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sur 14238 notes
Je ne partage pas du tout l'engouement de certains pour l'Élégance du Hérisson. Au lieu d'un roman, j'ai cru lire le Bescherelle.

D'abord, j'ai pensé aux cours magistraux atroces de ma vieille prof de français de 4e, qui, complexée de son statut et fanatique de la grammaire, usait de mots improbables pour se donner l'allure d'une académicienne. le dos cambré, les lunettes en demi-lune au bout du nez, elle en prononçait chaque syllabe avec jouissance puis claquait sa langue, triomphant de son audience inculte.
Après « chuinter », je me suis dit que c'était pire encore et j'étais convaincu que la co-présentatrice de « Des Chiffres et des Lettres » avait écrit le livre en y plaçant sa collection privée de mots de 9 lettres à 7 consonnes.
Puis, je me suis fait une raison.

Heureusement, la profonde complexité des relations humaines fut subtilement dépeinte dans le roman avec les « méchants pas beaux » contre les « gentils mignons tout plein ».
Du côté des « gentils mignons tout plein », la concierge, forcément. Je dois bien admettre que l'idée d'une concierge brillante, férue d'Anna Karénine, était hors du commun et a attisé ma curiosité (ou peut-être c'était le présentoir à la Fnac, je ne sais plus). Mais après quelques pages, on se rend vite compte que la concierge inouïe se confond avec son stéréotype: antipathique, fermée d'esprit, repliée sur soi et maniaque (de la grammaire). Même remarque pour Paloma, la seconde héroïne du roman. L'adolescente surdouée qui se veut en dehors du troupeau est finalement le cliché même de la pré pubère en mal de devenir: « mes parents, c'est trop des cons d'abord, ils me comprennent pas, ma soeur est une pouffiasse, la société elle n'a que des problèmes et je veux me suicider ». Il ne manquait que Tokyo Hotel.
De l'autre côté, celui des « méchants pas beaux », les riches…évidemment, puisqu'il sont riches.

Enfin, l'amour du Japon, à la fois dans les références aux Soeurs Munakata et incarné dans la relation entre Renée et Kakuro, parachève le côté bobo du hérisson. Contrairement à iris, cette passion me parait terriblement banale de nos jours. Comble de l'originalité, il se tient même un salon exclusivement dédié au Japon aujourd'hui même.
A terme, si nos profs de philo se mettent au yoga et au feng shui, suivent la mode bobo obsédée par le bien-être oriental, la satisfaction béate et la « zen-attitude », oubliez les Kant, Nietzsche et Husserl, dans deux ans, on lira « Le Bonheur en 7 jours » , « Etre bien dans son corps et dans son esprit » et autres niaiseries en vogue.
Une petite diatribe de Mme Michel sur le tri sélectif des poubelles de l'immeuble et on avait la totale bobo…

Le style ampoulé et le ton péremptoire, les références pédantes et élitistes, pour tartiner sa culture et aboutir sur une histoire d'amour aussi enivrante qu'une relation minitel, sont une insulte à ces pauvres hérissons.
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Livre très pédant, où l'auteur a trop tendance à étaler sa culture élitiste. La première partie est limite ennuyeuse : le récit en parallèle de la jeune fille super intelligente et de la concierge hyper cultivée (2 personnages pas toujours très crédibles d'ailleurs), les deux cachant leurs grandes qualités intellectuelles et méprisant royalement tous ceux qui les entourent, tous plus idiots et superficiels les uns que les autres.
A la moitié du livre arrive le héros de ces dames, un vieux Japonais aussi intelligent et cultivé que riche et aimable. le récit devient un peu plus palpitant (c'est un grand mot) et les personnages principaux plus attachants car ils quittent leurs masques de froideur et de mépris pour se montrer tels qu'ils sont.
La fin est même touchante dans certains aspects.
L'auteur met aussi des touches d'humour dans son livre.
Je garde cependant une impression de grande déception par rapport au succès immense du livre auprès des libraires. Ce livre exclut, par ses références élitistes et ultra spécialisées (Ozu, littérature russe, réflexions sur l'art, etc.), une grande partie du public, le faisant passer pour sous-cultivé.
Assez désagréable…
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C'est une belle rencontre et de loin le meilleur livre que j'ai lu cette année là, sans doute chanceuse de l'avoir découvert dès sa sortie, vierge de toute propagande médiatique.

