pas suffi. Peut-être que l'accumulation d'horreurs a entrainé chez moi une mise à distance, pour me protéger. Les faits sont tellement abjects, on a du mal à imaginer que des parents puissent se comporter ainsi. Ce livre a eu le mérite de me faire réfléchir sur ces questions et me rappelle le bonheur et la chance de vivre dans une famille aimante.
Merci infiniment à l'auteure pour ce partage.
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Lorsque Laure Barachin m'a gentiment proposé de lire son dernier roman, ce sont les thèmes des enfants abandonnés et de la question du secret de leur origine en lien avec la seconde guerre mondiale qui ont retenu mon attention.
A travers le destin de quatre enfants, Laure Barachin évoque toutes les violences physiques et psychologiques que font subir certains parents à leurs enfants. Mais alors que l'Allemagne apprend à vivre avec son passé nazi, le roman se penche également sur ces familles qui ont dû vivre avec le poids de leur héritage familial.
*
L'auteure a eu la très bonne idée de ponctuer son récit d'extraits de romans et de magnifiques poèmes dont celui de Victor Hugo intitulé « Il fait froid ».

L'hiver blanchit le dur chemin.
Tes jours aux méchants sont en proie.
La bise mord ta douce main ;
La haine souffle sur ta joie.

Ces vers, tous revêtus de beauté et de délicatesse explorent toute une palette d'émotions, évoquant la dureté et la douleur de la vie, la violence des sentiments.
Sous la froidure de l'hiver se déploie le monde d'hier et d'aujourd'hui, avec ses fêlures et ses blessures.

Aime et ne désespère pas.
Dans ton âme où parfois je passe,
Où mes vers chuchotent tout bas,
Laisse chaque chose à sa place.

Dans un journal intime adressé à sa fille, Capucine retrace les moments importants de sa vie. Née de père et de mère inconnus, elle évoque son abandon en 1944, son adoption, son placement au Foyer des Lilas, puis dans une famille d'accueil.
Impulsive et fière, Capucine a besoin de connaître la vérité et comprendre qui elle est, d'où elle vient, pourquoi elle a été abandonnée à sa naissance. le récit, raconté à hauteur d'enfant au début du récit, gagne en maturité dans la deuxième partie où Capucine est une jeune adulte.

Au-delà de ces questions, l'auteure pose des questions plus générales :
Les liens du sang déterminent-ils ce que l'on est ?
Le passé peut-il aider à dessiner la suite de notre vie ou l'ignorance est-elle préférable à la vérité ?
Les enfants doivent-ils endurer les défaillances de leurs parents ?
Comment se construire quand on a si mal commencé sa vie ?

La fidélité sans ennui,
La paix des vertus élevées,
Et l'indulgence pour autrui,
Éponge des fautes lavées.

Avec Capucine, d'autres enfants au parcours très différent, mais qui, comme elle, subissent des parents absents, toxiques, destructeurs, maltraitants, incapables d'aimer, de protéger leur enfant. Un poids bien trop lourd à porter pour un enfant.
Capucine se liera avec la douce et fragile Lucie, le sensible et altruiste Christopher, et le gentil et discret Samuel.

Dans ta pensée où tout est beau,
Que rien ne tombe ou ne recule.
Fais de ton amour ton flambeau.
On s'éclaire de ce qui brûle.

Au travers l'histoire de ces quatre enfants fragilisés par la vie, ce roman, par petites touches, nous révèle le futur de chacun. Des destins qui se suivent, se croisent, s'entremêlent ou s'éloignent.

À ces démons d'inimitié,
Oppose ta douceur sereine,
Et reverse-leur en pitié
Tout ce qu'ils t'ont vomi de haine.

Toutes leurs blessures psychologiques et morales sont « aussi nuisibles que du poison ». Façonnés par leur histoire personnelle, tous cachent de profonds traumatismes.
Les émotions de Capucine, à fleur de peau, son hypersensibilité émotionnelle, son impulsivité, sa sincérité touchante sont autant de réactions qui nous la rendent attachante.
Le profond désir de vérité, le besoin de s'inscrire dans un passé vont guider Capucine dans sa quête.
Le besoin de comprendre, le besoin d'aimer et d'être aimé.

