Confession d'espoirs, de rêves, d'échecs et de péchés,
Les Fleurs du Mal tente d'extraire la beauté du mal. Contrairement à la poésie traditionnelle qui dépendait de la beauté sereine du monde naturel pour transmettre des émotions,
Baudelaire estimait que la poésie moderne devait évoquer les aspects artificiels et paradoxaux de la vie. Il pensait que la beauté pouvait évoluer d'elle-même, indépendamment de la nature et même alimentée par le péché. le résultat est une nette opposition entre deux mondes, le spleen et l'idéal. La rate désigne tout ce qui ne va pas dans le monde : la mort, le désespoir, la solitude, le meurtre et la maladie. (La rate, un organe qui élimine les agents pathogènes de la circulation sanguine, était traditionnellement associée au mal-être.) En revanche, l'idéal représente une transcendance par rapport à la dure réalité de la rate, où l'amour est possible et les sens s'unissent dans l'extase.
L'idéal est avant tout une évasion de la réalité à travers le vin, l'opium, les voyages et la passion. Atténuant le dur impact de l'échec et du regret, l'idéal est un état imaginaire de bonheur, d'extase et de volupté où le temps et la mort n'ont pas leur place.
Baudelaire utilise souvent des images érotiques pour transmettre le sentiment passionné de l'idéal. Cependant, l'orateur est constamment déçu lorsque le spleen reprend le dessus. Il est sans cesse confronté à la peur de la mort, à l'échec de sa volonté et à l'étouffement de son esprit. Pourtant, même lorsque l'orateur du poème est frustré par le découragement,
Baudelaire lui-même n'abandonne jamais sa tentative de rendre beau le bizarre, tentative parfaitement exprimée par la juxtaposition de ses deux mondes.