Agatha Raisin enquête, tome 12 : Crime et déluge

Agatha examina le jardin.
" Vous n'aimez pas les plantes ?
- Perte de temps. Quand elles n'attrapent pas des pucerons et des limaces, elles perdent leurs feuilles et n'arrêtent pas d'en mettre partout.
- Certaines personnes estiment qu'avoir de jolies fleurs à regarder en vaut la peine.
- Ces personnes feraient mieux d'aller consulter un docteur pour se faire examiner le ciboulot. Vous êtes mariée ?
- Divorcée.
- Vous avez de l'argent ?
- Je n'ai pas à me plaindre. "
[Mr Gringe] la lorgna soudain avec intérêt.
" Ce n'est pas bien de rester seule. Vous savez quoi ? On n'a qu'à se marier. J'en ai ras le bol d'avoir à tout nettoyer et astiquer, c'est un travail de bonne femme.
- Embauchez quelqu'un alors.
- Dépenser des sous pour ça ? Pas question. C'est là que vous entrez en jeu.
- Et c'est là aussi que je m'éclipse" lâcha Agatha d'un ton résolu, reposant son verre sur la table.
Elle ne pouvait plus avaler une seule gorgée de ce vin indigeste saturé de sucre.
"Vous passez à côté de votre chance, lui cria-t-il alors qu'après s'être emparée du plan de la boucherie, elle s'enfuyait vers le côté de la maison. À votre âge, vous avez bien de la veine de recevoir une proposition."

- Donc vous ne pensez pas que Phyllis aurait pu l’assassiner ?
Ann se mit à rire nerveusement
« C’est pour le prochain Crime Watch ou quoi ?
- Non, non, pas du tout, lâcha aussitôt Agatha. La mort de Kylie m’intrigue. Et John Armitage qui m’accompagne écrit, lui, des romans policiers, c’est un auteur célèbre. »
Ann lança à John un regard teinté d’indifférence. « J’pensais pas qu’il y avait encore des gens qui lisaient, avec tout ce qu’il y a à la télé.
- John vend des millions de romans, insista Agatha.
- Ça doit être des vieux qui les achètent, alors », répliqua Ann.

- Je nous voyais bien dans cette boite de nuit, ce soir.
- Bonjour les deux taches si on se ramène là-bas ! Moi, passe encore, mais toi tu es trop vieille, ma chérie.
- Merci beaucoup, ça fait plaisir.

James lui manquait. Même Charles aurait pu faire l'affaire. Elle avait besoin d'être secondée. Bien sûr, aller trouver la police de Worcester était une option, mais elle n'était à leurs yeux qu'une fouineuse qui ferait mieux de s'occuper de ses oignons.

Le tourment causé par ce poil était tel que la peur qu'elle aurait dû éprouver à cause de ce qui avait été une deuxième tentative d'assassinat dirigée contre elle ne l'effleurait même pas.

Telle Ophélie, Kylie – la jeune fille qu’elle avait vue à l’institut de beauté – si elle se souvenait bien – flottait dans le courant de la rivière, un bouquet de mariée entre les mains. Sous le regard horrifié d’Agatha et des autres badauds, le corps tourbillonna avant d’être englouti par les flots.

- Comment vous vous appelez ? voulut savoir Marilyn
- Je suis John Armitage, fit John en souriant. Et voici Pippa Davenport. »
Nom d’un salopard à sonnettes, quel nom ! fulmina Agatha. Il n’aurait pas pu trouver mieux !

Avec les romans, c'était tellement plus commode ! Adieu, les cas de conscience quand quelqu'un se faisait blesser ou assassiner dans la fiction !

- Voyons, vous n'êtes une une adolescente ! Une femme mûre, voilà ce que vous êtes ! Vous devriez être capable d'avoir une image positive de vous-même sans avoir besoin d'un homme pour vous sentir bien.

Le temps était venu d’entamer la lutte contre le troisième âge ! Fortifier ses rotules pour éviter d’avoir à les remplacer ; renforcer ses muscles pelviens pour ne pas affronter l’humiliation de la fuite urinaire !