La haine, c'est l'hiver du coeur.
Plains-les ! mais garde ton courage.
Garde ton sourire vainqueur ;
Bel arc-en-ciel, sors de l'orage !

Emprunt d'amour, d'amitiés fortes et sincères, mais aussi de drames, « Les enfants du mal » nous entraînent dans un tourbillon d'émotions vives et violentes. A la désarmante innocence et à la sincérité de ces enfants se heurtent les réactions des adultes.
L'auteure rend compte de l'instabilité émotionnelle de ces enfants privés d'amour, d'attachement et de protection. J'ai été très sensible aux émotions qui se dégagent de ce roman. La colère, la haine, leur peur, la honte, la culpabilité sont autant d'émotions qui touchent à leur identité et les empêchent de s'accepter eux-mêmes, de se libérer de leur passé et de vivre leur vie.

Garde ton amour éternel.
L'hiver, l'astre éteint-il sa flamme ?
Dieu ne retire rien du ciel ;
Ne retire rien de ton âme !

Mais que fera Capucine de ses découvertes ? L'aideront-elles à cicatriser des blessures du passé et à tisser des liens moins conflictuels avec les autres ? Seront-elles un nouveau tremplin dans sa vie ? Ou au contraire la vérité qu'elle recherche tant sera-t-elle une souffrance supplémentaire ?
*
« Les enfants du mal » est une histoire touchante, écrite avec beaucoup de sincérité et de tendresse dans laquelle Laure Barachin aborde l'absence de cellule familiale et les difficultés de se construire ou de se reconstruire après un traumatisme. Mais il se dégage aussi une belle lumière, aussi rare que précieuse, l'amour et l'amitié.
J'ai beaucoup aimé le parti pris de l'auteure de ne pas nous offrir une histoire convenue. Même si le récit est fictif, il se lit d'autant plus agréablement qu'on sent bien que l'auteure s'est beaucoup documentée pour rendre ses personnages authentiques et attachants.
Merci à Laure Barachin pour cette agréable lecture.
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C'est un très joli roman que Laure Barachin a écrit avec beaucoup de grands sentiments et d'une belle sensibilité.
Laure y traite d'un sujet grave, celui des enfants abandonnés, des enfants trouvés, des enfants oubliés par des parents indignes, des enfants que l'on a retirés à leurs parents bourreaux.
Ou des enfants, comme Lucie et sa terrible histoire, où les parents leurs ont fait subir des ignominies.


Laure m'a replongé dans mes souvenirs d'enfance. Dans mon village où j'ai connu plusieurs familles d'accueil. Des couples qui par besoin d'argent hébergeaient ces enfants, souvent perturbés de « l'Assistance Public ». Et qui parfois ne donnaient pas toute l'attention et l'amour qu'il était nécessaire pour le bien être de ces petites filles et petites garçons déjà bien abandonnés.ées et esseulé.ées avec leur passé aux mauvais souvenirs.

Des enfants qui, comme Capucine, lorsqu'ils grandiront se poseront des questions. Qui, par manque de repère, auront de grosses difficultés à se construire et d'espérer un bel avenir.
Et j'ai connu des copines et copains d'enfance qui, comme Capucine, ont malgré tout réussi leur vie.
Et certaines n'ont pas eu le soutien et l'amour indéfectible d'un Chris.


Laure a décrit avec tact aussi une Capucine très complexe qui se croit « un enfant du mal », et qui pense avoir hérité d'un cruel passé familial.
Ce poids des traumatismes et des non-dits vécus de nos ancêtres, que chacune et chacun porte de génération en génération.
Ce sujet me parle, car pour moi ce n'est pas un hasard si pendant plus de vingt-cinq ans, j'ai fait des recherches généalogiques, que j'ai découvert quelques secrets, quelques faits volontairement oubliés, quelques chagrins ou quelques hontes enfouies.
Toutes ces révélations qui permettent parfois aujourd'hui, pour les plus attentifs, de « casser certaines chaines ».
Mais là, nous rentrons dans le monde de la psycho généalogie.


