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EAN : 9782070142361
192 pages
Gallimard (05/05/2014)
4.04/5   525 notes
Résumé :
Romancier britannique dans la fleur de l'âge, Jasper Gwyn a à son actif trois romans qui lui ont valu un honnête succès public et critique. Pourtant, il publie dans The Guardian un article dans lequel il dresse la liste des cinquante-deux choses qu'il ne fera plus, la dernière étant: écrire un roman.
Son agent, Tom Bruce Shepperd, prend cette déclaration pour une provocation, mais, lorsqu'il appelle l'écrivain, il comprend que ça n'en est pas une : Gwyn est ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (112) Voir plus Ajouter une critique
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Auteur de trois romans, d'un essai et de deux nouvelles, Jasper Gwyn est un écrivain à la mode en Angleterre, et un peu connu ailleurs. Mais, aujourd'hui, il se rend compte, avec une lucidité frappante, que ce qu'il fait ne lui plaît plus. Il adresse au Guardian une liste de 52 choses qu'il se promet de ne plus faire, dont la dernière et la non moins importante : ne plus écrire de livres. Autour de lui, notamment Tom Bruce Shepperd, son agent, peine à croire à cette liste. Et pourtant... le temps passant, le simple geste d'écrire lui manque. Pourquoi ne pas devenir traducteur ou guide de voyages ? Non, la seule réponse claire qui lui vient à l'esprit est copiste autrement dit écrire des portraits. Une activité aussi originale que révélatrice...

Quel personnage singulier et troublant que ce Mr Gwyn ! Écrivain en pleine fleur de l'âge qui a décidé de tout arrêter, le voilà devenu portraitiste. Non pas avec une palette de couleurs mais une palette de mots. Des portraits uniques qui se font dans des conditions particulières, qui demandent beaucoup de patience et dont les seuls lecteurs seront Jasper Gwyn et le modèle. Alessandro Baricco manie avec poésie et habileté sa plume et nous plonge dans un roman pour le moins intrigant mais subtil. Il dépeint intelligemment les notions d'écriture et la magie des mots, l'Art en général, l'être et le paraître, ainsi que l'amour et l'amitié. Ce roman, pénétrant, fantaisiste et plus profond qu'il n'y paraît, possède un charme indéniable et est une véritable lettre d'amour à la Littérature.
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Ce trop court roman d'Alessandro Baricco est un pur moment de bonheur littéraire.
J'ai suivi avec passion, Mr Gwyn, écrivain Anglais qui décide de mettre un terme à sa brillante carrière. Après avoir essuyé les foudres de son éditeur et passé quelques semaines à se demander ce qu'il allait pouvoir faire du reste de sa vie, notre homme décide de devenir copiste.
Mais attention ! Pas n'importe quel copiste. Il veut devenir copiste d'êtres humains. Peintre ? Pensez-vous ! Non ce serait trop simple et nous sommes dans l'univers de Baricco ! Non, Mr Gwyn va écrire les portraits de ses modèles.
S'ensuivra une galerie de personnages attachants, drôles ou pathétiques.
Nous croiserons une vieille dame rencontrée un jour de pluie dans une laverie, lieu qu'affectionne notre héros. Cette vieille dame décédée peu après, sera par-delà la mort auprès de Mr Gwyn lui prodiguant quelques conseils.
Ou encore, Rebecca le premier modèle qui deviendra son amie puis son assistante.
Dans ce livre, l'auteur nous donne à réfléchir sur le travail de l'écrivain, depuis la saturation face au manque d'inspiration jusqu'au plagiat.
Mr Gwyn est un personnage particulièrement attachant que j'ai adoré dans sa recherche de la perfection pour donner vie à ses personnages à l'instar de son « créateur » Alessandro Baricco qui une fois de plus par son écriture fluide et imagée m'a confortée dans l'envie de poursuivre la découverte de son oeuvre.


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Peut-on se soustraire à sa raison de vivre surtout s'il s'agit de l'écriture ?
Peut-on saisir la quintessence des êtres en les regardant simplement vivre et rendre compte grâce à l'écriture de ce qu'ils sont vraiment ?
Les thèmes de ce court roman sont certes classiques, reflet des préoccupations de l'écrivain, mais un personnage principal fantaisiste et attachant entrainé dans un délicieux suspense en font une oeuvre très plaisante à lire, qui se révèle être finalement beaucoup moins frivole que le début ne le laisse supposer.

