carnet de route
en famille en amour en week-end
(tout ce qui est humain
ne pousse pas sur l’échelle de Darwin)
qu’on ne voie pas le linge
de la rue
qu’on ne voie pas ta foi
qu’on ne voie pas l’entaille
tracée sur ton cœur
ne mets pas la musique trop fort
aime le monde sans préjugés
n’exhibe pas tes oignons sur facebook
hais avec justesse
adore avec mesure
et n’oublie pas
de mettre bien au chaud
le corps de ta jeunesse
et de garder au frais
tes ombres
et puis écris-moi s’il te plaît
dessine-moi des sables mouvants
ou une poésie
dix commandements
ou une hérésie
(Cristina Hermeziu, p. 33)
[...]
l’aube est là
et la lumière passe comme une tomographie sur les coussins
là où nos cerveaux se disent des contes d’enfance font des plans de vacances et rient comme deux choux-fleurs dodus
avant d’entrer au four
(Anastasia Gavrilovici, fin du poème une pomme rouge, pp. 29-30)