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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Sans doute faudrait-il être soi-même amoureux pour entrer vraiment dans les mots de Barthes autour de l'amour. le discours amoureux n'est dicible, ou lisible, que par l'amoureux lui-même, qui passe son temps à s'identifier au héros malheureux, au chercheur de tendresse, au discoureur savant qui tente de donner forme à la folie aimante. Mon impression de non-amoureux qui a lu ceci pour retomber dans la marmite est d'être passé à côté d'un sens secret. Comment se réininitier? La lecture ne suffit pas. Les mots, en amour, au fond, sont secondaires.
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Un livre dont j'avais, forcément, beaucoup entendu parler en classe préparatoire littéraire, mais que je ne découvre véritablement que maintenant - la khâgne apprendrait-elle à parler de livres que l'on n'a pas lus... ?
Il me manque donc peut-être désormais certaines bases pour comprendre la démarche de l'auteur, je n'avais jamais vraiment lu et étudié un ouvrage de sémiologie et de linguistique auparavant. Et j'avoue que les trois premières pages où l'auteur expose son propos, entre mots en grec ancien non traduit, citations savantes et figures de style dont j'avais un peu oublié le nom, a commencé par me rebuter. Mais cette préface aurait presque dû être placée à la fin, j'aurais mieux compris le principe.
Heureusement, la lecture du coeur de l'ouvrage s'est révélée bien plus facile que son début. Même si, contrairement à ce que l'auteur recommande, j'ai lu des étapes d'une histoire, celle du Narrateur et de X, mais aussi des étapes de ma - ou de mes - propre histoire d'amour. Ni le Je, ni le X ne sont vraiment sexualisés ou genrés. Alors, certes, ce n'était surement pas le but de l'auteur, mais on peut y lire aujourd'hui une volonté d'inclusivité, en tant que femme je peux m'identifier. En effet, à chaque situation, je me demandais ce que moi je disais, aurais dit ou dirait, mais surtout quelles références j'aurais employées.
Car c'est ce que j'ai apprécié : l'auteur le dit bien, chacun peut s'approprier en quelque sorte la démarche, en utilisant ses propres références. Par exemple, je ne connais Werther que de réputation - ce qui m'a donné d'ailleurs envie de le lire, mais pour parler d'amour, je convoquerai dans ma carte du tendre personnelle la poésie - à laquelle Barthes renvoie peu, et surtout Stendhal, avec ses romans et sa théorie de la cristallisation - pour moi, le grand théoricien de l'amour. Je ne comprends pas son absence d'ailleurs. En revanche, alors que je ne connais absolument rien à la psychanalyse, j'ai trouvé que l'auteur y faisait de nombreuses références, semblant avoir manifestement une relation fusionnelle mais complexe avec sa propre mère.
Une oeuvre stimulante donc, qui fait réfléchir sur son comportement et sur ses références culturelles, même si je m'interroge encore sur la démarche et sur les procédés, entre recueil de citations littéraires et psychanalytiques, forme d'auto-biographie déguisée ou au moins de sélection de ses oeuvres favorites.
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« le langage est une peau : je frotte mon langage contre l'autre »

Texte inclassable, Fragments d'un discours amoureux se divise en 17 parties, chacune décryptant un mot-clé du point de vue de l'individu amoureux. Roland Barthes ne prétend pas établir ici une sorte de philosophie de l'amour, mais donner la parole à l'amoureux, établir le profil de l'amoureux à partir de ses propres observations et expériences personnelles mais également à partir de ses lectures. En effet, le texte contient énormément de références littéraires, philosophiques et psychanalytiques (Goethe, Platon, Proust, Balzac, Stendhal, Freud…), qui viennent illustrer les dires de l'auteur.

« A chaque instant de la rencontre, je découvre dans l'autre un autre moi-même »

J'ai bien aimé cette lecture, j'y ai trouvé de belles réflexions ; mais elle ne m'a pas particulièrement touchée. Globalement, je suis passée à côté du profil amoureux décrit, certains comportements m'ont d'ailleurs paru exagérés, purement fictifs (cela rejoint la sensation éprouvée lors de ma lecture du roman Les souffrances de Werther, de Goethe).

« Et, longtemps après que la relation amoureuse s'est apaisée, je garde l'habitude d'halluciner l'être que j'ai aimé : parfois, je m'angoisse encore d'un téléphone qui tarde, et, à chaque importun, je crois reconnaître la voix que j'aimais : je suis un mutilé qui continue d'avoir mal à sa jambe amputée »

J'ai néanmoins passé un bon moment de lecture, mais ce texte n'a pas révolutionné ma façon de penser ni de percevoir l'amour, que ce soit dans la réalité ou dans la littérature.
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un peu de la branlette quand même... mais aussi beaucoup de passages brillants.
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Un tue l'amour que cet "Abécédaire amoureux"...à lire, après une rupture comme un pansement pour le coeur, une médication salvatrice.
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