Résidents de la République
Un jour je t’aimerai moins
Jusqu’au jour où je ne t’aimerai plus
Un jour je sourirai moins
Jusqu’au jour où je ne sourirai plus
Un jour je parlerai moins
Jusqu’au jour où je ne parlerai plus
Un jour je courirai moins
Jusqu’au jour où je ne courirai plus
Hier on se regardait à peine
C’est à peine si l’on se penchait
Aujourd’hui nos regards sont suspendus
Nous résidents de la République
Où le rose a des reflets bleus
Résidents résidents de la République
Des atomes, fais ce que tu veux
J’sais pas pas pas pas pas
J’sais pas pas pas
Un jour je te parlerai moins
Peut-être le jour où tu ne me parleras plus
Un jour je voguerai moins
Peut-être le jour où la terre s’entrouvrira
Hier on se regardait à peine
C’est à peine si l’on se penchait
Aujourd’hui nos regards sont suspendus
Résidents résidents de la République
Où le rose a des reflets bleus
Résidents résidents de la République
Chérie, des atomes, fais ce que tu veux…
J’sais pas pas pas pas pas
J’sais pas pas pas
Là un dard venimeux
Là un socle trompeur
Plus loin
Une souche à demi-trempée
Dans un liquide saumâtre
Plein de décoctions d'acide
Qui vous rongerait les os
Et puis...
L'inévitable clairière amie
Vaste, accueillante
Les fruits à portée de main
Et les délices divers
Dissimulés dans les entrailles d'une canopée
Plus haut que les nues
Elle est née des caprices
Pommes d'or, pêches de diamant
Des cerises qui rosissaient ou grossissaient
Lorsque deux doigts s'en emparaient
Et leurs feuilles enveloppantes
La pluie et la rosée
Toutes ces choses avec lesquelles
Il était bon d'aller
Guidé par une étoile
Peut-être celle-là
Première à éclairer la nuit
Vénus
Alain Bashung, extrait de la chanson "Vénus", album Bleu Pétrole, 2008.