Une sainte fille et autres nouvelles

Trois nouvelles pour un total de 90 pages, un recueil qui permet de passer un bon moment pour celles et ceux qui empruntent les transports en commun.... ou pas d'ailleurs. C'est un livre qui prête à sourire et à s'évader un peu, un livre que je conseille sans soucis.

Bartelt Franz – "Une sainte fille et autres nouvelles [Le vrai romancier, La mort d'Elgar] " – Gallimard / folio, 2014 (ISBN 978-2-07-044722-0)
– Recueil de trois nouvelles extraites du recueil intitulé "La mort d'Elgar" publié en 2010 chez Gallimard.

Même avis que pour le recueil intitulé "Le bar des habitudes" (voir recension), à un bémol près.

En effet, les thématiques développées dans "Une sainte fille" et "Le vrai romancier" se veulent certes humoristiques, mais leur contenu érotique – bien que restant dans des limites plutôt gentillettes au vu des romans salaces devenus monnaie courante aujourd'hui – inciteraient à ne pas les mettre sous les yeux d'un lectorat trop jeune.

C'est un peu dommage, car "Le vrai romancier" constitue une mine d'humour sur l'écrivain contemporain, la littérature "à la chaîne" remplie de beaux voyages à la "Arte", centré sur ce Vincent Harlot qui va se lancer dans l'écriture d'un texte érotique qui soit "contemporain intemporel"(p. 39).

Une parmi tant d'autres des férocités glissées dans ce récit :
"Comme souvent les écrivains voyageurs, il décrivait ce qu'il avait vu en recopiant ce qu'en disaient les guides. Il connaissait son métier et le pratiquait avec application" (p. 37)

Et la chute de chacune de ces trois nouvelles reste un bijou d'humour...

Ces trois nouvelles sont extraites du recueil La mort d'Edgar.

Une sainte fille est l'histoire d'une jeune fille dont on a dit, dès sa naissance, qu'elle avait un air vicieux. C'est la sage-femme qui le dit dès les premiers instants et ce sont les hommes qui vont la faire souffrir toute sa vie avec leurs regards et pensées malsaines.

Dans le vrai romancier, un écrivain demande à sa femme de le tromper pour l'aider dans l'écriture d'un nouveau roman. Ils se rendent dans un club échangiste et l'écrivain découvre que sa femme se donne corps et âme pour l'aider. Nouvelle érotique, à ne pas mettre en toutes les mains.

Dans La mort d'Edgar, François Boadec perd son jeune frère. D'habitude réservé sur sa vie privée, il publie l'avis de décès et se rend dans le village où les habitants, bien que ne connaissant pas ce jeune frère, vont lui témoigner de l'affection.

Franz Bartelt est un de mes écrivains favoris. J'aime son univers décalé, drôle et féroce.

Je ne suis pas une accro des nouvelles mais de temps en temps...Mais ici je ne pouvais pas faire autrement vu que l'auteur est un énorme coup de coeur à la base. J'avais lu de lui le testament Américain que j'avais très fortement aimé (certes quelques longueurs mais l'écriture était vraiment géniale). J'avais vraiment envie de découvrir d'autres récits de l'auteur et grâce à Folio et leur collection à 2 euro c'est chose faite.

Les trois nouvelles ici sont tirés du livre de nouvelles: La mort d'Edgar (nouvelle présente dans ce petit livre). Succulent, drôle, décalé, déjanté. Trois nouvelles qui vous font un bien fou. Elles ont toutes les trois leur petit plus. Je ne sais laquelle choisir. La jeune fille cochonne, l'écrivain fou ou la mort énigmatique d'Edgar...Ce sont des nouvelles donc je n'ose pas en dire trop de peur de dévoiler ce qui fait tout le charme de ces nouvelles. En tout cas les situations et les personnages sont tous géniaux.

Allais un petit plus pour le romancier "fou" et la fin absurde d'Edgar.

Lu par hasard ce recueil de trois nouvelles. Il faisait partie d'un lot de livres à 1 euros dans une brocante. Je n'aurais jamais eu l'idée ou l'envie de le lire. C'est un grand tort, car ces trois nouvelles ("Une sainte fille"," le vrai romancier"," La mort d'Edgar") sont pleines de talents et valent le détour. On pense à Marcel Aymé et Jacques Perret. Malice, drôlerie, satire sont au rendez vous de ces saynètes de la comédie humaine. Cela se lit d'un trait et c'est un régal !
Pas étonnant que l'auteur ait été récompensé par le Goncourt de la nouvelle.