Ce récit commence au moment où un écrivain anglais de quarante-trois ans, Jasper Gwyn, à la mode mais insatisfait, lassé par l'écriture et la pression grandissante de son agent littéraire et ami, décide de ne plus écrire. Oui mais voilà, « la nostalgie de cet effort quotidien pour mettre en ordre ses pensées sous la forme rectiligne d'une phrase » le taraude. Il cherche de nouveaux moyens d'expression et finit par décider de devenir « copiste » - c'est-à-dire de réaliser à la manière d'un peintre des portraits, mais écrits.

Art, lenteur et originalité pour des portraits désormais uniques qui ne feront l'objet d'aucune publication mais bénéficieront d'un procédé intimiste original et expérimental pour mettre à nu les dix personnes en quête d'elles-mêmes dont il va réaliser les portraits à la manière d'un artisan : voilà l'essentiel de la trâme.
Je trouverais dommage d'en révéler davantage, il faut se laisser surprendre par la fantaisie de Baricco, ses personnages souvent improbables, frisant parfois la caricature pour mieux nous faire découvrir sa vérité et comment en conclusion
« Chacun de nous est la page d'un livre, mais d'un livre que personne n'a jamais écrit et que nous cherchons en vain dans les rayonnages de notre esprit. » 
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C'est sans doute un écueil récurrent pour un éditeur que de devoir composer avec les mouvements d'humeur de leurs écrivains favoris. Aussi quand Mr Gwyn affirme tout de go que l'écriture pour nui, c'est terminé, il n'est pas vraiment pris au sérieux. Et pourtant…il semble bien que la décision soit irrévocable. Peu à peu, l'impression de liberté laisse place à un vide pas si facile à gérer. La révélation a lieu lors de la visite impromptue d'une galerie où sont exposés des portraits : la suite est claire, il serait copiste, il fera des portraits lui aussi, mais avec ses outils que sont les mots. Des portraits ultimes de modèles dénudés dans un décor qui les contraint de se révéler…

L'auteur nous propose ici une intéressante plongée au coeur de l'intime de l'écrivain, qui doit un jour faire par obligation, sous la pression, ce qui s'était imposé à lui au départ comme une nécessité. C'est aussi en accepter les contraintes, la rançon du succès, la difficulté de s‘exprimer sur un autre registre que celui où le public l'attend, l'incompréhension…pour en arriver à détester e que l'on a voulu plus que tout. Pour s'apercevoir que malgré tout écrire reste sa seule raison d'être et qu'il faut réinventer l'exercice.

Mais ce roman n'est pas une complainte d'enfant gâté. C'est aussi la quête de chemins de traverse, plus risqués que des sentiers battus, plus riches aussi d'émotions nouvelles et qui éloignent les barreaux de la prison des convenances.

On est loin du recueil de confidences d'un écrivain désabusé, l'imagination est fertile le lecteur est entraîné malgré lui dans cette aventure qui sait ménager l'attente et surprendre au détour d'un chapitre.

De quoi donner envie de s'immiscer un peu plus dans l'oeuvre d'Alessandro Barrico


Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Mr Gwyn est un écrivain fantaisiste. Il ne cherche pas la gloire, juste le grain de folie qui rend la vie de bonne humeur. Il a du talent, un ami pour la vie et, contre toute attente, il décide de ne plus écrire.

Mais alors, où va-t-il caser son envie de mettre des mots sur les sentiments qui le traversent, pour mettre de l'ordre dans ses pensées ?
Lui vient alors une idée, celle d'être copiste à la façon d'un peintre de portraits. Sauf qu'au lieu du pinceau, l'artisan des mots prendra le stylo.
Dans son atelier, l'ombre et la lumière, le bruissement de la musique, le regard, le geste, le silence murmuré, le parfum, mettront à nu ses modèles. Il les croquera en quelques mots.

Mais l'histoire ne s'arrête pas là.
Ce roman étrange nous fait rencontrer des personnages fascinants, des moments d'émotion, une réflexion profonde sur l'idée qu'on se fait de nous-mêmes, de notre histoire, de notre voyage.