Brillant, spirituel et délicat, certainement pas prétentieux (juste intelligent, eh oui) il reste pour moi un conte humaniste d'une grande... élégance.


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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L'élégance du hérisson serait le troisième roman que j'emmènerai sur une île déserte pour la simple et bonne raison qu'en plus d'être une belle histoire, c'est aussi une déclaration d'amour à la langue française. Et de notre temps, il est rare de trouver un aussi subtil éloge. Oui, quel bel hymne à la langue de Molière !

Outre ce petit préambule qui porte sur la forme linguistique, je vais brièvement me concentrer sur le fond.
Ma première rencontre avec le roman fut un appel visuel. le manuscrit était exposé sur un comptoir, entouré de la célèbre banderole qui annonce un joli prix décerné, grand, blanc, avec le magnifique titre "L'élégance du hérisson". Moi qu'on surnommait souvent le petit hérisson, j'ai couru vers le livre comme s'il me criait de venir le chercher et je me suis pressée d'en lire la quatrième de couverture. Et qu'ai-je lu ? L'histoire de deux personnes marquées par la vie. Deux vies abimées qui vont être amenées à se rencontrer et se sauver l'une l'autre. Et je l'avoue, je suis faible face à d'aussi belles histoires car pour moi, ce sont les plus belles, celles qui portent le plus d'espoir dans cette société où on voit peu à peu l'humanité s'en aller en laissant derrière elle de pauvres âmes perdues et solitaires.
Et de très loin, je ne regrette pas mon achat et cette rencontre fortuite dans une petite librairie.
Je ne pourrai expliquer en détail ce que ce livre m'a fait ressentir, ce qu'il m'a apporté. Mais je puis dire qu'il est émouvant. Qu'il partage des émotions fortes à travers ses pages. Vous touche. Vous accroche à lui. Vous entraine dans des amitiés insolites. Vous fait rire, vous fait pleurer, vous excède, vous gratifie.
Il est loin de vous laisser indifférent.
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J'aurai l'élégance de ne pas m'étaler sur ce livre, il avait piqué ma curiosité, mais finalement , je n'ai pas réussi à poursuivre au-delà de 100 pages, il m'a hérissée.

Le vocabulaire ne m'a pas dérangée, j'aime ouvrir mon dictionnaire pour enrichir ma base de données, mais c'est l'ensemble, cette gardienne improbable et cette jeune nantie, leurs pensées, le style même…

J'ai insisté un peu, au vu des myriades d'étoiles apparues dans le ciel babélien, mais dans mon ciel, seule l'étoile du berger brille.

