Tôpffer tient de De la Rive, comme ce dernier de Saint-Ours, le goût du lavis, et une remarquable habileté à le traiter. Mais, sans souci de l'ordonnance classique, et du style italique si goûté de son guide, il dédaigne les fabriques au profit des fermes; il fait, dans ses petites compositions, large place à l'Ane son compère et à Nanette l'effeuilleuse, il est petit peuple et de chez lui, tout uniment.
Adam Tôpffer débute par la gravure; paysagiste et peintre de genre, il doit
beaucoup à De la Rive; caricaturiste, c’est de Jean Huber, allemand comme lui d'origine, qu'il provient.
Massot, fils d'un horloger, commence par la miniature, pour reprendre dans la suite, avec le ton spécial à son temps et un sens très vif de la beauté féminine, l’oeuvre des portraitistes ses devanciers: Liotard et Saint-Ours.
Agasse enfin se sent peintre en feuilletant un Buffon illustré ; il est l’héritier direct de Huber, sinon comme caricaturiste, du moins comme découpeur et peintre animalier.
Chose étrange, genevois d’esprit et de tradition, mais de culture artistique française, ils subissent tous trois, dès le début du siècle, l’influence des maîtres anglais qui ne s'exercera en France que vingt ans plus tard.