L'écrivain est-il un copiste comme peut l'être le peintre ? Sans doute, il n'invente rien. Il observe, joue avec les mots, avec les couleurs, les impressions. Ces histoires nous ressemblent un peu puisque parfois on s'y reconnaît. On se reconnaît dans un personnage, un paysage, une odeur, une luminosité, une larme, une note, un silence…

L'univers d'Alessandro Baricco est toujours magique. Il nous fait entrevoir le monde autrement en maniant les mots avec délicatesse et fantaisie.
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critiques presse (8)
LaLibreBelgique
13 juillet 2015
Ceux nombreux qui ont adoré “Soie” et “Novecento”, seront ravis de retrouver l’écrivain dans un beau roman de la même veine. Un livre avec un suspense poétique et étrange, musical et tendre.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Actualitte
23 décembre 2014
Outrepasser les conventions. Ouvrir de nouveaux espaces. Changer d'angle de vision. Telles sont certainement les missions des artistes pour nous aider à voir le monde non pas seulement comme il est mais aussi comme il pourrait être. Ce livre est un bon tremplin pour s'y essayer.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LActualite
15 septembre 2014
Dans l’espace intime de l’atelier, le roman explore l’étrange rapport de l’artiste à son modèle tout en posant, de façon élégante et inédite, le problème d’une représentation de l’être humain qui ne soit pas réductrice.
Lire la critique sur le site : LActualite
LeDevoir
25 août 2014
Quoique le style perde un peu de son charme avec la facture plus attendue de la finale, le coeur du roman, lui, évoque un idéal aujourd’hui perdu : prendre le temps de vouloir connaître et de se laisser connaître. De se laisser toucher, dirait sans doute Mr Gwyn.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
LeMonde
11 juillet 2014
Face à ce constat, toutefois, l’écrivain italien ne ressent aucune nostalgie. Seulement une infinie tendresse pour ses personnages et leur part de mystère. C’est cette tendresse, toute chargée de poésie et de non-dit, qui contribue au charme de ce très séduisant roman.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LaLibreBelgique
04 juillet 2014
L’écrivain italien, avec "Mr Gwyn", livre un beau conte cocasse, dans la lignée de "Soie" et de "Novecento". Un roman sur les mirages de l’écriture et du portrait, sur l’existence humaine tout simplement.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LesEchos
04 juin 2014
Le nouvel opus d'Alessandro Baricco, « Mr Gwyn », est un roman conceptuel, qui ausculte les moyens de dépasser l'écriture, pour mieux revenir à son coeur, à sa source : l'art de célébrer l'être humain.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Culturebox
16 mai 2014
Après "Emmaüs", le romancier italien Alessandro Baricco revient avec "Mr Gwin" (Gallimard), un roman court d'apparence légère, où l'on rencontre un écrivain anglais lassé d'écrire, qui se lance dans une entreprise littéraire d'un nouveau genre : les portraits écrits.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (100) Voir plus Ajouter une citation
Elle savait du reste, que son corps la destinerait toujours à des amours absurdes. Aucun homme ne s'imagine désirer un corps comme le sien. Toutefois, l'expérience avait appris à Rebecca que beaucoup la désiraient en réalité, et que cela résultait souvent de quelque blessure difficile à admettre. En général, sans le savoir, les hommes ont peur du corps féminin. Dans certains cas, ils ont besoin de mépriser pour être excité, et le fait de posséder ce corps leur donne du plaisir. Il y avait presque toujours un besoin de perversion latent, comme si choisir cette beauté atypique impliquait nécessairement l'abandon des manifestations les plus simples et directes du désir.
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Il finit donc par comprendre qu'il était dans une situation que partagent beaucoup d'êtres humains, mais pas moins douloureuse pour autant, à savoir : la seule chose qui nous fait sentir vivants est aussi ce qui lentement nous tue. Les enfants pour les parents, le succès pour les artistes, les sommets trop élevés pour les alpinistes. Ecrire des livres pour Jasper Gwyn.
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Elle était plongée dans la lumière d’un bonheur étrange, qu’elle n’avait jamais éprouvé, et qu’il lui semblait pourtant avoir porté en elle pendant des années, en attendant qu’il veuille bien éclore. Il lui apparut impossible d’avoir pu se consacrer à autre chose, durant tout ce temps, qu’à protéger ce bonheur et le cacher. C’est fou ce dont nous sommes capables, pensa-t-elle. Grandir, aimer, faire des enfants, vieillir — et tout cela même lorsque nous sommes ailleurs, dans le temps suspendu d'une réponse non reçue, ou d'un geste avorté. Que de sentiers et d'allures différentes pour les parcourir, dans ce qui apparaît comme un unique voyage.
