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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le Bonheur est dans le crime est l'une des sept nouvelles du recueil Les Diaboliques (1874) qui valut à son auteur d'être accusé « d'outrage à la morale publique et aux bonnes moeurs ». Barbey qui est un catholique fervent affirme dans sa préface qu'il offre ses Diaboliques pour susciter l'horreur de leur comportement, et faire ainsi ,dit-il, une oeuvre chrétienne.
Cette nouvelle en particulier contient une histoire parfaitement immorale résumée dans le titre. Les deux criminels en effet n'éprouvent aucun remords et se moquent bien de l'opinion des autres. « C'est par cet air-là [de bonheur absolu] qu'ils ont toujours répondu victorieusement à tout, à l'abandon, aux mauvais propos, aux mépris de l'opinion indignée » Celui qui raconte leur histoire, c'est le Docteur Torty. Il fait part de sa stupefaction au narrateur qu'il a rencontré au Jardin des plantes. le couple d'assassins est devant eux, face à la cage de la panthère noire. « ces deux êtres, immuablement beaux, malgré le temps, immuablement heureux malgré leur crime, puissants, passionnés, absorbés en eux, passant aussi superbement dans la vie que dans ce jardin ».Torty est un dandy, athée, cynique, qui prend plaisir à raconter cette histoire diabolique au narrateur anonyme tout en s'en offusquant. C' est un personnage bien ambigu, témoin, voyeur et non dénonciateur. Quant au couple criminel, je vous laisse le plaisir diabolique de le découvrir, pervers que vous êtes...
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Lu dans l'édition France Loisirs « courts romans et autres nouvelles » de 2004. Nous voici plongés dans une petite ville de Normandie au milieu du XIXe siècle. Une histoire d'adultère et de meurtre qui nous tient en haleine jusqu'au bout. L'intrigue prend son temps pour se dévoiler, racontée par l'intermédiaire d'un médecin, témoin de l'aventure. Questionnement autour du bien et du mal. L'amour peut-il s'accomplir dans le meurtre ? Les personnages sont puissants, l'écriture précise.
Barbey d'Aurevilly reste un grand maître de l'intrigue sociale.
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Le bonheur dans le crime, une nouvelle de Jules Barbey d'Aurevilly délicieusement diabolique…

A Paris, au détour d'une promenade au Jardin des Plantes, le docteur Torty accompagné du narrateur, replonge dans ses souvenirs, ranimés par une rencontre furtive avec un couple des plus remarquables, de par leur beauté et l'amour manifeste qu'ils se portent mutuellement. Il entreprend alors de raconter à son compagnon du jour l'histoire du comte Serlon de Savigny et de son épouse HauteClaire Stassin.
Cette dernière, fille d'un maître d'armes reconnu, a pris la succession de ce dernier à son décès dans la région de V., en Normandie. Fine lame, elle enseigne son art et fait ainsi la rencontre du comte, devenant rapidement sa maîtresse. Celui-ci étant marié, la situation devient de plus en plus intenable pour les amoureux fusionnels. Ils élaborent alors un plan machiavélique pour pouvoir rester ensemble...et demeurer heureux.

La réflexion ou le questionnement qui sous-tend cette nouvelle et qui fit scandale à l'époque de sa parution est la suivante : peut-on savourer son bonheur en ayant commis le pire des crimes ? le couple Savigny, dorénavant officiel, dévoile en effet son amour sans remords,et ce, en toute félicité ; au grand dam du docteur Torty qui n' ignore point les détails les plus intimes de l'affaire, mais aussi en totale abstraction de la forte désapprobation de leur entourage.
L'amour, aussi puissant soit-il, peut-il justifier la transgression ultime ? Et que dire des contradicteurs, du docteur Torty lui-même, qui voit sa curiosité plus forte que tout à observer ce couple dans la progression de son histoire et dans son évolution vers l'indicible, sans réellement condamner ni surtout contrecarrer…Où se situe la « moralité » ?

