AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Dans les geôles de Sibérie (99)

Je n'invente rien. La littérature quelquefois se passe d'imagination.
Commenter  J’apprécie          412
La pire épreuve consistait pour eux à se trouver désœuvrés, face à eux-mêmes. Ce sentiment m’est étranger. La solitude est un bienfait dès lors que l’on dispose de livres, de papier et d’un crayon.
Commenter  J’apprécie          320
Le kompromat est une mécanique grossière et subtile. La manipulation a beau être criante, un fond de vilenie s'accroche à votre peau. Le prestidigitateur fabrique et lance sa poudre par poignées, il sait pouvoir compter sur quelques faux sages et vrais imbéciles qui répéteront toujours d'un air entendu : "Pas de fumée sans feu."
Commenter  J’apprécie          220
C’était cette volée d’oiseaux que j’avais à l’esprit en arrivant à Rostov, ces oiseaux là et quelques autres encore, mais pour l’essentiel la petite ribambelle de scribes qui avait fait de la littérature russe, un empire, en un rien de temps, un empire, avec ses splendeurs violentes, ses bouffonneries supérieures qui vous tirent les larmes, ses extases fanatiques et ses fragilités excessives qui percent, comme par magie, les frontières de la traduction.
Commenter  J’apprécie          190
Il y avait des adultes qui abandonnaient les enfants, qui leur faisaient du mal, très mal quelquefois, c’était la pire chose, et pire encore, cet adulte pouvait être son père ou sa mère. Les deux parfois étaient maltraitants. J’ai entendu ce mot, maltraitance, puis plus tard j’ai découvert le champ lexical, j’ai vérifié le sens de certains verbes dans un gros dictionnaire Larousse : martyriser,infliger des sévices, des handicaps irréversibles, violer. Dans l’amour que je portais à ma mère, il y avait cette fierté de la savoir du côté des réparatrices. Je le voyais, elle donnait d’elle-même littéralement au prix de blessures qu’elle ne cachait pas. J’ai parfois entendu rire les enfants dont elles s’occupaient, ce qui me semblait un prodige compte tenu des définitions du dictionnaire.
Commenter  J’apprécie          180
Rapidement la rancune contre la société envahit le cœur du détenu. Il s’habitue à haïr cordialement tous ceux qui l’oppriment. Il divise le monde en deux parties : celle dont lui et ses camarades font partie, et le monde extérieur, représenté par le directeur, les gardiens et les employés. Une ligne se forme entre tous les détenus contre tous ceux qui ne portent pas l’habillement des prisonniers. Ce sont leurs ennemis, et tout ce qu’on peut faire pour les tromper est bien. Aussitôt libéré, le détenu met sa morale en pratique. Avant la prison, il pouvait commettre des méfaits sans réflexion, maintenant il a une philosophie à lui, qui peut se résumer dans ces mots de Zola : “Quels gredins que les honnêtes gens !”
Commenter  J’apprécie          180
La prison possède sa logique propre, ses lois et ses normes morales. Elles varient peu à travers le monde, c'est remarquable. Dans à peu près toutes les prisons, les détenus considèrent que l'assassinat avec circonstances aggravantes n'est pas déshonorant, le crime sexuel l'est, le viol en particulier. Les violeurs d'enfants forment la lie de l'humanité, ils doivent être châtiés. Lorsqu'ils ne sont pas isolés des autres prisonniers, leur espérance de vie est faible. Je n'étais pas accusé de viol, mais l'article 242 pouvait me faire basculer dans l'odieuse catégorie des pédophiles et assimilés.
Commenter  J’apprécie          170
Nous avons très vite sympathisé. Alexandre était un homme de la taïga, avec inscrit en lui le besoin des arbres, du gel et de l'immensité. On l'entendait souvent dire « La Sibérie, c'est le grand large sur terre. »
Commenter  J’apprécie          170
Donnez moi l'homme, je trouverai l'article de loi. Andreï Vychinski, procureur de Staline.
Commenter  J’apprécie          160
En Sibérie, quand l’humidité est suffisante, quand les températures sont très basses, on peut voir apparaître dans l’air comme une poudre de diamant. La vapeur d’eau qui nous entoure, invisible d’ordinaire, se transforme en une infinité de cristaux de glace. Le monde scintille. Quelque chose s’ouvre et veut nous ceindre.
Commenter  J’apprécie          160





    Autres livres de Yoann Barbereau (1) Voir plus

    Lecteurs (1168) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Les écrivains et le suicide

    En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

    Virginia Woolf
    Marguerite Duras
    Sylvia Plath
    Victoria Ocampo

    8 questions
    1725 lecteurs ont répondu
    Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

    {* *}