Cette pièce est la dernière mise en scène par l'auteur lui-même.
Elle se présente plus comme un triptyque que comme une pièce en trois actes.
Le premier acte se passe une trentaine d'années avant les deux suivants.
Henry Bataille y parle de la guerre et de l'après-première guerre mondiale, du retour d'un de ses poilus, revenu à la vie civile et d'un amour cruel pris dans l'étau des conventions sociales.
Il y peint le portrait inoubliable d'une amoureuse, d'une femme abandonnée et celui tout aussi émouvant d'un revenant de la guerre et des prisons d'Allemagne que tout le monde tenait pour mort.
Il y a dans cette pièce, parfois amère, la tristesse et la rancoeur, à la fois, du poilu envers la guerre et du pauvre monde envers les injustices de la vie.
On pressent dans le texte la colère de Boulard, la révolte de l'humble envers les grands de ce monde injuste et dur.
Henry Bataille, célèbre dramaturge du début du vingtième siècle, signe là, une pièce dont le dénouement est peut-être un des sommets de son oeuvre, une magnifique pièce qu'il est agréable de redécouvrir aujourd'hui.