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Citations sur Cette histoire-là (53)

Où est quelqu'un qui depuis une demi-heure fait le tour du pâté de maison ? Songes-y. Il n'y a pas de réponse.
Elizaveta songea qu'il n'y avait jamais de réponse, car tout chemin est circulaire, et le brouillard de nos peurs est trop épais.
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Et pour la première fois, quoique de manière confuse, il eut l'intuition que tout mouvement tend à l'immobilité et que seul le trajet qui conduit vers soi-même est beau.
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On n'a pas idée du nombre de choses qui meurent, quand quelqu'un meurt.
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Dans cette sévérité, dans cette absence totale de doute, il y avait tout ce que son père lui avait appris de la manière d'être père : qui est de savoir marcher sans se retourner. Marcher du pas long des adultes, sans pitié, mais un pas limpide et régulier pour que ton fils puisse le comprendre et le suivre, malgré son pas d'enfant. Et le faire sans jamais se retourner, si tu en as la force : pour qu'il sache qu'il ne se perdra pas, et que marcher ensemble est un destin dont il ne faut jamais douter, puisqu'il est inscrit dans la terre.
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Le livre sur lequel Libero Parri et son fils Ultimo apprirent comment étaient faites les automobiles était en français (Mécanique de l’automobile*, Editions Chevalier). Ce qui explique que, pendant les premières années, quand vraiment ils ne s’en sortaient pas, couchés sous une Clément Bayard 4 cylindres ou penchés sur l’intérieur d’une Fiat 24 chevaux, Libero Parri ait eu coutume de sortir de l’impasse en disant à son fils :
– Appelle ta mère.
Florence arrivait les bras chargés de linge, ou la poêle à la main. Ce livre, elle l’avait traduit mot après mot, et elle se le rappelait par cœur. Elle se faisait raconter le problème, sans accorder le moindre regard à l’automobile, remontait mentalement à la bonne page et délivrait son diagnostic. Puis elle faisait demi-tour et rapportait le linge à la maison. Ou la poêle.
– Merci * – marmonnait Libero Parri, hésitant entre l’admiration et la crise de rogne pure et simple. Quelques temps après, de l’ancienne étable devenue garage, montait le vrombissement du moteur ressuscité. Et voilà *.
Du reste, la chose arrivait très rarement, puisque, pendant toutes les premières années, le garage Libero Parri dut s’adapter, pour survivre, aux réparations en tout genre, sans faire dans le détail. Des automobiles, il en arrivait peu, et ça allait donc des lames de charrues aux poêles en fonte, en passant par les horloges. Quand, à la demande générale, Libéro Parri dut ouvrir un service de ferrage pour les chevaux du coin, un autre y aurait vu une défaite humiliante : pas lui, qui avait lu quelque part que les premiers à se faire de l’argent en fabriquant des armes à feu avaient été ceux-là mêmes qui, la veille encore vivaient de l’affilage des épées. Le fait est – comme n’avait pas manqué de le relever Florence, en son temps – que les automobiles n’existaient pas encore, ou du moins, si elles existaient, n’existaient pas par ici. Si bien que l’arrivée à l’horizon du nuage de poussière salvateur accompagné de son concerto mécanique était une rareté saluée avec ironie par toute la circonscription. Ça arrivait si rarement que quand ça arrivait, Libero Parri montait sur sa bicyclette et allait chercher son fils à l’école. Il entrait dans la salle de classe, le chapeau à la main, et disait seulement :
– Une urgence.
La maîtresse savait. Ultimo jaillissait tel un projectile, et une demi-heure plus tard tout deux se lubrifiaient les idées sous des capots qui pesaient aussi lourd que des veaux. (p 38)
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Si tu aimes quelqu'un qui t'aime , ne démolis jamais ses rêves.
p 49
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La tristesse des jeunes est toujours irrémédiable, et leur souffrance sans motif.
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Je ressentis de la pitié pour lui, et ne pus m'empêcher de penser à tous ceux que la guerre avait continué à tuer bien après que les armes eurent cessé de tirer.
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Car le vrai talent est d'avoir les réponses, quand les questions n'existent pas encore.
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Il m'a dit qu'à son avis les gens vivent des années et des années, mais en réalité il y a seulement une petite partie de ces années-là qu'ils vivent vraiment, et ce sont les années où ils réussissent à faire ce pour quoi ils sont nés. Là, alors, ils sont heureux. Le reste du temps, c'est du temps qu'ils passent à attendre ou à se souvenir. Quand tu attends ou quand tu te souviens, m'a-t-il dit, tu n'es ni triste ni heureux. Tu as l'air triste, mais c'est juste parce que tu es en train d'attendre, ou de te souvenir. Ils ne sont pas tristes, les gens qui attendent, pas plus que ceux qui se souviennent. Ils sont simplement loin.
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