Autres sujets que Laure a traité avec délicatesse, c'est le traitement infâme et immonde qui fut infligé aux Juifs. Mais chacune et chacun a lu au moins un des nombreux témoignages sur cette dernière guerre mondiale, qui a apporté son lot de déshumanité et de souffrance.
Et pour aller dans le sens de Laure, je me suis souvenu d'une phrase que j'ai lue et dont je ne me rappelle plus si c'est dans le témoignage de Primo Levi ou Elie Wiesel qui disait :
« Nous ne prions plus, même Dieu avait quitté les lieux. »


Félicitations Laure !
Il n'y a que le tout dernier chapitre auquel je n'ai pas adhéré. Il m'a paru un peu rocambolesque.


Avant de lire votre bon roman, qui aurait pu être une vraie histoire, je m'étais interdit de lire tous commentaires sur votre livre sur Babelio. J'avais peur qu'une lectrice ou un lecteur ne révèle trop de choses.
Mais arrivé au milieu du récit, j'ai eu une grosse intuition et je n'arrive toujours pas à me l'expliquer. C'est fou parfois !
Lorsque Samuel réapparait et surtout lorsque Moshé Vigostska raconte la vie des parents du garçon, j'ai su tout de suite su la fin du roman.

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Portons-nous éternellement les conséquences des méfaits, des cruautés ou simplement des malheurs de nos géniteurs ?
C'est la question que pose l'auteure à travers les destins de Capucine et Chris, abandonnés ou maltraités. Malgré leur propre détresse, ils vont aussi tenter de soutenir leurs compagnons d'infortune Lucie et Samuel qui luttent pour ne pas se laisser abattre.
Je n'ai pas cerné toutes les imbrications de ces histoires toutes plus tragiques les unes que les autres, mais j'ai aimé suivre les combats de ces enfants pour trouver leur place dans une société qui n'a pas su les protéger. Capucine en particulier est touchante dans ses élans et ses hésitations.
Avec ces destinées terribles mêlées aux exactions propres à la seconde guerre mondiale, l'auteure s'interroge sur notre capacité à vivre malgré nos racines quand il s'avère qu'elles ne nous feront pas grandir.
Un roman poignant.
Lien : https://partagerlecture.blog..
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Déception, c'est le premier mot qui me vient à l'esprit à la lecture de ce roman.
C'est que mes attentes étaient élevées après les critiques unanimes de Fandol, Cancie ou encore Babounette avec qui je suis souvent en phase. J'ai été d'autant plus sensible aux imperfections rencontrées.

Certes, le livre aborde des sujets profonds et poignants tels que le poids de l'hérédité, les souffrances que des parents peuvent infliger à leur enfant et le regard que la société porte sur ces "enfants du mal" considérés comme dépositaires des crimes de leurs géniteurs. Il traite aussi de la Shoah et de la traque des anciens nazis, le tout dans un récit dense et palpitant qui se lit très vite.

Malgré la richesse de ces thèmes et l'émotion que l'auteure a tenté d'apporter, je n'ai pas réussi à passer outre la mièvrerie de l'ensemble.

Les dialogues m'ont paru superficiels et la psychologie des personnages bien peu crédible. En effet, ces retours systématiques à la raison de quasiment tous les protagonistes qui font leur mea-culpa dès que leur interlocuteur leur montre leurs torts, voire suite à une auto analyse, ont réussi à me tenir à distance de l'histoire.

Ajoutez à cela une connotation religieuse un peu trop présente à mon gré et le fait que j'avais vu venir une des révélations finales et vous comprendrez ma déception.

