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Citations sur Hôtel Berlin 43 (15)

- [...] Mais l'âme allemande est gothique. Elle est abstraite, pleine de ténèbres et a le visage d'une gargouille ; elle est tordue, torturée et aime la souffrance. Il n'y a que les Russes pour comprendre quelque chose à sa capacité illimitée et à son désir ardent de souffrance. Elle adore l'infliger et l'éprouver. Aucun de nous on comprend l'Allemagne. Ce que vous appelez enrégimentation, militarisme, discipline, c'est la loi prussienne du commandement et de l'obéissance aveugle. Vous ne comprenez pas que les Allemands aspirent éternellement à la chaîne et à la férule parce qu'ils ont peur de leur propre fureur émotive, insondable et profonde. L'Allemand ne désire pas la liberté car cela signifie pour lui la destruction de soi-même. C'est çe que, vous autres Anglo-Saxons, ne comprendrez jamais avec vos idéaux humanitaires et superficiels, votre optimisme de jardin d'enfants ; vous ne savez pas ce que c'est de vivre avec un démon en soi.
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- Du temps de mon père, c'est le portrait de Bismarck qui était suspendu ici, et quand je fus élève officier, celui du Kaiser le remplaça. Après l'autre guerre vint le tour d'Hindenburg, maintenant celui d'Hitler, je me demande qui viendra ensuite, grommela-t-il.
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Tous dans nos vieux uniformes pâlis, la plupart d'entre nous avec la Croix de fer, telle ou telle partie du corps en moins, et le même genre d'expérience derrière nous. Nous étions revenus de la glorieuse frénésie de l'avant-guerre. Mon Dieu, quand je pense au congrès de Nuremberg en 1934 ! Je jouais du tambour, je n'oublierai jamais ce que nous avons éprouvé quand le Führer a remonté cette longue voie triomphale et qu'il s'est arrêté pour nous parler tandis que les bannières claquaient au vent. Ils nous avaient tellement ennivrés qu'il nous a fallu Stalingrad pour dessoûler.
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Vanderstraaten était un homme anxieux. Par peur il s'était donné et avait donné sa banque aux nazis dès le bombardement de Rotterdam, au printemps 1940. Peur pour sa famille, peur pour sa vie, peur de perdre son argent, son affaire, sa position, sa maison. Peur d'être mis en prison, d'être battu. Peur d'un changement de mode de vie radical, ce qui est la peur la plus courante chez ceux qui n'ont jamais rencontré de grandes difficultés et qui, par conséquent, en surestiment l'impact et sous-estiment leur endurance.
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Le petit peuple de Berlin, blotti dans des abris précaires, se sentait tout petit et terriblement effrayé. Ils avaient plutôt bien supportés les raids aériens, jusqu'à maintenant. Mais celui-ci était différent, terrible, d'un dessein sans merci. Les petites gens ne se rendaient pas compte de leur responsabilité, ils n'avaient pas conscience d'avoir eux-mêmes lâché les bêtes féroces de la guerre, d'avoir allumé les feux qui les consumaient à présent. Ignorants et mesquins, ils se préocupaient de leur petite vie, avaient peur de ce qu'ils deviendraient, dans les dommages de la catastrophe générale. Leurs fils, frères ou maris étaient au front, ou prisonniers ou blessés, ou morts....
Et blottis ainsi dans leurs abris, ils continuaient de s'inquiéter des pauvres choses qu'ils avaient amassées et chéries.
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Avec une innocence et une ignorance totales, Lisa était une enfant du Troisième Reich et croyait sans doute ni tourment à l'évangile de l'ordre nouveau. On lui avait rebattu les oreilles de la mission solennelle de l'Allemagne, qui était de répandre l'ordre nouveau dans le reste du monde, et à supposer qu'elle y pensât parfois, elle se sentait heureuse de savoir qu'un jour, le monde entier en partagerait les bienfaits. Elle percevait le monde extérieur comme chaotique, sans ordre, plein d'égoïsme avide et de cruauté barbare. Quant aux ennemis du Reich, tous ces bolcheviks, ces Américains, ces juifs et ces démocrates, elle les imaginait d'après les affiches de propagande, ils étaient déformés, infirmes, ils louchaient, avaient le nez crochu, étaient répugnants et lâches, mûrs pour l'extermination.
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On lui avait inlassablement répété que la mission solennelle de l'Allemagne était de propager cet Ordre Nouveau dans le reste du monde. Si elle y pensait parfois, c'était pour se sentir heureuse que toute la terre partageât ce bienfait. En dehors de L'Allemagne elle n'imaginait que chaos et désordre, intérêts égoïstes et cruauté barbare. Quand aux ennemis du Reich, tous ces Bolchevistes, ces Américains, ces Juifs et ces démocrates, elle se les représentait d'après les affiches de la propagande ; ils étaient infirmes et difformes, louchaient, avaient des nez crochus ; ils semblaient affreusement répugnants et lâches ; ils ne méritaient que l'anéantissement.
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- Tu n'es pas fatigué de la guerre? [...]
- Très fatigué. Indiciblement fatigué, parfois, mon enfant. Mais l'homme est un animal combatif. Tant qu'il y aura des hommes, il y aura des guerres.
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Pouvez-vous imaginer chose plus stupide que deux tribus farouches, sauvages, qui se tirent la langue et se font des grimaces. C'est ça, la propagande: se faire des grimaces. Mais je vais vous dire une chose. En Nouvelle-Zélande, on n'a pas la moindre preuve que celui qui faisait les meilleures grimaces ait jamais gagné. C'est toujours le cannibale avec le bâton de guerre le plus gros et le bras le plus fort qui finissait par faire cuire et manger son ennemi. (p.264)
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Depuis le XVIIe siècle et la guerre de Trente Ans, jamais l'Allemagne n'a vu le visage véritable de la guerre dans sa laideur meurtrière. Les armées allemandes livraient bataille sur le sol étranger; et s'ils ne pouvaient pas gagner, ils se rendaient plutôt que de voir porter la guerre dans leur pays. (p.289)
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