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Citations sur Dans les geôles de Sibérie (99)

Ne pas rire, ni pleurer, ni haïr mais comprendre.
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Le nouveau maître a indiqué la voie de la civilisation mais bien sûr, les méthodes traditionnelles subsistent. Désirons-nous faire disparaître notre prochain, nous pouvons toujours le passer par les armes, le flinguer ou le poignarder, le cogner à mort ou l'écraser, l'étrangler, le noyer, l'empoisonner, l'étouffer, l'électrocuter, le lapider, le pendre, le crucifier à l'ancienne, l'ébouillanter, le décapiter, l'immoler par le feu, l'emmurer, le scalper, le faire dévorer par des bêtes, le découper, le démembrer et pourquoi pas le congeler, tout cela reste envisageable.
P. 175
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On remonte le fil absurde des événements, on voit que l'histoire aurait pu prendre un autre tour. On peut se figurer des désirs et même si l'on veut un destin, mais on sent surtout les hasards essentiels. C'est un vertige, c'est hors de portée, ça finit en général dans un rire. Par jeu, on prend n'importe quelle scène et on divague. On s'imagine ailleurs, on se voit dans une autre peau.
p. 75
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L’attention des gardiens est toujours moins grande que celle du détenu, nous le savons tous par Stendhal qui dit dans La Chartreuse de Parme que le geôlier pense moins à ses clés que le prisonnier à s’enfuir.
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La Russie demeurait pour moi un empire, une divagation au long cours qui avait donné le bon docteur Tchekhov, Lénine et Staline, messieurs Kalachnikov et Gagarine, c’était Catherine la Grande, l’amie des philosophes, c’était le profil de la chienne Laïka, imprimé sur un timbre en héroïne, c’était les duellistes Lermontov et Pouchkine, la princesse Maria Volkonskaïa, les yeux fous du tsar Terrible, ceux de Grigori Raspoutine, la longue barbe d’Alexandre Soljenitsyne, c’était l’enfance, la comtesse de Ségur, née Rostoptchina, Marina Tsvetaeva,Anna Akhmatova dans Leningrad assiégé, Boris Pasternak en casquette bolchevique, et coiffé d’un melon Ossip Mandelstam, Vassili Grossman, Emma Goldman rendant visite au camarade Kropotkine, Essénine pendu, Michel Bakounine, Mikhaïl Bakhtine, Mikhaïl Cholokhov, mais surtout le diable Boulgakov, l’enfer de Varlam Chalamov, Lev Chestov, et jouant au tennis Vladimir Nabokov, Vladimir Maïakovski composant une dernière lettre, Maxime Gorki, Joseph Brodsky, Fiodor Dostoïevski, j’allais l’oublier, avec Lev Tolstoï en coutil de paysan – j’y tenais moins qu’à Nikolaï Gogol, moins qu’au bon docteur Tchekhov.
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La solitude est un bienfait dès lors que l’on dispose de livres, de papier et d’un crayon.
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Quiconque a vécu en Russie au début du XXIe siècle, au début ou peut-être un peu avant, longtemps avant, peut-être longtemps après, celui-là s’est trouvé dans ces situations à la fois rocambolesques et attendues, lorsqu’un flic laisse entendre que, oui, quelques billets feront l’affaire et permettront au voyageur de poursuivre sa route sans anicroche, ou lorsque l’infinie folie bureaucratique prend de telles proportions qu’on n’en trouve plus aucun équivalent nulle
part, ni chez Gogol, ni chez Kafka, lorsque l’on est mis en présence de tels pantins, prisonniers de logiques aussi parfaites qu’aberrantes, tellement burlesques, tellement talentueux, tellement butés que les personnages de Beckett en deviennent sans surprise, ou encore lorsque les éléments de ce folklore foutraque se combinent – paperasserie absurde, flicaille gauche et gourmande, chefaillons lunaires, guichetiers aussi enivrés que créatifs, malices, farces et attrapes – pour créer des situations telles que, pendant de longues semaines, des mois voire des années, on en fait des récits loufoques et proverbiaux, on se les répète entre amis, on se les transmet comme des paraboles, des recettes culinaires ou des viatiques pour temps d’orage.
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On dit que l’araignée Cupiennius aromatise son fil pour attirer le mâle. Margot est une araignée
Cupiennius, une araignée ou toute autre bête qui porte en son regard le plaisir vif de la morsure, ou bien une sorcière, si les sorcières sont bien ces créatures dansantes, sauvages et lunaires, riantes, libres et gonflées de désirs qui sont des colères irrécupérables ; elle pouvait être brune ou blonde, noir corbeau, miel ou platine ; parfois, quand elle dansait, c’était un félin, venu d’Afrique ou des Caraïbes, elle dansait avec science, c’était un office, elle se faisait prêtresse, sumérienne ce jour-là, c’est ce que disent les amulettes qu’elle porte aux oreilles et qui viennent caresser ses joues lorsqu’elle tourne la tête, deux boucles d’or au bout desquelles se balance Inanna, la déesse de l’amour, la déesse qui conduit les batailles les plus féroces, les jouissances du corps comme les saccages de la guerre, Inanna et sa poitrine nue, accueillante mais fatale, incrustée ici de deux pierres minuscules, une pour chaque téton irradiant en éclairs adamantins.
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La pire des épreuves consistait pour eux à se trouver désoeuvrés face à eux-mêmes. Ce sentiment m’est étranger.
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Ce dont on ne peut parler, il faut l'écrire.
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