Une longue nouvelle bien savoureuse...
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Passion d'âmes et d'honneur se croisant et se ferrant jusqu'à l'ultime.
A découvrir dans son romantisme et aventure d'un siècle de sentiments et de révolutions.
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"Le bonheur dans le crime" et "La vengeance d'une femme" sont deux nouvelles extraites d'un recueil de Jules Barbey d'Aurevilly intitulé : "Les diaboliques". Deux portraits de femmes rapportés par des hommes les ayant ponctuellement côtoyé.
La première, Hauteclaire Stassin, fut initiée dès son plus jeune âge à l'art de l'escrime, faisant d'elle une redoutable et imbattable adversaire. A la tête de la salle de son père, elle croise régulièrement le fer avec le comte de Savigny. de ces échanges d'armes va naître bien plus qu'une simple compétition sportive...
La seconde, la duchesse d'Arcos de Sierra-Leone, s'est retrouvée engagée dans un mariage sans amour entre deux puissantes maisons nobles. Pourtant l'amour, elle va le connaître et quand son époux la prend sur le fait, il ne se prive pas pour y mettre fin de la plus atroce des manières. Mais il n'a pas encore goûter à la vengeance d'une Turre-Cremata…

Je ne connaissais Barbey d'Aurevilly que de nom, et j'étais même bien incapable de le situer temporellement. En piochant régulièrement dans la collection Librio à 2€, je m'ouvre à des auteurs et des oeuvres que je n'aurais pas tenté ou retenté de prime abord. Une bonne chose car je situe désormais mieux cet auteur et j'en ai apprécié les deux textes réunis ici. L'une comme l'autre des femmes présentées dans ces nouvelles incarnent une férocité et une détermination incroyable pour obtenir ce qu'elles désirent le plus ardemment : l'amour pour l'une et la vengeance pour l'autre. Chacune d'elle prête à se damner mais certaine de son succès.
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Pour ceux qui ne l'ont pas lu, un petit chef-d'oeuvre... et ça passe ce soir à la TV sur france 2...

Dans la collection « Contes et nouvelles du XIXe siècle ». Téléfilm de Denis Malleval (France, 2008). Scénario : Bruno Tardon, d'après la nouvelle de Jules Barbey d'Aurevilly. 55 mn. Inédit. Avec Didier Bourdon : le Dr Crosnier. Marie Kremer : Claire Stassin. Gregori Derangère : Charles de Savigny. Gaëla le Devehat : Delphine de Savigny. La collection de fictions « Au siècle De Maupassant »
Lien : http://mazel-livres.blogspot..
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dans une langue française dont on se délecte, une histoire d'amour et de mort digne d'un polar ... mais avec du style et une merveilleuse étude de caractères
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Jules Barbey d'Aurevilly a un style magnifique, classique mais fluide.

La femme qui fait baisser les yeux à une panthère dans le texte "Le Bonheur dans le crime" , on l'imagine mal, vu comme elle est décrite, abandonner son indépendance, même par amour. Autant le comte, on peut comprendre la crainte du qu'en-dira-t-on et les pressions sociales associées à son rang, autant cette femme décrite comme étant libre et audacieuse, se plier à cette comédie, on a du mal à y croire. Même en ayant la compensation d'être auprès de l'objet de son amour et de continuer à ferrailler avec lui à la lueur du clair de lune, cette vie de domestique ne lui sied point. La suite funeste est inévitable. Il est aussi invraisemblable qu'un amour commençant sur de telles bases puisse durer dans le temps, comme dans ce texte.

C'est pour cette raison que je préfère le second texte, "La vengeance d'une femme". La cruauté dont fait preuve son mari à cause de son orgueil blessé, n'a d'égal que la terrible détermination de sa femme à se venger. Cette histoire où elle apparaît flamboyante, brûlant d'un feu intérieur attisé par la haine, est admirable. On la visualise parfaitement, se roulant dans la fange pour que cette boue éclabousse celui dont elle abhorre le nom. L'autre raison est que dans ce texte, elle raconte son histoire elle-même, alors que dans "Le bonheur dans le crime", l'histoire est contée par le médecin, témoin de bien des scènes immorales, mais néanmoins impuissant à transcrire les pensées de Hauteclaire.
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Voici encore ici un ecrivain classique oublié qui merite dexretrouver la lumiere et de voir ses oeuvres mises en valeur et relues.Jules Barbey d'Aurevilly nous offre ici deux nouvelles aux canevas classiques mais qui ont tres bien traversees le temps, elles pourraient se derouker de nos jours !Le style classique est agreable et la lecture facile,bref un bon roman à découvrir.
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