Je ne le note pas.
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Il y a quelque temps, ce livre m'attendait bien sagement sur mon banc à livres et je m'en étais emparée, sans savoir de quoi il s'agissait, contrairement au reste du monde qui l'avait déjà lu.
Paraît même qu'ils en ont fait un film.
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Comment vous faire découvrir un roman que vous connaissez tous déjà ? Bonjour le challenge... après une demi-seconde de réflexion profonde, je trouve la mission impossible.
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Je m'adresse donc aux lecteurs qui comme moi-même, vivent dans une grotte. Faut dire que c'est bien frais et confortable, une grotte.
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Nous sommes dans un immeuble habité par des nantis, rue de Grenelle, à Paris.
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Trois personnages truculents sortent du lot.
Renée, la concierge, Paloma, une gamine surdouée de 12 ans, les deux narratrices, et Manuela, femme de ménage chez les riches et meilleure et seule amie de Renée.
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Renée, intelligente et très cultivée, fait des efforts incommensurables pour que les résidents la prennent pour ce qu'elle n'est pas et dans ce but, s'acharne à coller à l'image de la concierge lambda, pas très fine, pour ne pas dire plutôt limitée intellecturellement.
En d'autres termes, elle se cache.
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Paloma désespère de trouver une raison de vivre et se cache le plus souvent possible dans sa chambre pour échapper à ses parents et à sa soeur, qui la pensent atteinte d'une maladie la rendant particulièrement associale.
Il faut dire que dans sa famille, y a du niveau.
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Et Manuela, je vous laisse la découvrir, ainsi que tous les protagonistes du récit.
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Après mûre réflexion, L'élégance du hérisson est un excellent roman.
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La plume est high level. Vraiment très très stylé.
Pour certains, beaucoup trop, non qu'ils soient stupides, mais ça leur a déplu d'après certains retours.
Moi j'ai bien aimé, ça collait avec les personnages, même si Renée en fait parfois des caisses à force de pointillisme sur l'usage de la grammaire par les riches pour lesquels elle travaille.
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J'ai noté quelques longueurs que je pardonne à l'auteur, d'autant qu'elles sont peu nombreuses.
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Je n'irai pas jusqu'à lire d'autres écrits de Muriel Barbery, mais j'ai passé un bon moment et j'ai souvent souri.
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Donc si vous faites partie des E.T. qui n'ont jamais entendu parler de ce roman ou ne l'ont pas encore lu, vous pouvez y aller.
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J'ai mis du temps pour terminer ce livre non pas parce qu'il ne me plaisait pas, mais parce que j'en lis toujours plusieurs à la fois. C'est dingue je sais, mais c'est ma façon de faire.
L'élégance du hérisson est un livre écrit d'une manière peu courante, l'auteure utilise un vocabulaire extrêmement riche et inattendu, au début de l'histoire, cela m'a un peu perturbée, mais au fil de l'histoire, j'ai apprécié cette façon d'écrire, le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle manie la langue française à la perfection.
L'histoire aussi est singulière, Renée la concierge érudite, qui ne correspond pas aux clichés que l'on se fait d'une concierge, mais pourquoi pas? Paloma, la petite fille au QI extraordinaire,en révolte contre le monde, Mr Kakuro, le japonais super bien éduqué, et tous les habitants du 7 Rue de Grenelle, plus ou moins imbus d'eux-mêmes, vont se croiser au fil des jours. Et sa seule vraiment toute grande amie, Mme Lopez femme d'ouvrage dans l'immeuble, au coeur tellement généreux.
Les trois personnages principaux, Renée la concierge, Paloma et Mr Kakuro vont se lier d'amitié, une amitié qui sera courte car Renée décède des suites d'un accident, mais qui changera la perception du monde de Paloma qui voulait se suicider et qui laissera Mr Kakuro, que je soupçonne d'être tombé amoureux d'elle, anéanti.
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Dans la série des nanars vendus à des milliers d'exemplaires, après le Mec de la tombe d'à côté, La liste de mes envies et La vérité sur l'affaire Harry Quebert, on peut ajouter sans hésiter L'élégance du hérisson de la normalienne agrégée de philosophie, Muriel Barbery.

Afin de nous démontrer que la culture n'est pas une question de classe sociale et l'intelligence le privilège d'un âge ou d'une race, cet esprit supérieur a imaginé mettre en scène une concierge érudite qui parlerait comme elle, une adolescente surdouée mais suicidaire et un riche japonais amoureux de la première, les trois devenant amis pour la vie, enfin, jusqu'à la disparition tragique de l'un d'entre eux.

Je me dis qu'un tel casting pour un scénario aussi tiré par les cheveux ne peut naitre que dans le cerveau d'une ancienne élève de l'ENS dont les études ont retiré tout bon sens et contact avec une quelconque réalité, un peu inquiète quand même que cet éminent professeur forme les penseurs de demain.
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Finalement, j'ai bien aimé ce livre. Je dis "finalement" car durant son premier quart, je n'étais pas sûre d'avoir envie de poursuivre sa lecture. Mais j'ai persisté et je ne le regrette pas.
En effet, j'avoue que Renée, la concierge, m'a bien souvent barbée avec ses envolées littéraires et/ou philosophiques. Il faut savoir que rien que sur les sanitaires de son hôte, elle arrive quand même à nous pondre pas moins de quatre pages !
Je me suis, par contre, délectée des passages où la parole était donnée à Paloma, 12 ans, enfant surdouée. Son raisonnement, empreint de fraicheur et d'humour, était d'une grande intelligence.

Bilan plutôt positif en ce qui concerne ce roman. Il me tarde maintenant de visionner le film où, d'après les quelques extraits que j'en ai vus, Josiane Balasko était excellente dans le rôle de Renée.
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Un livre lu il y a longtemps qui m'a laissé un doux souvenir.
Deux personnages blessés qui se reconnaissent par leurs fêlures.
La langue belle utilisée pour raconter cette rencontre. Belle lutte contre les clichés aussi, un concierge peut être érudit.
Joli roman, lisez le sans a priori, sans vous laissez démonter par ceux qui l'ont démolis ou trop encensé.
Un livre à lire tout simplement !
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