Je vois que mon avis dénote, je suis heureuse pour Laure Barachin de n'être qu'une exception.
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Laure Barachin a écrit sur un sujet qui m'interpelle : le poids des origines. Quelle incidence les misères subies ou perpétrées par nos aïeux peut-elle avoir sur notre existence ? À la naissance, reçoit-on en héritage les traumatismes vécus par nos ancêtres ? Se peut-il qu'ils se répercutent jusqu'à induire inconsciemment des troubles, de nature psychologique ou physique ? Peut-on espérer vivre indemne, si nos géniteurs sont des monstres ?

Capucine, Lucie, Christopher, Samuel. Quatre enfants « trimballés » de foyer en famille d'accueil, qui se rencontrent enfants et nouent des liens très forts. Quatre victimes innocentes, quatre départs difficiles dans la vie, quatre destins marqués du sceau de l'ignominie. Au fil du récit on s'aperçoit que ces trajectoires sont liées les unes aux autres, de façon très intime pour deux d'entre eux.

C'est Capucine qui raconte, dans une lettre adressée à sa fille Aurore. Capucine, dont le prénom évoque cette fleur qui peut s'accommoder du sol le plus pauvre, du moment qu'elle bénéficie des rayons du soleil. La capucine, symbole d'amour et de séduction… la jeune fille sera-t-elle capable de séduire celui qu'elle aime ? Saura-t-elle l'aimer et se faire aimer en retour ? À deux seront-ils plus forts pour affronter la terrible vérité, et vivre heureux en dépit des actes ignobles commis par leurs parents ?

Je ne veux pas trop en dévoiler, et vous invite à découvrir ce roman troublant qui soulève de vraies questions, assez peu explorées dans la littérature.

« Le secret de l'amour ce n'est pas d'être aimé ou de recevoir mais d'aimer et de donner sans compter »

Un grand bravo, Laure !
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Laure Barachin aborde ici un sujet difficile mais ô combien romanesque... Dans les romans du dix-neuvième siècle, les enfants abandonnés se révèlent souvent de noble ascendance, ou porteurs d'un destin à la Moïse ; parfois à l'inverse ils introduisent le malheur dans la maison, tels Heathcliff dans Les Hauts de Hurlevent ou Benedetto dans le Comte de Monte Cristo. le secret de leur naissance peut provoquer des situations incestueuses, comme dans une célèbre scène du Capitaine Fracasse. Bref, l'orphelin est la quintessence du romanesque.
Le roman de Laure Barachin est ancré dans cette interrogation des orphelins sur le mystère de leurs origines. On comprend dès le titre que ces origines ne se révèleront pas grandioses, bien au contraire. Les quatre « enfants du mal » de cette histoire se rencontrent à l'orphelinat dans les années cinquante, et leurs histoires individuelles sont imbriquées dans l'Histoire de l'occupation et des crimes nazis.
Capucine, la narratrice, a été trouvée bébé devant une église, comme cela se produisait dans la réalité de l'immédiat après-guerre, et pas seulement dans les romans. Elle part à la recherche de son identité à ses risques et périls, et au fil du livre elle devient aussi la dépositaire de l'histoire des trois autres enfants. La voix de Capucine laisse place par moments à celles des différents témoins qui complètent ses informations, créant une respiration bienvenue dans la narration. On reconstitue avec elle le puzzle de sa vie, et on découvre peu à peu le destin de ses amis. C'est cet aspect purement romanesque qui m'a rivée à ma lecture de la première à la dernière page, le lecteur se retrouvant dans la position du personnage happé par sa recherche de la vérité.
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Bonsoir les babeliophiles petit retour sur ma lecture LES ENFANTS DU MAL de Laure Barachin.
Un récit poignant tant au niveau de l'amitié que tant au niveau de l'Amour et surtout la quête sur la vérité qui des fois n'est pas bonne à savoir.
Capucine abandonnée dès sa naissance veut à tout prix savoir ses origines et lorsqu'elle va l'apprendre sera telle opus heureuse????Ce roman ne se ferme pas aussi facilement car l'écriture est juste et les mots sont fort et durs par moment même si j'avais compris rapidement une partie de l'histoire de Capucine.
Mais comme je dis toujours ceci n'est que mon avis personnel.
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