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3,35

sur 683 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un roman britannique digne du "Cercle des poètes disparus", très érudit, plusieurs parties de la vie du héros sont détaillées et tissent des liens subtiles afin de monter une intrigue vraiment inattendue. de bons passages sur les illusions adolescentes jugées depuis l'âge adulte, puis réinvesties à l'âge de la retraite.
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Julian Barnes dans son roman "Une fille, qui danse" traite de la mémoire. Où plus exactement des failles de la mémoire. Si nous partons du postulat que "mémoire égale événements plus temps", et bien nous nous trompons d'équation nous dit l'auteur en le démontrant par l'exemple.

Tony est un sexagénaire récemment retraité. Sa vie fut plutôt terne, une vie moyenne, qu'il estime être sinon honorable du moins confortable. Tel est son état d'esprit, jusqu'au jour où il se voit contraint de se pencher sur son propre passé par un mystérieux legs qui lui ait adressé par la mère décédée d'une ancienne petite amie. En renouant contact avec cette dernière, il prendra conscience peu à peu des distorsions de sa mémoire et particulièrement de ce curieux phénomène qui pousse à ne retenir de notre vie qu'un angle de vue très subjectif et finalement biaisé des événements du passé. L'esprit, passé au filtre du temps, ne retient au final que ce qui nous arrange.

La partie finale du roman se veut être un basculement, un retournement de situation, une sorte de cataclysme que l'auteur soumet au lecteur. J'ai personnellement trouvé ce dénouement plutôt lourd, aussi improbable que tiré par le cheveux. Mais je suis sûr que le filtre du temps me fera vite oublier cette dernière partie qui me semble bien maladroite pour ne plus que me souvenir des belles phrases de Julian Barnes.

"Il devrait être évident que le temps agit moins comme un fixatif que comme un solvant."

Janvier 2014
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Tony, la soixantaine, se souvient de ses jeunes temps, 40 ans plus tôt : son premier amour, la mystérieuse et ambiguë Veronica, sa première déception aussi, et puis un drame qui vient clore sa jeunesse insouciante et volage : son ami Adrian, qui s'était lié avec Veronica et lui avait demandé par écrit la permission de convoler avec son ancienne amante, se suicide. Ainsi commence et se déroule sa vie d'adulte : un mariage, une vie conjugale fade et terne, jusqu'au terme d'une rupture sans éclat : c'est le sillage des illusions perdues que dévide Tony dans le secret de son esprit. Et puis, 40 ans plus tard, Veronica ressurgit, et avec elle, l'énigme d'un passé bien enfoui dans les vieux fonds de la mémoire, ses secrets, le trépidant d'une jeunesse passée, comme morte… jusqu'à la révélation ultime.

« Une fille, qui danse » est un roman déroutant, à l'image de Veronica : à la fois captivant, tant on est pris par l'intrigue dont on pressent qu'elle recèle bon nombre de secrets, mais en même temps déstabilisant : certains passages semblent longs, d'autres déroutent par l'écriture qui paraît bancale, alambiquée voire empruntée (un effet de la traduction ?). L'intérêt oscille donc sans cesse entre fascination et ennui, mais on tient bon pour connaître cette « terrible vérité » promise par la quatrième de couverture… qui, comme l'écriture parfois, semble bien alambiquée…
Néanmoins, « Une fille, qui danse » recèle de beaux passages qui méritent le détour. Il offre aussi une belle réflexion sur le temps de l'existence qui semble effacer un à un les souvenirs et sur la mémoire et les surprises qu'elle peut réserver çà et là, à des moments inattendus, à tel point que le temps semble s'écouler à rebours de la vie.
« Ceux qui veulent nier le passage du temps disent : quarante ans, ce n'est rien, à cinquante on est dans la fleur de l'âge, la soixantaine est la nouvelle quarantaine, et ainsi de suite. Je sais pour ma part qu'il y a un temps objectif, mais aussi un temps subjectif, le genre de temps qu'on porte sur la face interne du poignet, là où bat le pouls. Et ce temps personnel, qui est le vrai temps, se mesure dans notre relation à la mémoire. Alors, quand cette chose étrange est arrivée – quand ces nouveaux souvenirs me sont soudain revenus -, ç'a été comme si, pendant ce moment-là, le fleuve avait coulé vers l'amont. » (p. 159-160.)
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Un livre moins "drôle" que les précédents.
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Tony, la soixantaine est retraité. Il se penche sur son passé, sa vie d'étudiant, son mariage et divorce. Beaucoup de retour en arrière dans le temps. le titre du livre remémore Veronica, sa petit amie , voila plus de quarante ans passés. Beaucoup d'alusions vers le passé, et peu d'action.
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C'est le 1er roman de Julian Barnes que je lis, et l'écriture m'a beaucoup plu. Quand j'ai compris que le roman tournait beaucoup autour de la mémoire, des souvenirs, de ce dont on choisit de se rappeler sur une période lointaine de sa vie au point de réussir à se reconstruire un passé qui nous satisfait, j'ai eu peur de trouver ça fastidieux, un peu trop "intello". Mais l'auteur réussit à nous faire s'identifier à son héros, un type moyen, ni bon ni mauvais, qui n'a ni réussi ni échoué, ni stupide ni brillant. Bref, un homme normal, banal. Ca m'a poussé à me poser des questions sur ma propre vie : est-ce qu'on vit "assez", est-ce qu'on ne se contente pas de faire au mieux et de limiter les dégâts, et est-ce que ça vaut le coup de ne vivre "que" comme ça, est-ce suffisant ? Bien sûr, je n'ai pas trouvé les réponses à toutes ses questions, et en effet, la fin du roman nous laisse un peu nous débrouiller pour comprendre comme on peut. Mais quand même, un roman d'une belle écriture et qui nous pousse à la réflexion, c'est pas mal quand même ! (août 2013)
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Une réflexion sur le sens de l'existence, le poids des souvenirs et l'influence de nos actes sur notre vie et celle des autres... à de nombreuses reprises, des phrases interpellent et sonnent très justes.
Mais j'ai été quelque peu déçue par la fin... après une quête de la vérité à tout prix, la découverte du secret apparait comme inachevée. La responsablité de Tony semble exagérée face à une simple suggestion.
Mon avis est donc partagé sur ce roman.
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Ce roman me laisse perplexe, j'ai éprouvé quelque ennui à le lire : autant par l'écriture que par la trame du récit, les réflexions sur la vie m'ont semblé surfaites pour aboutir à la conclusion que la vie vaut à peine d'être vécue, c'est au final assez désespérant ; quelque chose a dû m'échapper au vu des critiques élogieuses de la presse et des lecteurs ?
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J'ai toujours beaucoup aimé les romans de Julian Barnes, le plus francophile des auteurs anglais. C'est donc avec un plaisir anticipé que j'ai abordé cette lecture, d'autant que toutes les critiques sont très élogieuses.

