Les battement du cœur si ancien du cerf étaient synchronisés avec les miens. Mon pouvoir enfla, solide et sûr de lui, véritable épée dans ma main.
Ce que je voulais, c’était montrer de quoi j’étais capable et, même si cela me faisait mal de l’avouer, faire plaisir au Darkling. Ce moment, à ses côtés, j’en avais rêvé. Car je voulais croire au destin qu’il avait déroulé devant moi ; je voulais croire qu’une orpheline rejetée par le monde entier pouvait sauver celui-ci et être adorée pour cela.
Je t’aime, Alina, même cette part de toi qui l’a aimé.
-Je ne sais pas si ça compte vraiment, mais vous pouvez dire à David que je lui pardonne.
Et je vous pardonne aussi, ajoutai-je en silence. J’étais sincère. Je connaissais ce sentiment : vouloir à tout prix trouver sa place, être acceptée.
-Je n’y manquerai pas, dit-elle à voix basse.
Elle se retourna et disparut dans la nuit. J’eus cependant le temps de voir ses magnifiques yeux emplis de larmes.
-Mal…murmurai-je dans la nuit.
-Oui ?
-Merci de m’avoir retrouvée.
Peut-être rêvais-je déjà,mais, quelque part dans les ténèbres, je l’entendis chuchoter :
-Je te retrouverai toujours.
Vous pensez que je n’aime pas mon fils, mais vous vous trompez. Parce que je l’aime, je refuse que son âme soit damnée.
- Est-ce que je t'ai manqué, Alina ? Est-ce que je t'ai manqué quand ils t'ont emmenée ?
- Oui, tous les jours, répondis-je sincèrement.
- Toi, tu m'as manqué toutes les heures.
Le problème avec le désir, c'est qu'il nous rend faible.
“— Je ne suis pas un monstre, Alina. Malgré ce que vous avez peut-être entendu à mon sujet.
— Ce n’est pas ce que je voulais dire, m’empressai-je d’ajouter. C’est juste que… Je ne savais pas à quoi m’attendre.
— À part au pire.
— C’est une vieille habitude. (J’aurais dû m’arrêter là, mais je ne pus m’empêcher de continuer.) Comment ne pas avoir peur de vous ? Vous êtes le Darkling. Je ne dis pas que vous allez me faire jeter dans un fossé ou m’envoyer en Tsibeya, mais vous en auriez le pouvoir. Vous pouvez même couper les gens en deux. Être un peu intimidée ne me semble pas anormal.
Il m’étudia pendant un long moment, et je regrettai ardemment de n’avoir pas tenu ma langue, mais soudain, un sourire en coin lui éclaira le visage.
— Oui, vous n’avez pas tort.
Ma peur s’évanouit en partie.”
“— Comment vous êtes-vous débrouillée avec la reine ? demanda-t-il.
— Je n’en ai pas la moindre idée, répondis-je honnêtement. Elle n’a dit que des choses gentilles, mais en me regardant comme si son chien venait de me régurgiter.
Genya rit, et les lèvres du Darkling se soulevèrent légèrement.
— Bienvenue à la Cour.
— Je ne suis pas certaine d’aimer.
— Personne n’aime, mais nous essayons tous de faire bonne figure.”