La vie des elfes

Personne mieux que moi ne comprend ce que ressent celui qui est impropre au monde qui l'a vu naître. Certains atterrissent dans le mauvais corps, d'autres au mauvais endroit. On attribue leur malheur à un vice de leur personnalité quand ils sont seulement égarés là où il ne faudrait pas.

« La petite est bénie et nous découvrirons comment. » (p. 36)

Que ceux qui s'étonnerait qu'une si jeune âme ait pu honnir ainsi se souviennent que l'enfance est le songe où l'on comprend ce que l'on ne sait pas encore.

- Sais-tu les raisons qui font qu un homme ne peut trouver en lui les mots qui libéreront les vivants et les morts ?
- Le chagrin, dit-elle.

On se sentait naître auprès d elle des fenêtres sur l infini et qu on comprenait que c est en creusant en soi qu on échappe aux prisons.

Ils surent que c’était ainsi que les hommes devaient vivre et aimer, dans cette fureur et cette paix, avec cette intensité et cette rage, dans un monde balayé de couleurs de terre et d’orage, dans un monde qui bleuit avec l’aube et s’assombrit sous l’averse.

Aussi le curé était -il troublé. La voix primitive en lui sentait comme un chien flaire la bête que Maria était une anomalie du monde qui ne devait rien à Dieu,et cette part secrète qui, chez l’homme de l’Eglise, ne peut s’exprimer qu’au travers de pages sur la décoction curative des armoises ou l application des orties en onguent, sentait également le lien entre l’apparition de la nouvelle-née et l’etonnante douceur qui choyait le pays.

Un instant passa, frémissant comme le lait.

Dans les miroitements du jour naissant, ses larmes brillaient comme des diamants sombres et liquides.

L’enfance est le songe où l’on comprend ce que l’on ne sait pas encore.