Le héros, Tony, un homme de 65 ans, arrivé à la retraite se souvient de sa jeunesse, il retourne sur les pas de ses amitiés adolescentes et sur ses premières amours compliquées. Il finira par enquêter sur son premier grand amour qui s'est mal terminé à l'aune de nouveaux éléments lui parvenant à la maturité.

Je ne vous cache pas que j'ai été déçue. C'est bien écrit et certains passages sur la mémoire sont très intéressants, en particulier les réflexions philosophiques sur la mémoire historique; mais le héros, Tony, m'a laissé de marbre.

J'ai trouvé qu'il passait son temps à s'apitoyer sur son sort et sur sa jeunesse. Qu'il cherchait constamment à se trouver des excuses dans ses errements.

Je n'ai pas eu d'empathie pour ces personnages. le seul qui m'a paru intéressant est son ami intime Adrian !

Voici quelques extraits concernant sa réflexion philosophique sur la mémoire historique, thème qui est finalement le fil conducteur de tout le livre et de la vie de Tony :

" A vrai dire, toute cette affaire d'attribuer une responsabilité n'est ce pas une sorte d'échappatoire ? Nous voulons incriminer un individu pour que tous les autres soient disculpés. Nous incriminons un processus historique de façon à disculper des individus. "

" La question de l'interprétation subjective contre une interprétation objective, le fait que nous ayons besoin de connaître l'histoire personnelle de l'historien pour comprendre la version qui nous est présentée. "

" L'Histoire est cette conviction issue du point où les imperfections de la mémoire croisent les insuffisances de la documentation."

" Je sais pour ma part qu'il y a un temps objectif, mais aussi un temps subjectif, le genre de temps qu'on porte sur la surface interne du poignet, là où bat le pouls. Et ce temps personnel, qui est le vrai temps, se mesure dans notre relation à la mémoire."

Voilà pourquoi en fin de compte, rien que pour ces réflexions, je vous conseille la lecture de ce livre.

Lien : http://bibliothequedechalipe..
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Retour en arrière sous forme d'introspection pour Tony Webster à l'occasion d'une lettre envoyée par un notaire.
Ce trop ? paisible sexagénaire dont la vie d'adulte a été bien terne par manque d' ambition et d'excentricité revient sur ses jeunes années , sa bande d'amis avec le brillant Adrian et son premier amour Veronica.
Les souvenirs enfouis ressurgissent entre nostalgie et remords.
Ce livre de prime abord parait assez commun : des souvenirs d'étudiants, des histoires de grands gamins, comme beaucoup mais peu à peu , les questions et les doutes surgissent , quelles conséquences ont nos actes parfois irréfléchis et nos choix souvent irraisonnés dans notre vie même et aussi dans celle des autres ?
Questions qui se retournent aussi sur son propre passé , les mensonges que l'on se fait et les compromissions dont on préfère ne pas se souvenir ...
Le lecteur est happé par ce monologue captivant et magnifiquement écrit.
La double chute m'a totalement prise au dépourvu !
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