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Le fait est qu'il n'arrivait pas à concevoir que tout se termine brutalement, à la fin de la dernière séance, de façon procédurière et impersonnelle. Il semblait évident que l'aboutissement de ce travail de fait avoir son degré d'élégance, de poésie même, et pourquoi pas de surprise. Alors il pensa a l'idée qu'il avait eu pour l'éclairage - dix-huit ampoules suspendues au plafond, à distances régulières, formant une belle géométrie - et il imagina qu'à l'approche du trente-deuxième jour ces ampoules commenceraient à s'éteindre une à une, au hasard, mais toutes dans un laps de temps non inférieur à deux jours et non supérieur à une semaine. Il vit son atelier sombrer dans l'obscurité par touches successives, selon un schéma aléatoire, et se mît à fantasmer sur la manière dont ils se déplaceraient, lui et le modèle, pour profiter des rayons de lumière ou, au contraire, se réfugier dans les premières zones d'ombre. Il se vit distinctement dans la pâleur d'une dernière ampoule, donner la touche finale à son portrait. Puis accepter le noir, à l'extinction du dernier filament.
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Jasper Gwyn dut admettre au fond de lui que l'abandon des livres avait créé un vide dans sa vie qu'il ne savait combler sinon à travers des rituels substitutifs imparfaits et provisoires, comme le fait d'assembler des phrases dans son esprit ou de lacer ses chaussures avec une lenteur idiote. Il avait mis des années à admettre l'idée qu'écrire lui était devenu impossible et maintenant il se trouvait forcé de constater que sans ce métier il lui était très difficile d'aller de l'avant.
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Videos de Alessandro Baricco (77) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alessandro Baricco
Les voies de la narration. Apprendre l'art de raconter des histoires dans le monde contemporain
Avec David Foenkinos, romancier, dramaturge et scénariste, Fanny Sidney, réalisatrice, scénariste, comédienne et Pauline Baer, écrivaine et animatrice d'ateliers d'écriture
Au cours des deux dernières décennies, les histoires, les récits, les narratifs sont sortis du champ strictement littéraire et culturel pour investir d'autres espaces – politique, économique, informationnel. Portée par l'essor des industries créatives et par la multiplication des canaux et des formats, la « fabrique » à histoires s'est développée en réponse à des besoins variés : assouvir une quête de sens, se réapproprier une histoire familiale, fédérer autour d'un projet collectif, incarner une ambition entrepreneuriale, donner du souffle à un projet politique, redonner de la cohérence aux événements du monde, ou tout simplement répondre à notre envie d'être transporté et tenu en haleine… du récit intime qui bouscule au récit politique qui veut marquer son temps, de l'histoire qui captive au narratif d'entreprise qui conjugue stratégie et raison d'être, chacun cherche l'histoire qui fait vibrer, donne du sens, motive, divertit ou répond aux questions du siècle.
Si le besoin de récit est partout, il faut (ré)apprendre à raconter des histoires de manière adaptée aux usages contemporains, sans perdre de vue la vocation humaniste de toute narration et les ponts qu'elle peut jeter entre générations et entre communautés. Une nouvelle génération d'auteurs, ainsi que la demande des industries culturelles interrogent l'idée – très française, et à l'opposé de la mission de la Scuola Holden de Turin fondée à Turin par Alessandro Baricco en 1994 – que l'art du récit ne s'apprend pas, à moins de le faire comme un outil pour accéder à un métier et à un média. Et s'il fallait une « école Holden à la française » pour décloisonner les industries culturelles et les générations ?
Table ronde proposée par Claudia Ferrazzi, fondatrice de VIARTE.
À lire – David Foenkinos, Charlotte, Gallimard, 2014. Pauline Baer, La collection disparue, Folio Gallimard, 2020. Alessandro Baricco, The game, Folio Gallimard, 2019. Alessandro Baricco, Les barbares. Essai sur la mutation, Gallimard, 2014. Yves Lavandier, La dramaturgie : les mécanismes du récit, Les impressions nouvelles, 1994. Maureen Murdock, The heroine's journey, Shambhala Publications Inc, 1990.
+ Lire la suite
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