Voyez-vous, c'est un conte, bien sûr, mais c'est la vérité aussi. Qui peut démêler ces choses? Personne, en tout cas, de ceux qui ont entendu l'histoire de cette gamine qu'on avait trouvée dans un village perdu des Abruzzes entre un curé de campagne et sa vieille bonne ignorante.
Elle alla au grand piano et joua la sonate russe qui l'avait saisie du vertige des cimes; et il surent que c'est ainsi que les hommes devaient vivre et aimer, dans cette fureur et cette paix, avec cette intesité et cette rage, dans un monde balayé de couleurs de terre et d'orage, dans un monde qui bleuit avec l'aube et s'assombrit sous l'averse.
- Souviens-toi des récits, dit-il en se levant. Ils sont l'intelligence du monde - de celui-ci, et de tous les autres.
Nous sommes mères par-delà la mort et le mystère des naissances.
Savez-vous ce que c'est qu'un rêve ? Ce n'est pas une chimère engendrée de notre propre désir mais une autre voie par où nous absorbons la substance du monde et accédons à la même vérité que celles que dévoilent les brumes, en celant le visible et dévoilant l'invisible.
L'élégance du hérisson s'arrêtera à ce livre grandiose ... L'auteur a sans doute voulu copier bien pâlement Tolkien ... c'est un imbroglio de détails où on arrive pas à rentrer et pour finalement fermer le livre avant la fin ... Même l'intrigue des deux petites n'a pas été assez forte pour que la lecture soit poursuivie ... On découvre un certain narcissisme de l'écrivain qui se délecte dans des phrases d'une longueur inouïe et qui fait perdre pied.
Je regrette cet achat.
Avec ça, une légère tristesse comme en ont les âmes dont l'intelligence déborde la perception et qui, aux quelques indices qui sont partout, même dans les lieux protégés, quoique fort pauvres, où elle avait grandi, pressentent déjà les tragédies du monde.
Dans les temps anciens, nous étions tous les ancêtres. Puis ils sont entrés peu à peu en léthargie et nous sommes nés privés de certaines essences, jusqu'à ne plus en comporter que trois et craindre qu'elles ne s'étiolent encore plus à l'avenir. Nous ne savons pas à quoi est due cette disparition mais elle va de pair avec celle de nos brumes. Cependant, il y a au moins deux choses que nous pressentons avec force. La première, c'est que vos naissances s'inscrivent dans cette évolution mais qu'elles y apportent le Bien, la seconde, qu'une unité a été perdue à jamais mais qu'il est possible de la reconstruire autrement. Le mal qui a divisé la nature peut peut-être se conjurer par l'alliance.
Une longue lignée de femmes... Elle en aperçut les visages fondus en une chaîne qui se perdait dans les âges. Il y avait les tombes, et il y avait les femmes, qui chantaient des berceuses dans le soir ou hurlaient de douleur en lisant la lettre des armées. (p. 247)